Idée Reçue n° 1 :
L’Islam impose aux femmes de se voiler à l’aide d’un Hijab afin de réduire leur place dans la vie publique et pour ne pas corrompre les hommes
Réponse :
Le Coran mentionne le textile féminin à 2 reprises seulement :
-dans un passage, tardif, dans le contexte des quelques réglements établis pour la cohabitation des émigrés arabes, il incite à couvrir ses « Gorges » (Juyub) à l’aide d’un Khaymar, rien de précis d’un point de vue historique, à part une incitation à la pudeur, qui est complété par une incitation à la chasteté, à la modestie et à éviter également de dévoiler des jambers par un danse trop impétueuse
-dans un autre passage, encore plus tardif, il ordonne « ô prophète, dis à tes femmes et aux femmes des Croyants de se rabattre de leur mentille (julbab) », elles seraient ainsi reconnue et ne pourraient être humiliées, le passage en italique, incohérent avec le sujet du verset pourrait être un ajout postérieur, rien n’assure que le julbab corresponde en réalité un grand voile extérieur
Par contre, près d’une trentaine de versets mentionnent le voile sous divers noms, notamment le terme Hijab, symbolisant simplement une distance entre les hommes et les forces surnaturelles issues de la volonté de Dieu, dans des contextes pocalyptiques, celui de la nativité… etc…
La société moyen orientale et indo-iranienne donne un grand rôle aux voiles des femmes, on la retrouve dans le code d’Hammourabi, interdisant aux prostituées de se voiler le visage, afin d’être reconnues, le même soucis apparait dans l’aventure de Juda dans le Pentateuque. Souvent, les prétresses se voilent le visage.
En temps normal, dans toute la société méditerranéenne et iranienne de l’antiquité, les femmes se vêtent manifestement d’une grande mante, qui recouvre tout ou parti de leur chef, et constitue l’ornement des femmes de conditions, respectées, par oppositions aux pauvres et aux paysannes, qui se vêtent, lorsqu’elles le peuvent d’un simple foulard aux propriétés ornementales et pratiques.
Saint Paul, dans sa seconde épitre aux corinthiens rejette avec vigueur la capacité des femmes à parler en public, à part en se couvrant le chef, c’est non pas une innovation, mais une exigence de sérieux face à la société héllénique peu habituée à ce qu’une femme sorte du gynécée, une femme non « couverte » serait assimilée au comportement d’une déséquilibrée, qui discréditerait la cause du Messie.
La Torah orale, le Mishnê des judaisants comprend de nombreux passages sur le devoir des femmes de se couvrir les cheveux, signe de chasteté, de pudeur, et de respect, notamment dans le contexte des cérémonies sacrées.
A l’aube du VIIè siècle, un contemporain du prophète, Saint Ahudemmeh, monophysite, évangélisateur des campagnes et des campements bédouins de haute mésopotamie, (alors sous influence nestorienne) aurait « restauré la vertu en imposant aux femmes de se revêtir de leur voile : le « qurp-â », référence à la racine sémitique de l’écorce.
A ce sujet comme à d’autres, les arabo-bédouins sont considérés comme licencieux, libertins et barbares à l’égard du pouvoir des femmes dans la société et de leur légéreté vestimentaire. C’est dans ce contexte que l’on peut comprendre les deux seuls passages du Coran.
L’incitation à la pudeur, se maintient dans le Talmud, dans le canon chrétien oriental comme occidental et dans l’Islam qui recouvre l’essentiel des civilisations judéo-chrétiennes au haut moyen âge, dans els trois cas, il passe par le voile des cheveux, jusqu’au XIXè siècle, les sociétés méditerranéennes et indo-iraniennes quelques soient leurs confessions, appliquent les même principes vestimentaires, à quelques nuances près. Il s’agit d’un critère de civilisation, et le fait de se couvrir le visage, afin de protéger son identité se maintient en Espagne jusqu’au XVIè siècle. Les peuples d’Asie centrale sédentaires sont le splus radicaux, puisque le voile devient lui-même une tunique, fermée. Il s’agit là de distinguer une femme urbaine de condition, face à une société nomade dévêtue, barbare et très importante numériquement.
Chaque peuple utilise un terme différent pour cette mante de l’extérieure, que l’on ne revêt qu’en sortant de sa communauté.
Certes, les sociétés européennes, tout en conservant l’usage du voile ou du foulard, sont manifestement moins « jalouse » selon le terme des « orientaux », ce qui doit avoir un rôle. Elles sont plus proche de leurs cultures germaniques primitives, et le rôle politique des femmes, comme en Asie Centrale y est quelque peu plus développé, mais ça n’a rien à voir avec la religion.
Au XVIè siècles, descriptions et récits de voyages d’occidentaux dans le monde islamo-chrétien oriental notent bien l’avantage, pour les femmes, que constitue le voile, puisqu’il permet l’anonymat dans les relations extraconjugales et semble s’assoicier, dans leur diée, au libertinage lié à la société moyen orientale. A Damas, rien ne distingue une chrétienne d’une musulmane sous ce jour.
Il semble cependant que les femmes juives ne se couvraient, elles jamais le visage.
La société moderne tardive, sous l’influence des sociétés aristocratiques des cours occidentales amène les femme sà se dévêtir, les coiffes sont désormais mises à nue, et une parti des juifs, au XIXè siècle, adopte la péruque pour s’intégrer à la société bourgeoise qui lui succède.
Juifs et chrétiens de l’élite, aux deux derniers siècles, commencent à adopter ces mœurs occidentales. L’élite musulmane au début du XXè siècle, sous cette influence occidentale diplomatique, politique et économique commence à adopter ces usages.
Cependant, toutes les sociétés rurales et populaires continuent à se vêtir à l’ancienne, les femmes continuent de se vêtir du foulard, et de se couvrir à l’église.
C’est alors que le sujet commence à s’intégrer dans la dialectique des mouvements sa&lafistes réactionnaires et anti-coloniaux, qui désapprouve ces usages qui choquent leur conception de la pudeur, et viennent trouver dans l’Islam, la protection de leurs traditions, de leur identité, et que el sujet tend à se développer, à mesure que le « dévoilement » se développe dans la moyenne société urbaine.
Les mouvements modernistes ottomans et russes insistent sur l’élémination du voile intégral, voir du foulard dans le cadre de l’attaturkisme, persuadé de l’influence néfaste des traditions passéistes pour le développements des sociétés modernes turques ou soviétiques, elles l’associent à l’Islam, puisque déjà le thème est abordé par le salafisme contemporain, et font de l’Islam, comme agent conservateur, la cause et l’effet de la tradition passéiste.
Cependant, le jurisprudence islamique médiévale ne s’est absolumment jamais intéressé à ce sujet, à la différence du droit canon et du talmud (ou le thème reste cependant marginal), il s’agissait de comportement coutumiers, nullement interdits par le Coran et les Hadith, et donc accepté comme tels. C’est seulement au XXè siècle, que l’Islam, comme univers traditionnel, devioent l’argument suprême pour défendre le dévoilement.