Traité conclu, le 18 juin 1888, avec Tiéba, roi du Kénédougou
Gloire à Dieu, maître des mondes, Créateur de tout ce qui existe dans les deux et sur la terre.
Au nom de la République française,
Entre M. Gallieni, lieutenant-colonel d’infanterie de marine, chevalier de la Légion d’honneur, commandant superieur du Soudan français, représenté par M. Seplans, capitaine d’infanterie de marine, breveté d’état-major, d’une part ;
Et Tiéba, roi du Kénédougou, représenté par son troisième fils Ahmadou, son neveu Bemba et le chef des griots Oumarou, d’autre part ;
A été conclu le traité suivant :
Art. I. — Le roi du Kénédougou place ses Etats présents et à venir sous le protectorat de la France.
Art. 2, — La République française promet aide et protection au Kénédougou dans le cas où les habitants de ce pays seraient menacés dans leurs personnes ou leurs biens pour avoir exécuté le présent traité que le roi Tiéba conclut librement avec la France.
Art. 3. — Le roi du Kénédougou ne pourra désormais conclure d’autre traité qu’après avoir reçu préalablement l’autorisation du gouvernement français représenté par le commandant supérieur du Soudan français.
Art. 4. — Le roi du Kénédougou tiendra constamment le commandant de Bammako au courant des événements politiques qui surgiront à l’avenir dans les Etats voisins du Kénédougou.
Art. 5. — Si les circonstances politiques ou les intérêts commerciaux de la France ou du Kénédougou l’exigent, la France aura le droit de construire des établissements militaires et de créer de grandes voies de communication dans le Kénédougou Dans ce cas, le roi fournirait les manœuvres.
Art. 6. — Le commerce se fera librement et sur le pied de la plus parfaite égalité entre les habitants du Kénédougou et les Français ou autres indigènes placés sous le protectorat de la France. Le roi protégera tout spécialement les commerçants français en favorisant leurs transactions non seulement avec le Kénédougou mais encore avec tous les autres Etats voisins du Kénédougou.
Art. 7. — Le roi du Kénégoudou donnera aide et protection à tous les explorateurs, officiers ou savants traversant ses Etats. Il accordera la même protection à tous les courriers et à tous les convois par terre et par eau venant des postes français établis sur le Dialiba. Les sujets du roi du Kénédougou jouiront des mêmes prérogatives sur les territoires français ou placés sous le protectorat de la France.
Art. 8. — Le présent traité, fait en triple expédition, ne sera définitif qu’après approbation, du gouvernement de la République française.
Fait et signé en triple expédition à Bammako le 7 du mois choual 1305 de l’ère musulmane (18 juin 1888). Signé : Septans. Signatures de : Ahmadou. Bemba. OUMAROU. (Signatures des témoins).