A Shamash, roi du ciel et de la terre, le « juge » des dieux et des hommes, dont le lot est l’équité et à qui les lois ont été offertes en don, le pasteur des « têtes noires », le dieu resplendissant, le juge des êtres vivants, celui qui accueille la supplication, qui écoute la prière, qui reçoit la lamentation, celui qui donne pour toujours vie et joie du cœur à ceux qui le vénèrent, celui qui est le maître de Mari.
Iahdun-Lim b. Iaggid-Lim, roi de Mari et du pays de Hana, celui qui a creusé des canaux, qui a construit des remparts, qui a dressé des stèles à son nom, qui établit la richesse et l’abondance pour ses sujets, qui a tout accompli dans son pays, roi fort, preux illustre, lorsque Shamash eut agréé sa prière et qu’il eut entendu sa parole, Shamash s’empressa de marcher aux côtés de Iahdun-Lim.
Depuis les jours lointains où Dieu avait bâti Mari, aucun roi résidant à Mari n’avait atteint la mer, n’avait conquis les montagnes de cèdres et de buis, montagnes élevées, et n’avait coupé leurs arbres. Iahdun-Lim, fils de Iaggid-Lim, le roi vaillant, le taureau sauvage parmi les rois, avec force et toute-puissance, alla au bord de la mer. Il offrit à « Océan » ses grands sacrifices royaux et ses soldats se baignèrent dans « Océan ». Il pénétra dans les montagnes de cèdres et de buis, montagnes élevées, du buis, du cèdre, du cyprès et du santal ces arbres il coupa.
Il fit un grand carnage, il établit sa renommée et il fit connaître sa vaillance. Il soumit ce pays du bord d’Océan », il le plia à ses ordres et l’obligea à marcher derrière lui. Il lui imposa un tribut perpétuel, qu’il lui apportait régulièrement.
Dans cette même année, Lâ’u-um, roi de Saman-um et du pays des Ubrab-în Bahl-u-kul-im, roi de Tuttul et du pays d’Amnan-um, Ayâl-um, roi d’Abatt-im et du pays des Rabb-în ces rois l’attaquèrent et les troupes de Sûmu-Ebuh du pays de Iamhad vinrent à leur secours.
Dans la ville de Saman-um race perfide, tous, ils se rassemblèrent contre lui, mais, grâce à ses armes puissantes, il fit prisonniers ces trois rois traîtres, et tua leurs troupes et leurs auxilliaires, il abattit leur généralissime, fit un monceau de leurs cadavres, détruisit leurs remparts et les réduisit en collines et terres arables. Il détruisit la ville de Haman, race de Hanéens, que tous les cheikhs hanéens avaient construite, et il la réduisit en collines et en terres arables. En outre, son roi, Kasûri-balâ, il le fit prisonnier. Il déporta (les gens de) son pays, il répara alors complètement les rives de l’Euphrate, puis, pour sa vie, à Shamash, son seigneur, un temple à l’œuvre parfaite et au travail fini, ornement de sa divinité, il lui construisit. Il l’installa ensuite dans sa majestueuse demeure et ce temple il l’appela E-gir-za-la-an-ki : « Temple de la splendeur du ciel et de la terre ».
Que Shamash, qui habite ce temple, à Iahdun-Lim, le bâtisseur de ce temple, le roi élu de son cœur, une arme puissante qui conquiert les ennemis, un long règne fait de bonheur et des années d’abondance joyeuse lui offre à jamais!
Celui qui détruira ce temple, qui l’abandonnera à la décadence et à la détérioration, qui ne consolidera pas son fondement, qui ne redressera pas son écroulement et qui en supprimera les offrandes, celui qui effacera mon inscription ou la fera effacer, écrira son nom qui n’était pas inscrit et qui l’y fera écrire, ou qui, à cause de la malédiction, le fera faire à un autre, que cet autre soit roi, ou gouverneur ou maire qui que ce soit, qu’Enlil, le « juge » des dieux, amenuise la royauté de cet homme! Parmi tous les rois, que Sin, l’aîné d’entre les dieux, ses frères, le maudisse d’une grande malédiction! Que Nergal, le maître de l’arme, brise son arme et qu’il ne reçoive pas de morts ! Qu’il lui assigne un destin malheureux dans la demeure de son destin. Que Aia, la fiancée, la grande souveraine, lui rende ses affaires mauvaises devant Shamash, pour l’éternité! Que Bunini, le Premier Ministre de Shamash, lui tranche la gorge, qu’il détruise sa postérité et que sa progéniture tout entière ne marche pas devant Shamash !