Il a été dit que Shâm est appelé de la sorte car il se trouve à la gauche de la Ka‘aba et ceux qui voyageaient depuis là, allaient vers le Nord ou vers la Gauche […]
La Syrie a une situation bien plaisante, le pays peut être physiquement découpé en 4 zones :
– la première borde la Mer des Romains, c’est une plaine, les plages de sables se succèdent les unes aux autres, en alternance de terres cultivées […]
-la seconde région est montagneuse, bien boisée, avec de nombreuses sources, une quantité de villages et de champs cultivés […]
-la troisième zone concerne la vallée du Ghawr (Jourdain) ou se trouvent de nombreux villages et cours d’eau, mais aussi des palmeraies, des champs cultivés, et des plantations d’indigo. […]
-La quatrième zone borde le désert, les montagnes y sont hautes et désolées, et le climat y est proche du désert, mais on y compte nombre de villages, avec des sources d’eau et des forêts, les cités de al région sont Ma‘âb, ‘Ammân, Adhra‘â, Dimashq, Himç, Tadmur et Halab.
Le climat du Shâm ets tempréré, à l’exception des régions qui sont au centre de la Wilaya, entre Ash-Sharâ et al-Hulâ ; qui sont les régions torrides où poussent l’indigo, la banane et le dattier. […]
La région la plus froide est celle de Ba‘albakk et le pays environnant, et parmi les légendes de son peuple, on racontre, comment, lorsque l’homme demande : « où réside le Froid » ?, on lui répondit : « Dans la Balkâ ! » et lorsqu’il reprit : « Mais si nous n’ rencontrons personne ? » alors le Froid ajoutait : « C’ets à Ba‘albakk que se trouve vraiment ma demeure ! »
Productions, commerces, minerai :
A présent, Shâm est le pays de la bénédiction, un pays bon marché avec une abondance de fruits, et peuplé d’hommes sacrés. La province du haut, qui voisine le royaume des Romains est riche en cours d’eaux et en cultures, et son climat est frais. Quant à al région du bas, elle est encore meilleure, , et plus paisante, du fait de la succulence de ses fruits, et du grand nombre de ses dattiers, mais dans tout le pays de Shâm, on ne trouve aucune rivière navigable, sauf pour les voyageurs.
Le pays de Syrie est inégalé en ce qui concerne ses figues séchées, son huile, son pain blanc, et les toiles de Ramla ; et aussi pour ses coings, ses pignons appelés Quraysh, ses raisins ‘Aynûni et Dûrî […] sa menthe et les roseraies de Jerusalem. Plus encore, on trouve en terre de Pa lestine 36 produits qui ne peuvent se trouvé réunis dans aucune autre terre […] parmi lesquelles […] la figue de Damas […] le Nénuphare, le sycomore, le caroubier ou pain de Saint-Jean, le jujubier, l’artichaud, la canne à sucre et la pomme syrienne, la pistache […] le pamplemousse, l’orange, le citron, le mandragore, le fuit de Nabq, la noix, l’amande, l’asperge, la banane, le chou, la prune précoce At-Tarî, le lait de bufflonne, les rayons de miel, le raison ‘Asimî et la datte-figue At-Tamrî.
[…] Le commerce en Syrie est considérable, de Palestine viennent olives, figuees sèches, raisins, caroubiers, tissus de soie-coton, du savon et des foulards, de Jerusalem viennent le fromage, le coton, les raisins, d’excellentes pommes et les bananes […], de Yarâh un excellent indifo, de Sughâr et Baysân l’indigo et la datte, et la mélasse appelée Dibs, de ‘Ammân le grain, les agneaux et le miel, de Tabariyâ les tapis, le papier et les vêtements […] de Tyre vitn le sucre, les colliers de verres et la vaisselle de verre, de Ma‘âb les amandes, de Baysân le riz, de Damas surtout viennent l’huile fraîche, le tissu Bal‘îsiya, le brocart, l’huile de violette de basse qualité, la vaisselle de cuivre, le papier, les noix, les figues séchées et le raisin. De Halab le coton, le textile, les figues séchées, les épices et la craie rouge appelée al-Maghra, de Baalbakk, le Malban (figues compressées) […] […] On trouve aussi […] près de Halab des mines de Craie-Rouge Maghra, d’excellente qualité, à ‘Ammân, il ets moins bon,
A travers la Syrie on trouve de nombreux massifs de rougeoyants, dont les rochers sont appelés As–Samaka et qui sont facile sà tailler. On trouve aussi des montagnes de couleur blanche, appelées al-Huwâra, qui est une craie douce, utilisé pour blanchir les plafonds et pour cimenter les terrasses. […]
Coutumes :
Il est de coutume, dans les mosquées syriennes, de garder toujours les lampes allumées, dans les capitales des districts, le trésor public est conservé dans le Jâmi‘, placé dans une chambre supportée par des pilliers. […] leur sminarets sont construits en carré, et en toiture inclinée (Jamalân : chameau retourné), sur le bâtiment principal de la mosquée, il y auussi à toutes les portes et dans les places de marché des salles d’ablutions.
[…] Les fêtes chrétiennes observées par les musulmans, pour la division des saisons sont les suivantes : la Pâques, au Nouvel an, la Pentecôte à la saison chaude, Noel à la saison froide, la Panégyrie de Sainte Barbara le 4 Décembre à la saison des pluies, et le peuple a un proverbe disant : « A l’arrivée de la panégyrie de Ste Barbara, le maçon prend alors sa flûte », c’ets à dire qu’il se repose dans sa maison ; la panégyries des Kalendes, le 1er janvier : « quand viennent les calendes, reste au chaud à la maison ! », la panégyrie de la Ste Croix (14 septembre) à la saison des vendanges, et celle de St George, le 23 Avril, à la saison des semailles. (Al-Khudar)
Il est rarement attesté qu’un Faqîh syrien produise de nouvelles doctrines, ou qu’un musulman écrive quoi que ce soit, à part à Tabariyâ, où les scribes sont réputés, et il est vrai que les scribes en Syrie, comme en Egype, sont tous Chrétiens, à qui les musulmans ont abandonnés toutes ces affaires, et, à la différence des hommes des autres nations, ne portent pas aux lettres un sujet d’étude profitable.
Dans cette wilaya du Shâm, également, en bonne partie, les frappeurs de monnaie, les teinturiers, les banquiers, et les tanneurs sont Juifs […]
–Habit : Les Syriens sont bien habillés, tous portent le long manteau Ridâ, et ne portent pas de vêtements plus légers en été […] les syriens portent aussi les lourds manteaux de pluie en laine appelés Mimtar, ouverts […]
–Pain : Le peuple de Syrie a des fours, et les villageois utilisent spécialement ceux du type Tâbûn, qui sont petits, et utilisés pour cuir le pain, et sont creusé dans le sol. Ils les alignent avec des cailloux et allumant le feu de bouse séchée dedans et au dessus, ils enlèvent ensuite les cendres chaudes et placent les pains sur les cailloux rougeoyants pour cuire. Il y a aussi du pain de lentille et le Baysar, de haricots cuits dans le miel et le lait, ils font frire aussi des haricots germés dans l’huile, qui est vendu pour manger avec les olives […] avec la caroube, ils font une confiserie appelée Kubbayt, quant à celle faite à partir de canne à sucre, on l’appelle Nâtif. Pendant l’hiver, ils font cuire le pain au beurre, appelé Zullabiya, […]
Dans la plupart de leurs coutumes, les syriens ressemblent aux Egyptiens, mais dans d’autres, ils sont plus proches des Irakiens et des Jazîriens.
Ribât :
[…] Le long de la côte se trouvent des postes d’observations appelés Ribât, où se rassmblent les armées, les galères romaines viennent aussi y mouiller avec leurs captifs musulmans, où on en rachète 3 pour 100 dinars. Et dans tous ces ports se toruvent des hommes parlant le Grec qui ont mission de commercer avec les romains ; […] de tous les Ribât de la côte jusqu’aux capitales, il se trouve de hautes tours, à intervalles, où stationne une compagnie, si un navire romain s’approche, les gardes allument le foyer de leur tour […] les unes après les autres, et il ne se passe pas une heure avant que les trompettes animent la capitale, qu’on batte le tambour dans les tours, pour appeler le peuple à descendre vers le Ribât. Ils se ruent en force, avec leurs armes, et les jeunes se rassemblent dans les villages. Alors commence le rachat, l’un va pouvoir en racheter un, d’autres vont contribuer avec des drachmes, des bagues sigillaires ou d’autres biens jusqu’à ce qu’à la longue, tous els prisonniers du navire romain aient été rachetés.
Les poids :
L’once (Uqiyya) contient 40 à 50 dh de poids et chaque Ratl (Livre) contient 12 onces et 8 à Qinnasrîn, Le poids de la pièce en Syrie est partout le Dirhâm de 60 grains (Habb) d’orge soit 6 Dânik, le Dinar contient 24 qîrât de 3,5 grains, les distances entre les stations du Barîd en Syrie sont de 6 milles