Troisième construction de Jérusalem.
Après que Titus eut détruit Jérusalem et exercé sa vengeance sur les Juifs, la ville se repeupla petit à petit et, se relevant de ses ruines, elle demeura florissante jusqu’au moment où Hélène, mère de Constantin le Victorieux, arriva à Jérusalem. Son fils Constantin régnait à Rûmya (Rome); puis il transféra sa capitale à Qustantiniya (Constantinople) dont il construisit les murailles, et embrassa le christianisme. La ville s’appelait Al-Bûztiya (Byzance) ; il changea son nom en celui de
Qustantiniya (i). Les chrétiens prétendent que dans la septième année de son règne, il lui apparut dans le ciel un objet ressemblant à une croix et qu’il reçut l’ordre de se faire chrétien. Jusqu’alors, lui et ses prédécesseurs avaient professé la religion des Sabéens, adorant des idoles sous le nom des 7 planètes.
La 21è année du règne du dit Constantin, 2840e évêques s’étant réunis, il en choisit 318 qui excommunièrent Ariûs (Arius) l’Alexandrin, parce qu’il soutenait que le Messie était un être créé. Les susdits évêques se mirent d’accord, en la présence de Constantin, et posèrent les lois du christianisme qui n’existaient pas encore. Le chef de ces patriarches était celui d’Alexandrie ; c’est de cette ville que la religion chrétienne tire son origine chez les Rûm.
Avant cette époque, en la 12è année de son règne, sa mère, Hélène, dont il vient d’être fait mention, était partie pour Jérusalem à la recherche du bois de la croix du Messie, sur laquelle il fut crucifié, suivant la croyance des chrétiens. Arrivée dans la ville sainte, elle découvrit le bois de la croix et institua à cette occasion la fête de ce nom (‘Aîd as-Salîb): Elle fit construire l’église de Qumâma par dessus le tombeau dans lequel les chrétiens croient que Jésus a été enseveli. Elle fit également bâtir le lieu qui est en face de la Qumâma et est connu aujourd’hui sous le nom de Dergniâh, ainsi que l’église de Bethléhem, celle du mont des Oliviers, à l’endroit de l’ascension de notre Seigneur Jésus (sur qui soit le salut !), celle Jîsmâniya (Gethsémani) où se trouve le tombeau de Marie,
et d’autres édifices. Elle fit raser jusqu’au sol le tabernacle du temple de Jérusalem et donna l’ordre de jeter sur son emplacement les ordures et les balayures de la ville ; de telle sorte que l’endroit de la Sakhra devint un dépôt d’immondices. Les choses demeurèrent en cet état jusqu’à ce qu‘Umar vint s’emparer de Jérusalem, ainsi que nous le mentionnerons en parlant de la conquête de ce khalife.
Al Musharraf a dit d’après Ka’b : « La Coupole de la Sakhra de Jérusalem s’élevait à une hauteur de 12 milles les habitants de Jéricho et d”Amwâs s’abritaient à son ombre. Elle était surmontée d’un rubis qui projetait pendant la nuit une clarté pareille à celle du soleil. Quand le jour paraissait, Dieu le privait de son éclat. Elle demeura dans cet état jusqu’à la venue des Romains qui s’en emparèrent. Quand ils l’eurent en leur possession : « Venez, dirent-ils, bâtissons sur cette place un édifice plus beau que celui qui s’y trouvait. »
Ils construisirent donc un bâtiment s’élevant à la même hauteur et le couvrirent d’ornements en or et en argent. La construction, une fois achevée, 70 000 de leurs prêtres et sacristains y entrèrent, tenant dans leurs mains des encensoirs d’or et d’argent, et s’y adonnèrent au polythéisme. Mais la Coupole se renversa sur eux : il n’en sortit pas un seul. »
Conquête de Jérusalem par ‘‘Umar b. Al-Khattâb.
Au rapport de Sayf qui tenait ce récit d’Abû-Hàzem et d’Abû-’Uthmân, lesquels l’avaient recueilli de Khâlid et de ‘Ubâda : «‘Umar b. Al-Khattâb, ont raconté ces derniers, se trouvait à Al-Jâbya lorsqu’il accorda la paix aux habitants d’Ilia ; ce fut dans cette localité qu’il leur écrivit les termes de la capitulation ; il fit une seule lettre pour chaque province, à l’exception des habitants d’Ilia :
« Au nom de Dieu clément miséricordieux. Ceci est l’aman accordé par le serviteur de Dieu, le Commandeur des Croyants ‘Umar b. Al-Khattâb, aux
habitants d’Ilia; il leur donne sûreté pour leurs personnes, leurs biens, leurs églises et leurs croix ; l’amân concerne ceux qui habitent dans l’intérieur de la ville ou dans les champs, et toute la communauté.
Leurs églises ne seront point habitées ; elles ne seront pas démolies ; on n’en diminuera rien, pas même la moindre portion ; il en sera de même de leur croix et de leurs biens. Ils ne seront point contraints d’abjurer leur religion. Aucun d’eux ne sera molesté. Il ne sera permis à aucun juif d’habiter avec eux dans Ilia. Les habitants d’Ilia seront tenus de payer la capitation comme le font les habitants des cités et d’expulser de leur ville les Romains et les voleurs. Ceux d’entre eux qui sortiront auront sûreté, tant pour leurs personnes que pour leurs biens, jusqu’à ce qu’ils aient atteint l’abri de leur choix ; ceux qui voudront rester pourront le faire en toute sécurité, pourvu qu’ils acquittent la même capitation que les habitants d’Ilia. Quiconque d’entre les habitants d’Ilia préférera partir lui-même avec les Romains, en emportant ses biens et laissant son église et sa croix, aura sûreté pour sa personne, son église et sa croix, jusqu’à ce qu’il soit arrivé sur le territoire qu’il aura choisi pour abri. Quant aux étrangers qui se trouvent dans la ville, ils seront libres, soit de rester en payant la capitation imposée aux habitants d’Ilia, soit de s’en aller avec les Romains, ou bien de retourner dans leur propre pays , car il ne sera rien perçu d’eux ; ils pourront même recueillir leurs moissons. Le contenu de la présente lettre est mis sous la protection de Dieu et placé sous la garantie de l’apôtre de Dieu et sous celle des khalifes et des fidèles , tant que les habitants d’Ilia acquitteront la Jizya qui leur est imposée. »
Témoins : Khâlid b. Al-Walîd ; ‘Amr b. Al-As ; ‘Abd-ar-Rahman b. ‘Awuf ; et Mu’àwia b. Abû Sufyân.
Au dire d’Abd-Allah b. Ghanm, voici ce qui fut écrit à ‘Umar b. Al-Khattâb, Commandeur des Croyants, lors de la capitulation qu’il accorda aux chrétiens qui habitaient la Syrie :
« Au nom de Dieu clément, miséricordieux. Cette lettre est adressée au serviteur de Dieu, ‘Umar b. Al-Khattâb, le Commandeur des Croyants, par les chrétiens de telle ou telle ville. Quand vous vous êtes avancé contre nous, nous vous avons demandé l’aman pour nos personnes, nos familles, nos biens et les gens de notre communauté, et avons pris rengagement de ne faire dans nos villes ou aux alentours aucune nouvelle construction telle que couvent, église, chapelle ou cellule de moine ; de ne restaurer aucun de ces édifices qui se trouveront dans les quartiers habités par les musulmans } de n’empêcher aucun musulman de faire halte dans nos églises , soit de nuit , soit de jour de donner l’hospitalité aux passants et au voyageur ; d’héberger et nourrir pendant trois nuits les musulmans de pas-
sage, de m’offrir asile dans les églises ou nos demeures à aucun espion, de ne rien celer qui soit de nature à tromper les musulmans. Nous n’enseignerons point le Qpr’dn à nos enfants ; nous ne nous livrerons à aucune pratique extérieure du polythéisme, et n’inviterons personne à le professer ; nous n’empêcherons aucun de nos proches d’embrasser l’islam, si telle est sa volonté. Nous nous engageons encore à être pleins de respect envers les musulmans, à nous lever pour eux de tous sièges dans nos réunions, lorsqu’ils désireront s’asseoir à ne porter, dans le but de leur ressembler, aucun de leurs objets d’habillement, tels que la qalansawa (i), le turban, la double chaussure, et à ne pas séparer nos cheveux comme eux. Nous ne parlerons pas leur langue ; nous ne prendrons pas leurs prénoms ; nous ne monterons pas sur des selles ; nous ne ceindrons pas le sabre ; nous ne nous servirons d’aucune arme, ni n’en porterons aucune sur nous; nous ne graverons pas sur nos cachets des caractères arabes. Nous ne vendrons pas de vin. Nous raccourcirons nos cheveux sur le devant de la tête, et conserverons notre costume tel qu’il était. Nous nous serrerons la taille avec des ceintures (zunnâr). Nous ne décorerons pas nos églises de la croix à l’extérieur ; nous n’exhiberons ni nos croix, ni nos livres sur les chemins ou dans les marchés des musulmans ; nous ne battrons nos crécelles dans nos églises que doucement . Nous n’élèverons pas la voix en accompagnant nos morts ; nous ne les escorterons pas avec des lumières sur aucune des routes fréquentées par les musulmans, ni dans leurs marchés , et n’enterrerons pas nos morts à côté de leurs cimetières. Nous n’emploierons pas d’esclaves qui soient échus en partage aux musulmans. Nous ne regarderons pas dans leurs habitations. »
Le narrateur continue ainsi :
« Quand j’apportai cette lettre à ‘‘Umar b. Al-Khattâb, il y ajouta : Et nous ne causerons du dommage à aucun musulman. Tels sont les engagements que nous prenons pour nous et nos coreligionnaires, et en vertu desquels nous acceptons l’aman. Si donc nous contrevenons en quoi que ce soit aux obligations que nous contractons envers vous et dont nos personnes demeurent garantes, il n’y ‘aura plus de dhimma pour nous, et il vous sera licite de nous traiter comme vous avez le droit d’agir à l’égard de rebelles et d’ennemis. »
Cette relation a été donnée par l’Imâm Al Bayhaqî et d’autres. Les docteurs de l’Islam se sont constamment appuyés sur ces conventions et les khalifes orthodoxes s’y sont conformés.
On rapporte qu‘Umar obligea les dhimmi-s à couper leurs cheveux sur le devant de la tête, à se tenir sur leurs montures en travers sur des bâts avec défense de monter à la manière des musulmans, et à se ceindre la taille avec des Mintaq, c’est-à-dire des ceintures.
Lorsque ’Umar b. Al-Khattâb, arriva à Jérusalem, il s’établit sur la montagne orientale, qui est le mont des Oliviers. Un envoyé du patrice de la ville sainte vint lui souhaiter la bienvenue :
« Certes, dit-il au khalife, nous concéderons, toi présent, ce que nous n’aurions concédé a personne autre que toi. » Et il lui demanda d’accepter
la capitulation et la Jiziya, et de lui donner l’aman pour leurs personnes, leurs biens et leurs églises. ‘Umar lui accorda la faveur qu’il sollicitait. L’envoyé lui demanda alors un sauf-conduit pour son maître, afin qu’il pût se charger de traiter et de correspondre avec lui. Il fit également cette grâce. Le patrice de Jérusalem sortit accompagné d’un grand nombre d’habitants, pour se rendre auprès de lui. ‘Umar conclut la paix avec eux, en présence de témoins.
Batrîq (patrice) est le nom que porte l’émir et Batrak désigne le prêtre. Le patriarche d’alors s’appelait Sofronios. Il avait prédit aux chrétiens que Dieu opérerait par les mains de ‘Umar la conquête de Jérusalem, sans coup férir.
Quand ‘Umar eut fini de rédiger le traité de paix entre lui et les habitants de Jérusalem,, il dit au patrice : « Conduis-moi au Masjid de David.
— Volontiers, répondit celui-ci.
‘Umar sortit, ceint de son sabre, avec 4000 de ses guerriers, venus avec lui et également armés de leurs glaives ; il était encore escorté d’une troupe faisant partie des assiégeants ; ceux-ci n’avaient d’autre arme que leur sabre; le patrice marchait devant ‘Umar, suivi de ses gens, jusqu’à ce qu’ils entrèrent dans Jérusalem. Les ayant introduits dans l’église que l’on appelle Qumâma (la Résurrection) :
« Voici, dit-il, le temple de David.
— Tu ne dis pas la vérité, exclama ‘Umar après quelques instants de réflexion ; l’apôtre de Dieu m’a fait du Masjid de David une description qui ne répond pas à celle-ci. »
Il le mena alors à une église appelée Sahyûn (Sion) :
« C’est ici,, dit-il à ‘Umar, le temple de David.
— Tu mens ! » répliqua le khalife.
Il le conduisit enfin au Masjid de Jérusalem, jusqu’à ce qu’ils arrivèrent à la porte nommée Bâb Muhammad. Les immondices qui recouvraient l’enceinte sacrée descendaient sur l’escalier de la porte et arrivaient même jusque dans la ruelle où elle est située ; il y en avait sur l’escalier une quantité telle que la masse d’ordures atteignait presque le plafond du portique.
« Tu ne peux pénétrer, observa le patrice, qu’en te traînant sur le ventre.
— Soit, répondit ‘Umar, sur le ventre ».
Il se traîna devant ‘Umar qui rampa à son tour sur le ventre, suivi de ses
compagnons, jusqu’à ce qu’ils débouchèrent sur le parvis où ils se tinrent debout. ‘Umar examina longtemps avec attention et promena ses regards à droite et à gauche ; puis il s’écria : « Dieu est grand ! Par Celui qui tient mon âme entre ses mains, voici bien le Masjid de David où l’apôtre de Dieu, ainsi qu’il nous l’a raconté, est venu pendant son voyage nocturne. »
‘Umar trouva la Sakhra (la Roche) couverte d’une quantité d’immondices que les Romains y avaient jetées en haine des fils d’Israël. Il étendit son manteau et se mit à balayer ce fumier ; les musulmans suivirent son exemple.
Il se dirigea ensuite vers le Mihrâb de David ; c’est celui qui est à la porte de la ville, dans la Citadelle. Il y fit sa prière, puis lut la surate Sâd et s’agenouilla. On rapporte que, lorsqu’il eut débarrassé la Sakhra des immondices qui la couvraient, il dit :
« N’y priez pas que la pluie ne l’ait arrosée 3 fois. »
On rapporte aussi que quand ‘Umar fut entré à Jérusalem, il dit à Ka’b : « Sais-tu, Abû-Ishàq, ou est l’emplacement de la Sakhra (la Roche) ? »
Celui-ci répondit :
« A tant et tant de coudées du mur qui suit le Wâdî Juhannam ; fais creuser là et tu la trouveras. » La Roche était alors couverte d’un tas de fumier. On creusa et elle apparut en effet aux regards.
Quand ‘Umar eut achevé la conquête d’Ilia , débarrassé la Sakhra de ses immondices, et laissé les chrétiens dans la même situation moyennant le paiement de la Jizya, les musulmans donnèrent à la grande église des chrétiens , objet de leur vénération , le nom de Qumâma pour l’assimiler à un dépôt d’immondices et rehausser la majesté de la noble Sakhra. Le Khalife quitta ensuite Jérusalem, se dirigeant vers la terre de Palestine.
Cette conquête eut lieu l’an 15 (636) de la noble hégire
Principaux Sahâba qui entrèrent à Jérusalem.
Abû-‘Ubayda b. al Djarrâh. — Son nom entier est ‘Amr b. ‘Abd-Allahh b. Al Jarrâh al-Fihrî ; il est un des dix dont le séjour en paradis a été attesté… Il mourut pendant la peste d”Amwâs, en l’an 18 , dans un bourg appelé ‘Amta, au pied de la montagne de ‘Ajlûn, entre Fuqàrès et Al-‘Adiliya, dans la Zàwia de Dayr-‘Alâ qui est située dans le Ghaûr occidental Il était âgé de 58 ans.
Mu’âd b. Jabal al-Ansârî. — Abû-‘Ubayda, en mourant, le désigna pour le remplacer dans le commandement des musulmans. Il mourut également de la peste, dans le district du Jourdain, en l’année 18 ; il était âgé de 38 ans. Son tombeau se trouve à Al-Qusayr, qui fait partie du Ghaûr.
Bilâl b. Rabâh, affranchi d’Abû-Bakr le « Véridique ». C’est lui qui était le Mu’adden de l’apôtre de Dieu. Il assista à la conquête de Jérusalem avec
‘Umar b. Al-Khattâb. Après la mort de l’apôtre de Dieu, il ne fit qu’une seule fois l’appel à la prière, lorsque ‘Umar lui en donna l’ordre après la prise de Jérusalem.
Il mourut à Damas, en l’année 19 , et fut enterré auprès de Bâb as-Saghîr. Il était âgé de 60 et quelques années. Suivant d’autres, il serait mort à Alep, en l’année 20 ou 18. Dieu est plus savant.
‘Yâd b. Ghanm b. l’oncle paternel d’Abû-‘Ubayda. Il entra à Jérusalem et y bâtit un bain. Il mourut en l’année 20 .
Khâlid b. Al-Walîd , surnommé le « Glaive de Dieu hors du fourreau. » Il mourut l’an 21 . On n’est pas d’accord sur l’emplacement de son tombeau ; les uns ont dit qu’il se trouvait à Homs, et les autres à Médine.
Abû ad-Dardâ ‘Uwaymir. Il mourut à Damas, en l’année 32 ou 31, pendant le khalifat de ‘Uthmân.
‘Ubâda b. as-Sâmit al-Ansârî Abû’-l-Walîd.
—‘Umar l’envoya en Syrie comme qâdî (juge) et professeur. Il se fixa d’abord à Homs, puis il se transporta en Palestine où il exerça le premier les fonctions de qâdî. Il habita Jérusalem et mourut à Falastîn (1); il fut enterré dans la ville sainte ou, dit-on, à Ramla. La première opinion est la plus répandue. Sa mort eut lieu en l’année 34 . Actuellement on ne sait plus où est son tombeau, ni à Jérusalem, ni à Ramla ; les traces en ont disparu par suite de l’occupation de ce district par les Francs.
Murra b. Ka’b an-Nahrî. —Il vint s’établir en Syrie et mourut l’an 57, dans al-Urdunn.
Chaddâd b. Awus, neveu de Hassan b. Thâbit. — Il vint se fixer en Syrie, dans le district de Palestine Il mourut l’an 58 , à l’âge de 75 ans ; suivant d’autres, il mourut l’an 41. Son tombeau, qui est visité par les pèlerins, se voit à Jérusalem, dans le cimetière de la Porte de la Miséricorde., au pied de la muraille du Masjid-al-Aqsa.
Mu’âwia b. Abû-Sufyân , le Commandeur des Croyants. Il mourut à Damas, au milieu de rajab, en l’année 60 , âgé de 78 ou de 86 ans. Il fut enseveli dans le cimetière de Damas.
Abû-Jum’a al-Ansârî. — Son nom est Jandab b. Sabâ’ ; quelques généalogistes le disent b. Wahb ; d’autres b. Fudayk. Il vint à Jérusalem pour y prier. On le classe parmi les Syriens. Il mourut en Syrie, en ramadan 77.
Wâtéla b. al Asqa’ l’Ansâry. — Il embrassa l’Islam à l’époque où le Prophète faisait ses préparatifs pour l’expédition de Tabûk. On dit qu’il demeura à son service pendant trois ans. Il était un des « gens du banc ».
Il habita Al-Basra , puis la Syrie, et assista aux campagnes de Damas et de Homs. Ensuite il se transféra à Jérusalem où il mourut à l’âge de cent ans. On a dit aussi qu’il était mort à Damas, sur la fin du khalifat d”Abd-al-Malik b. Marwân, l’année 85 ou 86.
Wîrûz (ou Fîrûz) ad-Daylamy Abû-‘Abd-Allah, ou Abû-‘Abd-ar-Rahman, ou encore Abû ad-Dahhâk, et al Hémyary, parce qu’il était venu habiter Himyar. Il faisait partie des Abnâ de la Perse, parmi les Persans qui s’établirent à San’â ; il était dans l’armée que Khosrow envoya dans l’Yaman et qui se
rendit maîtresse du pays après en avoir chassé les Habasha. Il habita Jérusalem où l’on dit que se trouve son tombeau. Il mourut sous le khalifat d’‘Uthmân.
Abû-Obayy b. Umm-Harâm. — On l’appelle aussi Ubayy et ‘Abd-Allah b. Obayy. Quelques-uns lui ont donné le nom de ‘Abd-Allah b. Ka’b; d’autres, celui
d”Abd-Allah b. ‘Amr b. Qays. Au dire d’Al Mucharraf, son nom était Cham’ûn b. Khalifa. Sa mère, Umm-Harâm, était fille de Malhân et sœur d’Umm-Sulaym. Il se fit musulman à une époque ancienne. Il est classé parmi les Syriens. Il habita Jérusalem. ‘Obâda b. as-Sâmet l’avait adopté pour son fils. Il fut le dernier des compagnons du Prophète qui moururent à Jérusalem.
Le Hâfid Abû-Bakr le Khatib a dit : « Parmi les Sahâba et les Tâbi’ mentionnés comme étant venus à Jérusalem et y étant morts, figurent : ‘Ubaida b. as-Sàmt, Chaddâd b. Awus, Abû-Ubayy b. Umm Harâm, Abû-Rayhâna, Salâma b. Qaysar, Fîrûz le Daylamite, Dhu al-Asâbi’ et Abû-Muhammad an-Najjâry; ceux-là furent du nombre des habitants de Jérusalem et y moururent. Ceux d’entre eux qui y laissèrent de la postérité sont : ‘Ubâda, Chaddàd, Salâma et Fîrûz. Ces derniers eurent des enfants; leurs descendants sont à Jérusalem et y ont leurs tombeaux. Quant à Abû-Rayhâna , à Dhu al-Asâbi et à Abû-Muhammad an-Najjârî, ils ne laissèrent pas de postérité
Construction par ‘Abd-al-Malik b. Marwân de la noble Coupole de la Sakhra et du Masjid-al-Aqsa; ce qui se passa en cette circonstance.
A la mort de Marwân, son fils ‘Abd-al-Malik fut proclamé khalife et reçut le titre honorifique de Muwaffaq-amr-Allah (celui qui est assisté pour l’exécution de l’ordre de Dieu). Il est le premier qui porta dans l’islam le nom de ’Abd-al-Malik et frappa des dh et des dn; on grava d’un côté : Allah Ahad, et de l’autre, Allah as-Samad. Avant cette époque, les dh et les dn étaient à l’effigie des Romains et des Khosrow. Lorsqu’il fut investi du khalifat, il promit à la Umma, le jour où il fut proclamé, d’accomplir le bien et l’invita à faire revivre le Livre et la Sunna et à pratiquer la justice. Quand vint l’année 66, il commença à bâtir la Coupole
qui recouvre la Sakhra (la Roche) et à construire le Masjid-al-Aqsa. Il entreprit ces travaux parce que, craignant que le peuple ne sympathisât avec B. Zubayr, il lui avait interdit de faire le pèlerinage de la Mekke, défense qui avait excité des murmures. Aussi, son but, en faisant travailler à la construction de ce sanctuaire, était-il de détourner les esprits de la pensée du pèlerinage. B. az-Zubayr reprochait à ‘Abd-al-Malik cette conduite comme odieuse.
Parmi les faits se rapportant à cette construction, on raconte qu”Abd-al-Malik b. Marwân, à l’époque où, étant présent à Jérusalem, il ordonna d’édifier la Coupole qui recouvre la Sakhra, expédia de tous côtés, dans toute l’étendue de ses états et vers les différentes contrées, des lettres ainsi conçues :
« ‘Abd-al-Malik désire bâtir au dessus de la Sakhra, à Jérusalem , une Coupole qui mette les musulmans à couvert de la chaleur et du froid, et bâtir aussi le Masjid. Il lui répugne de le faire sans avoir pris l’avis de son peuple. Que ses sujets lui écrivent donc pour lui faire connaître leur opinion et ce qu’ils pensent. »
Or les lettres lui arrivèrent de la part de tous les gouverneurs des provinces :
« Nous trouvons, disaient-ils, l’idée du Commandeur des Croyants parfaitement adaptée et pleine de justesse. Nous prions Dieu d’accomplir le dessein que le khalife a conçu de construire sa Maison, sa Sakhra, son Masjid; de permettre que cette construction s’achève par ses mains, et d’en faire un titre de gloire pour lui et ses ancêtres. »
Il rassembla donc les ouvriers des diverses parties de son empire et affecta à cette entreprise une somme immense : elle représentait, dit-on, sept années du revenu de l’Egypte. Il la déposa dans la Coupole qui s’élève
devant la Sakhra, vers l’orient, après avoir donné l’ordre de la construire. Cet édifice se trouve du côté des oliviers; il en fit un magasin qu’il remplit de richesses.
Il chargea de la distribution des fonds pour la construction du Masjid et de la Coupole (i), et pour tout ce qui serait nécessaire, Abû al-Miqdâm Rajâ b. Hayâ b. Jarûl al-Kindi ; c’était un des ‘Ulamâ les plus instruits, et l’un des commensaux de ‘Umar b. ‘Abd-al-‘Azîz. Il lui adjoignit un homme appelé Yazîd b. Salâm, affranchi de ‘Abd-al-Malik b. Marwân et un des habitants de Jérusalem où il était né. On dit qu’ ‘Abd-al-Malik décrivit lui-même aux ouvriers comment il désirait que le Dôme fût construit et agencé. Ceux-ci lui élevèrent, pendant son séjour à Jérusalem, la petite coupole qui est à l’orient du Dôme de la Sakhra et qu’on nomme la Coupole de la Chaîne. La forme lui ayant plu, il ordonna de construire la Coupole de la Sakhra sur le même modèle. Il donna en même temps à Rajâ et à Yazîd l’ordre de faire les dépenses voulues et de s’acquitter avec soin de leur mission : ils devaient agir largement, sans être prodigues. Ils se mirent donc à construire et à édifier jusqu’à ce qu’ils eurent solidement établi l’œuvre et achevé la construction, sans qu’il y eût rien à y critiquer. Les constructions qui s’élevaient au fond du Masjid, au sud , s’étendaient de la partie orientale à la partie occidentale du Masjid, depuis la muraille qui s’élève auprès du Berceau de Jésus jusqu’à l’endroit connu actuellement sous le nom de Jâmi’des Maghrébins. Rajâ et Yazîd écrivirent alors à ‘Abd-al-Malik, à Damas :
« Dieu a achevé ce que le Commandeur des Croyants avait ordonné relativement à la construction du Dôme de la Sakhra de Jérusalem et du Masjid-al-Aqsa; il ne reste aux critiques plus rien à dire. Sur la somme affectée aux dépenses par le Commandeur des Croyants, il y a, la construction achevée et très-solidement faite, un solde de 100 000 dn ; le Commandeur des Croyants peut en disposer pour tel objet qu’il lui plaira. » Le khalife leur répondit :
« J’ordonne qu’ils vous soient remis à titre de gratification pour la charge que vous avez eue d’édifier la noble Maison bénie.
— Mieux vaudrait pour nous, lui écrivirent-ils de nouveau, y ajouter les bijoux de nos femmes, plutôt que d’accroître notre fortune par ce moyen. Ainsi , emploie-les à ce qui te plaira davantage. »
Il leur adressa alors cette réponse :
« Qu’on fasse donc fondre cette somme pour la répandre sur la coupole. »
En conséquence, on la fit fondre et on la répandit sur la coupole; personne ne pouvait fixer sur elle ses regards tant était grande la quantité d’or qui la recouvrait. On prépara, pour les placer par dessus, des housses de feutre et de cuir; de telle sorte que , l’hiver venu, on l’en revêtait afin qu’elles la garantissent contre les pluies, les vents et les neiges.
Dans la suite, après que le khalifat eut passé aux mains d’Al-Muntajim-billahh Al-Walîd b. ‘Abd-al-Malik, la partie orientale du Masjid s’écroula. Le trésor public se trouvant épuisé, ce khalife ordonna de battre monnaie avec la couverture et d’employer la somme à réparer ce qui était tombé. Al-Walîd commença à régner en chawwâl 86, et mourut en Jumâda II de 96.
Radjà b. Hayâ et Yazîd b. Salàm avaient entouré la Sakhra d’une balustrade en bois de Sâsem ; derrière la balustrade, pendaient, entre les colonnes, des draperies de brocart. Chaque lundi et chaque jeudi, ils faisaient piler du safran qu’on réduisait en poudre ; puis, à l’entrée de la nuit, on le mêlait avec du musc, de l’ambre gris, de l’eau de rose de l’espèce Jûry, et on laissait macérer pendant la nuit. Le matin, les serviteurs avaient ordre de se rendre au bain de Salomon où ils se lavaient et se purifiaient; puis ils venaient à l’armoire dans laquelle était renfermé le khuluq. Ils se dépouillaient de leurs vêtements et en sortaient des neufs de l’armoire : c’étaient des étoffes de Marw et d’Herat bariolées, qu’on appelle ?asab, et des ceintures ornementées dont ils se serraient les reins. Prenant ensuite le Khuluq, ils l’apportaient à la Sakhra et frottaient à pleines mains jusqu’à l’inonder entièrement; avec ce que leurs mains’ ne pouvaient contenir, ils se lavaient les pieds. Puis ils montaient sur la Roche jusqu’à ce qu’ils eussent frotté ce qui en restait et vidé les vases de kholouq. Après cela, ils apportaient des cassolettes d’or et d’argent, de l’aloès q’Umary, de l’ambre gris mêlé de musc et de l’ambre gris simple f’anbar). Laissant alors retomber les draperies autour de toutes les colonnes, ils prenaient les aromates et faisaient le tour de la Roche, de façon à ce que les parfums, par leur abondance, se répandissent dans toute la Coupole. Enfin, on relevait les draperies : les parfums s’échappaient à l’extérieur et exhalaient une odeur si forte qu’elle arrivait jusqu’à l’entrée du marché; ceux qui passaient sentaient cette odeur.
Quand tous les aromates étaient consumés, un crieur, parcourant la rangée des marchands d’étoffes et autres, faisait entendre ces paroles :
« Allons, la Sakhra est ouverte aux fidèles. Que quiconque veut y faire la prière y vienne. »
Les gens se hâtaient d’accourir pour s’acquitter de la prière dans la Sakhra : la plupart parvenaient à y faire deux rak’a ; le plus petit nombre en priait quatre. En sentant le parfum dont ils étaient imprégnés , on disait :
« Celui-là est un de ceux qui sont entrés dans la Sakhra. »
On lavait avec de l’eau les traces que leurs pieds avaient laissées; on essuyait ensuite avec du myrte vert et on séchait avec des serviettes. Les portes étaient alors fermées. A chacune d’elles stationnaient dix gardiens. L’entrée n’était publique que le lundi et le jeudi; les autres jours, les serviteurs seuls y avaient accès.
Abû-Bakr b. Al-Harat a dit, à ce qu’on rapporte :
« J’allumais les lampes de la Sakhra durant tout le khalifat d’ ‘Abd-al-Malik , avec de l’oliban de Madian et du anbaq rasâsy. »
Celui qui rapporte cette relation ajoute : a Les gardiens lui disaient :
« Abû-Bakr, passe-nous une lampe, afin que nous nous en frottions et nous
parfumions. »
Et il satisfaisait à leur demande. »
Ces pratiques s’y maintinrent durant tout le khalifat de ‘Abd-al-Malik b. Marwân.
Al-Walîd a dit :
« ‘Abd-ar-Rahman b. Muhammad b. Mansûr b. Thâbit nous a raconté ceci :
« Mon père m’a fait le récit suivant comme le tenant de son père qui l’avait recueilli de son aïeul:
« Il y avait du temps d’ ‘Abdal-Malik, disait ce dernier, suspendus à la chaîne qui est au milieu de la Coupole élevée au dessus de la Sakhra, une perle unique, les deux cornes du bélier d’Abraham et le diadème de Chosroès. Lorsque le khalifat passa aux B. Hâchim, ces princes transférèrent ces objets à la Ka’ba. »
La construction du Dôme de la Sakhra et du Masjid al-Aqsa fut achevée en l’année 73 ; c’est l’année dans laquelle fut tué ‘Abd-Allah b. az-Zubayr
Description du noble Masjid-al-Aqsa ; état dans lequel il se trouvait du temps d’Abd-al-Malik et postérieurement à ce khalife.
Le Hâfid Bahâ ad-dîn b. Asâkir rapporte qu’à cette époque il y avait 6000 pièces de bois servant à la toiture, sans compter les colonnes de bois ; il y avait également 50 portes, parmi lesquelles Al-Qurtubî a cité : la Porte de David, — la Porte de Salomon, — Bâb Hitta, — la Porte de Mahomet, — la Porte du Repentir, où Dieu pardonna à David; — la Porte de la Miséricorde ^ — les Portes des Tribus, au nombre de 6 ; — la Porte d’Al-Walîd, — la Porte d’Al-Hâchimî, — la Porte du Khidr, — et la Porte de la Sakîna. Il renfermait 600 colonnes de marbre, 7 Mihrâb et 385 chaînes pour les lampes ; 230 de ces chaînes étaient dans le Masjid, et le reste dans le Dôme de la Sakhrah; elles représentaient une longueur totale de 4000 coudées et pesaient 43 000 ratl de Syrie. On y voyait 5000 lampes, sans compter les 2000 chandelles qu’on allumait pendant la nuit du vendredi, ainsi que dans les nuits du milieu de rajab, de cha’bân et de ramadan, et la veille des deux fêtes. Il comprenait 15 Coupoles, non compris le Dôme de la Sakhra. La toiture de l’Aqsa était recouverte de 7700 lames de plomb, chaque lame pesant 70 ratl de Syrie; dans ce chiffre ne figure pas le plomb qui recouvrait la Coupole de la Sakhra.
Tout cela fut fait sous le règne d”Abd-al-Malik b. Marwân. Ce prince installa pour la garde du Masjid 300 esclaves noirs à demeure, qu’on acheta pour le sanctuaire, avec les fonds pris sur le Quint affecté au Bayt-al-Mâl. Toutes les fois que l’un d’eux venait à mourir, il était remplacé dans ses fonctions par son fils , par son petit-fils ou par quelqu’un de sa famille; tel devait être l’usage suivi tant qu’ils auraient de la postérité.
Le Masjid contenait 24 grandes citernes. Il était flanqué de 4 minarets : 3 s’élevaient sur une même ligne, à l’ouest du Masjid ; le quatrième était
situé au dessus de la Porte des Tribus.
Dix juifs, qu’on exemptait de la capitation , étaient encore employés à son service; ils eurent des enfants ; ce qui porta leur nombre à vingt. Ils étaient chargés de balayer les saletés produites à l’époque du pèlerinage, pendant l’hiver et l’été, et de tenir en état de propreté les lieux communs situés autour du Masjid. Dix chrétiens, appartenant à une même famille dans laquelle cette charge se conservait héréditairement, étaient attachés au Masjid en quelité de serviteurs pour l’entretien et le balayage des nattes qu’on y étendait; ils étaient également chargés de curer les conduits qui amenaient l’eau dans les citernes, les citernes elles-mêmes, etc. Il y avait encore un certain nombre de domestiques juifs occupés à soigner la verrerie, les lampes, les godets, les lustres et autres objets de ce genre. Ils n’étaient pas soumis à la capitation, non plus que ceux qui préparaient les mèches pour les lampes. Cette exemption était applicable à eux-mêmes et à leurs enfants, à perpétuité, tant qu’ils auraient de la postérité, depuis l’époque d”Abd-al-Malik b. Marwân et ainsi de suite.
‘Abd-al-Malik b. Marwân mourut à Damas, le jeudi 15 chawwâl 86 (9/10/705) de à l’âge de 70 ans. Son khalifat, depuis le meurtre de Ibn az-Zubayr et l’époque où toute la nation reconnut son autorité, avait duré 13 ans et 4 mois moins 7 jours. Antérieurement au meurtre de Ibn Az-Zubayr, il avait régné sur la Syrie et ses dépendances durant 7 ans et environ 9 mois
Rajà b. Hayâ , qui fut chargé de la construction de la Sakhra et du Masjid-al-Aqsa, mourut en l’année 112. Il avait les cheveux rouges et la barbe blanche.
Quand Sulaymàn b. ‘Abd-al-Malik, l’Omayyade, eut succédé, sur le trône du khalifat, à son frère Al-Walîd, en l’année 96, il se rendit à Jérusalem
où de nombreuses députations vinrent le reconnaître ; jamais on ne vit une affluence plus considérable que celle qui accourut féliciter le nouveau khalife. Assis sous une des Coupoles qui ornent la plate-forme du Masjid de
Jérusalem autour de la Sakhra, peut-être celle qui est appelée la Coupole de Sulaymân , auprès de la Porte de la Dawâdâriya, c’est là qu’il donnait audience. On étendait devant la Coupole où il se trouvait, des tapis sur lesquels on plaçait des coussins et des chaises. Aussitôt qu’il avait pris place, il autorisait les assistants à s’asseoir; ceux-ci s’asseyaient sur les chaises et les coussins; à côté de lui étaient les sommes d’argent et le registre des rôles.
Sulaymân avait conçu le dessein de demeurer à Jérusalem, d’en faire sa capitale et d’y réunir des richesses et une nombreuse population Il portait le titre honorifique d’Al-Mahdî billahh ad-Dâ’y-ila-Allah. Il mourut en 99, âgé de 45 ans.
On rapporte d’après ‘Atà, qui le tenait de son père :
« Les juifs, a dit celui-ci, étaient chargés de l’éclairage de Jérusalem. Lorsque ‘Umar b. Abd-al-‘Azîz, fut investi du pouvoir, il les renvoya et y installa des gens appartenant au quint. Un de ces gens étant venu le trouver, lui dit :
« Affranchis-moi.
— Comment t’affranchirais-je ? lui répondit le khalife ; si tu partais, vois, il ne me resterait pas un poil de ton corps. »
Le règne de ‘Umar b. ‘Abd-al-‘Azîz, commença en safar 99 ; on donna à ce prince le titre honorifique d’Al-Ma’sûm-billahh. Son khalifat dura 2 ans
et 5 mois. Il mourut à Dayr-Sam’ân , qui fait partie de la circonscription de Homs, le vendredi 25 rajab 101.
‘Abd-ar-Rahman b. Muhammad b. Mansûr b. Thâbit a rapporté d’après son père qui le tenait de son aïeul que toutes les portes étaient revêtues de plaques d’or et d’argent à l’époque de ‘Abd-al-Malik. Or, lorsque vint Abû-Ja’far Al-Mansûr al-‘Abbâsî, les parties orientale et occidentale du Masjid étaient tombées :
« Commandeur des Croyants, lui dit-on_, les parties orientale et occidentale du Masjid ont été renversées par le tremblement de terre, en l’année 130 ; si tu donnais l’ordre de reconstruire ce Masjid et de le restaurer ?
— Je n’ai pas d’argent, » répondit-il.
Puis, il ordonna d’arracher les plaques d’or et d’argent qui recouvraient les portes. Elles furent arrachées, et on en fabriqua des dn et des dh qui servirent aux dépenses de la reconstruction, jusqu’à ce que celle-ci fut achevée.
Le khalifat d’Al-Mansoùr commença en l’année 131 ?.
Deuxième khalife des ‘Abbâsides, c’est lui qui construisit Baghdàd ; la construction en fut commencée l’an 145. Il mourut le samedi 6 du mois de dou’l heddja, l’année 158 (7/10/775), à l’âge de 58 ans, et fut enterré à la Mekke.
Quelque temps après eut lieu le second tremblement de terre qui renversa les constructions exécutées par l’ordre d’Abû-Ja’far. Postérieurement à cette époque, c’est-à-dire après la mort du khalife, Al-Mahdî étant venu
et ces constructions se trouvant en ruines, on lui exposa l’état des choses : il ordonna de faire les réparations, en disant:
« Ce Masjid est étroit et long, et vide de fidèles; diminuez-en la longueur et faites-le plus large. » La bâtisse fut achevée sous son khalifat. Son nom entier est Abû-‘Abd-Allah Muhammad b. ‘Abd-Allah Al-Mansûr, et son surnom honorifique Al-Mahdy. Il fut proclamé khalife le 6 dou’l heddja, l’an 158 , entre la Pierre angulaire et le Maqâm Al-Mahdy mourut le jeudi 22 moharram 169 (14 8 784); il avait 48 ans.
Au dire du Hâfid Ibn ‘Asâkir, la longueur du Masjid-al-Aqsa est de 755 couées, à la coudée du roi, et sa largeur de 465 coudées, à la coudée du roi. Abû al-Ma’àlî Al Mucharraf donne aussi les mêmes dimensions. L’auteur
de l’ouvrage intitulé Mutîr al gharâm ???? al-Quds wa ach-Châm, s’exprime ainsi :
« Cependant, j’ai vu autrefois dans la muraille orientale, au dessus de la
porte attenante à la Dawàdâriya, à l’intérieur de l’enceinte, une dalle sur laquelle on avait gravé la longueur et la largeur du Masjid; ces mesures ne concordaient pas avec celles données par ces deux chroniqueurs. En effet ; la dalle portait que la longueur du Masjid était de 784 coudées, et sa largeur de 455.
L’auteur ajoute : « L’espèce de coudée y était spécifiée; mais je n’ai pu vérifier si c’était la coudée du roi ou une autre, à cause de la confusion que présentait l’écriture. »
Il dit encore : « De nos jours on a mesuré avec des cordes la largeur et la longueur du Masjid; on a trouvé, comme longueur, sur le côté oriental, 683 coudées, et, sur le côté occidental, 650 ; pour la largeur, le résultat a été de 438 coudées, en dehors de l’épaisseur delà muraille. »