II, 492-3/457-8 : 1035-8/724-7
A cette époque, un prêtre de la région de Maiferqat, nommé Bar Hadbesaba, alla trouver Ḥaiyan Tanūkayā, écrivit avec lui une lettre, et l’envoya au catholicos Iwannis. Il l’informait que les moines du couvent de ‘Igra étaient opposés à la vraie foi, car ils étaient Julianistes. En apprenant ces choses, Iwannis fut ému et stupéfait de l’audace de ces gens. Il écrivit une lettre au patriarche Athanasius et lui demanda de lui faire connaître sa foi; l’exhortant à l’union des Syriens et des Arméniens.
On écrivit beaucoup des deux côtés. Le prêtre ne cessait et ne finissait de porter des lettres du patriarche au catholicos, aux évéques et aux Sanasnayê.
III, 1/478-9 : 1090/779
En l’an 1090/779, Mahdî vint à Alep, et les Tanūkayē sortirent à sa rencontre ; [479] ils habitaient sous destentesdansles environs de Ḥaleb vit qu’ils montaient des chevaux arabes, et étaient richement parés. Alors quelqu’un lui dit : « Tous ces gens sont chrétiens ». Il fut enflammé de colère et leur ordonna de se faire musulmans. Il les y contraignit par les tortures, et les hommes apostasièrent au nombre d’environ 5000 : les femmes se sauvèrent, et jusqu’à présent il s’en trouve dans les églises d’Occident. Un homme vénérable d’entre eux, appelé Leith, souffrit le martyre.
III, 23/490-1 : 1121/810
Le patriarche Cyriacus voyant que l’évèque qu’il avait ordonné pour les
Cyrrhestiens n’était pas accepté réunit 30 évêques et s’en alla à Gūbrīn.
Ils écrivirent des lettres invitant à la paix, et envoyèrent quatre évêques au village de Halīf, où les moines de Gūbba Barraya étaient assemblés. Ceux-ci sortirent contre les évêques, semblables à des loups arabes, avec des injures et à coups de pierres ; les évêques purent à peine leur échapper. Le patriarche, voyant leur malice, alla trouver l’émir du lieu ; celui-ci fit rassembler ces moines perturbateurs, et le patriarche en enferma quarante dans le couvent. Alors quelques-uns des notables Cyrrhestiens s’assemblèrent, vinrent trouver le patriarche, reçurent sa bénédiction, et promirent que les moines feraient la paix, pourvu toutefois qu’on laissât sortir ceux qui étaient emprisonnés. Le patriarche fit sur eux la prière d’absolution et les congédia avec les moines.
Quand ils furent de retour dans leurs villages, ils renièrent leurs promesses, furent travaillés par Satan, et se rangèrent [491] à l’avis de Mattai de Kephar Touta. Ils méprisèrent les lois de l’Eglise, et par l’intermédiaire de Job, qui avait été déposé, et de Jean de Kôkta, qui avait été chassé par le patriarche Georgius, ils osèrent faire deux évêques : Gabriel de Goubba Barraya pour Goulia, et Theophanes, du monastère d’Eusebona, pour Koumît, village des Tanoukayê.
III, 31/497
Naçr et “Abbas marchèrent contre les Tanoukayê qui campaient le long du fleuve Covaïc, qui est près dAlep, et s’y étaient fait une ville ; elle n’avait point de murs à cause de sa grandeur et de son étendue, mais elle était très riche par la multitude de ses ressources et de ses marchands. Les gens [d’Alep]^ n’avaient pu s’emparer d’eux. Le combat des Qaisayé dura environ dix jours, au bout desquels les Tanoukayê faiblirent. Pendant la nuit, ils partirent, hommes et femmes, pour Qennésrîn, sans que les Qaisayé ni les Alépins s’en aperçussent, et abandonnèrent leurs maisons et de grands campements* pleins de richesses. Le& Qaisayé et les Alépins y pénétrèrent, les dévastèrent, les pillèrent, et elles sont demeurées en ruines jusqu’à ce jour. Il était juste que ce peuple qui, pour un petit avantage, avait abandonné sa foi, abandonnât de même sa fortune et partit misérablement, nu et sans chaussure.
III, 32/496 :
Mais la troupe des partisans d’Abîram, c’est-à-dire d’Abraham’, qui avait été ordonné patriarche par les rebelles, ne laissait point de repos au patriarche Mar Cyriacus. Ils recevaient tout meurtrier, adultère, impudique qui était chassé de l’Eglise; ils permettaient aux prêtres bigames d’exercer le ministère et ac- cordaient aux prêtres et aux diacres de prendre deux femmes ; ils circulaient et trompaient les gens simples ; ils séduisirent, à Bosra, le reste des Tanoukayê. [496]