Après la mort de Joseph, ses fils provoquèrent la discorde dans le peuple. Les aînés ayant déclaré la guerre à Hyrcan, qui était le plus jeune fils de Joseph, le peuple se divisa. Le plus grand nombre des citoyens prirent le parti des aînés, avec le grand-prêtre Simon, que décida sa parenté avec eux.
Hyrcan renonça à revenir jamais à Jérusalem ; il s’établit donc au delà du Jourdain et guerroya sans trêve contre les Arabes, dont il tua ou fit prisonniers un grand nombre. Il se bâtit une forteresse fort solide, tout en marbre blanc jusqu’au toit, la décora d’énormes figures sculptées et l’entoura d’un fossé large et profond. Dans la montagne située en face, il ménagea, en creusant les rochers qui faisaient saillie, des cavernes de plusieurs stades de longueur : dans ces cavernes, il disposa des chambres, les unes pour les repas, les autres pour dormir et habiter, et amena des eaux courantes qui faisaient le charme et l’ornement de cette résidence. Il fit cependant l’entrée de ces cavernes assez petite pour ne livrer passage qu’à un homme seulement à la fois, sans plus ; il prit toutes ces précautions en vue de sa propre sûreté, pour n’être pas en danger d’être pris par ses frères s’ils l’assiégeaient. Il construisit aussi des fermes de grandes dimensions, qu’il orna de vastes parcs. Ayant ainsi disposé cet endroit, il l’appela Tyr. Ce lieu se trouve entre l’Arabie et la Judée, au delà du Jourdain, non loin de l’Hesbonitide. Il resta le maître de cette région pendant 7 ans, tout le temps que Séleucos régna en Syrie. A la mort de ce roi, son frère Antiokhos, surnommé Epiphane, lui succéda sur le trône. Ptolémée, roi d’Égypte, surnommé aussi Epiphane, mourut également, laissant deux enfants encore en bas âge, dont l’aîné était surnommé Philométor et le plus jeune Physcon. Hyrcan, voyant la puissance d’Antiokhos et craignant, s’il était fait prisonnier par lui, d’être puni pour sa conduite à l’égard des Arabes, se donna la mort de ses propres mains. Sa fortune entière fut confisquée par Antiokhos.