LADAKIA :
La première apparence de cette cite fut mélancolique, présentant tous les ravages du séisme, qui, l’année 1796, avait abattu une bonne partie de la cite et tué bon nombre de ses habitants. Ladakia possèe un port convenable, mais très petit, barré par un banc de sable, l’endroit est en plaine, s’étendant vers le nord et le sud aussi loin que l’oeil peut le voir, mais barrée par une chaîne à l’est. Elle n’a pas de murailles, et seule une partie est pave, mais les rues sont propres et l’air salubre, rafraichis par les effluves des jardins alentours. L’eau est rare, les sommets enneigés du Lebanon désormais évanouis. La cité possède 8 mosquées, elle ets gouvernér par le Lieutenant du Pasha de Tripoli.
J. Ansarya
Le premier mai, je partis pour Halab avec une caravane comprenant le Citoyen Chauderlos, consul général de Francs, 2 turcs et moi-même, le second jour, , nous traversâmes l’une des plus magnifiques contrées que j’ai jamais vu, de hauts rochers et des précipices, à l’ombre de feuillages luxuriants, de différentes formes, mais de la verdure la plus vivante, et des fleurs les plus diverses et aux odeurs les plus prégnantes.
Allégeant la dureté de l’ascension par des sentiers accidents, des pentes escarpése et des torrents encaissés et pierreux, qui, serpentant entre les rochers couverts de mousses, remplissaient l’oreille de leurs apaisants murmures, et l’œil avec leurs méandres sans fin, et l’imagination de quelques-unes des images les plus agréables qui plaisent aux œuvres du poète.
Ghâb :
[…] Shawr, où l’Oronte coule majestueusement dans la plaine. La ville de Shawr is peuplée, et a un bvon Khân mais nous préferrâmes la belle étoile afin d’éviter la vermine qui loge dans ces lieux, on y trouve un bon pont de pierres à 7 arches, aménagement prévu initialement pour la caravane qui y fait étape en Constantinople et Makka.
A Keftin, un village remarquable pour ses pigeoniers qui, jusqu’à Halab, garnissent le pays adjacent, qui abonde aussi en bé et en orge […] le sol est riche, et ne nécessite aucun labeur. Les femmes vont sans voile, et à Martrawan, à peu de distance, elles sont même présentées par leurs amies à des étrangers !
Le people est appelé Ansariya en arabe, une secte de prétendus Muhamadans, qui se mirent à adorer le pudendum. Avec les chrétiens, ils affectent de partager leur foi, les femmes sont belles, ont les yeux noirs, et de traits tolérables, leurs étranges pratiques semblent l’héritage des antiques coutumes d’Antiochios et Daphnè.
Ensuit, 2 H à travers une pays céréalier, 6H dans un pays stérile, Halab ets alors visible depuis une distance de 2 H, et, à l’approche, se montre sous une apparence superbe.
Halab : aspect
Une petite rivière, appelée Coik, descend de Ayntab et se perd après avoir traversé la ville, dans des marais à l’ouest.
Le site ets rocailleux, et quelques jardins produisent des pistaches, la cite est bien bâtie et pavée, de hauts arbres de chypre contrastent avec les minarets blancs, la population et les immeubles semblent en augmentation, ce qui n’indique aucun degré de bonheur, car à mesure que la capitale gonfle, les villages voisins sont désertés.
Les maisons sont propre, l’air commode, les gens sont distinguables par un air de politesse affectée, rare dans les autres cités de Syrie, leur dialecte a aussi ses marques distinctives, et si cet arabe prévaut, beaucoup parlent le Turc.
-Halab : les factions :
Un nouveau Pasha avait été récemment nommé au moment où je suis arrivé, mais fut empêché d’entrer dans la ville, du fit de querelles entre les Sharif-s et les Janissaires, qui ont conduit ces derniers à soupçonner que le Pasha eut le dessein de les punir. Cet officier était un jeune homme, le fils du Pasha d’Adana, il porte le titre de Al Sharif Muhammad Pasha, mais ses talents à composer avec la violence des factions furent trop inégaux, et après avoir résidé peu de temps dans la ville, fut contraint de se retirer. Les Sharifs, descendants de Muhammad, sont ici forment ici une faction considérable, ce qui s’observe à Bagdad, mais dans une moindre mesure. A Halab, ils forment un corps de près de 60 000 hommes, les janissaires ne dépassant pas le quart de ce nombre. Ils sont de divers rangs, du plus grand Imam au paysan le plus humble, et sont loin d’exceller par leur courage: les janissaires leur sont ainsi supérieur en valeur, mais peu familiarisés avec les combats de rues. D’où il vient que la force de ces factions est équilibré par les rixes continuelles résultant de querelles des offices, qui se terminent souvent dans le sang.Dans l’une d’entre elles, près de 300 personnes périrent, ce qui peut être rangé parmi les symptomes du déclin de l’autorité de l’empire Turc.
Industrie :
Les manufactures sont florissantes, menées avec esprit à la fois par Chrétiens et Musulmans, la soie et le coton essentiellement, de grandes caravanes arrivent fréquemment de Bagdad et Bassra, chargés de café, apporté en depuis le golfe de Moccha, avec le tabac et tuyaux de pipe de Perse, la mousseline, châles, et d’autres produit de l’Inde. Avec les fabriques de Halab, et les produits du pays alentour, ils sont envoyés en Europe par mer ; 3 ou 4 caravanes, chargées de marchandises, procèdent chaque année à travers l’Anatolie jusqu’à Constantinoples. Les pistaches ne sont pas le moindre des articles du commerce, étant le principal produit du territoire voisin […] aussi Halab maintient-elle une liaison commerciale avec Damas, Antioche, Tripoli, Ladakia, et les villes de l’Orient vers l’Euphrate.
Halab : Divers
La dernière peste pourrait avoir tué 60 000 de ses habitants.
Les femmes de Halab sont plutôt masculine, le teint brun, et remarquables pour se livrer à l’affection sapphique.
Les carrières qui fournirssnt la pierre pour la construction de la ville, ne sont pas loin de la porte d’Antioche. […] Des 2 côtés de la route, qui coupe à travers le roc, on voit les ouvertures des cavernes, capables de donner un travail à un grand nombre de personnes.[…]Le matériau est une pierre molle ou tuffeau, pleine de coquillages pétrifiés[…]Dans les derniers temps, les Dallis ne sont plus admis en ville, et y ont fixé leur séjour, ce qui rend l’endroit dangereux pour les voyageurs, qui sont volés, et quelquefois même assassinés.
Il y a un grand cimetière hors de la ville, j’y remarquai le tombeau d’un Anglais, daté de 1613.
Ll’habillement de la population d’Alep ressemble plus à celui de l’Egypte et de la Syrie méridionale qu’à Conftantinople : les hommes et les femmes, par temps de pluie, portent une sorte de patten de bois, qui n’a pas d’effet agréable ni sur l’œil ni sur l’oreille.
La location d’un chameau de Halab à Ladakia ou Iskandarûn, était il y a 1 siècle de 4 piastres, il y a 30 ans 8 maintenant 19. Le prix des produits de base a aussi beaucoup changé en quelques années. Mais depuis l’année 1716 elle a décuplé. J’ai vu un document authentique, indiquant que le Ardab de riz vallait à cette époque 11 P il coute maintenant 118 P. On achetait autrefois 185 rouleaux de pain, d’un genre particulier, pour 1 piastre, on n’en a plus que 40 pour cette somme. La viande est bonne et en abondance pour 50 paras le ratl […]. Il n’y a pas de poisson, sauf une petite anguille, trouvée une année dans le Coik. Le vin est très cher, car nul n’en produit dans la région. […]
A Halab, j’ai observé la pratique de l’éclairage des mosquées la nuit du vendredi, ce qui est inconnu au Caire, et d’autres villes du Sud.
Wahhabites :
En Juin 1797, on apprit que le Pasha de Bagdad avait envoyé un détachement de troupes, qui devait être rejoint par des Arabes favorables à la Porte, pour réprimer les incursions de Abd-el-Aziz ibn Massoud el-wahhabi, un rebelle au gouvernement, qui par des succès rapides a vu s’accroître ses disciples. Cet homme, originaire de Najd, respecté parmi les Arabes pour son âge et sa sagesse, avait, deux ans plus tôt, rendu publique sa détermination à résister à l’autorité de la Porte. Il a depuis recueilli un corps considérable d’hommes, qu’on dit armés seulement de lances et d’épées. Il prétend à une mission divine, et ne donne aucun répit à ceux qui s’opposent à lui. Pour inviter Chrétiens et Juifs à son parti, il exige seulement une capitation annuelle de 3,5 piastres. Parmi les personnes sous sa juridiction, tout propriétaire d’un maison est obligé de servir en perfonne, ou de trouver un substitut, et, pour les encourager, il divise le butin en 5 parties; en prenant une pour lui, 2 au substitut et 2 au principal, et si ce dernier sert lui-même, il en a 4. On a supposé intention d’attaquer Mekka, qu’il avait menacé. Sa profession de foi rappelle : « Il n’ya pas de Dieu sauf Dieu », ainsi, un prophète mort ne mérite aucun hommage, et que continuer à parler de lui dans une croyance, ou dans les prières, est absurde. Il enjoint à la nécessité absolue de la prière, sous la voûte des cieux, et détruit toutes les mosquées dont il peut s’emparer. Parmi les 5 dogmes de Muhammad, il admet l’aumône, le jeûne, la prière et les ablutions, mais rejette le pèlerinage. Il nie l’origine divine du Coran et interdit l’usage de toute boisson sauf l’eau ; d’un âge avancé, il prit soin de s’assurer l’attachement de ses disciples envers son fils, qui est généralement son substitut sur les champs de bataille.
JOURNEY TO DAMASCUS.
-Entrada :
L’approche est remarquable, sur des miles et des miles de jardins, puis un chemin pavé, sur une grande longueur. Le lendemain de mon arrivée, entrait la Grande Caravane de la Mecque. […] la Grand Rue était emplie de spectateurs innombrables, tous avec curiosité, quelques-uns avec anxiété de retrouver leurs amis et relations, beaucoup avec respect pour la procession sacrée. Certains des Hajji les plus opulents, étaient transportés dans des litières, (tattarawan), mais le plus grand nombre dans des sortes de sacoches, 2 et 2, sur le dos de chameaux. Ils ne semblaient pas fatigué, mais on disait qu’ils avaient souffert du manque d’eau.Le samedi suivant vit l’entrée du Pasha de Damas, qui est constamment le Amîr al-Hajji. Tout d’abord ce fut l’apparition de 300 Dalli (cavaliers) sur chevaux arabes, diversement armés et habillés[…] suivis d’une quinzaine d’hommes sur des dromadaires, avec mousquets et grandes carabines, devant eux, et tournants en tous les sens. Cet instrument de guerre, passa, dit-on, des Persans aux Syriens. Quelques-uns des grands officiers de la ville suivaient, bien montés, et bien vêtus. Puis vint les Janissaires de l’escorte du Pasha de Tripoli, bien vêtus et armés, puis le Pasha lui-même, avec ses officiers, et le reste de sa garde. Puis suivait la tattarawan du Pasha de Damas, un autre corps de 400 Dalli, une compagnie de 30 mousquetaires, 150 Albanais, en uniforme, marchant 2 à 2, comme nos troupes. Juste avant eux, ce fut l’étendard du Prophète, le Sanjak Sharifi, en soie verte, avec des versets du Koran brodés à l’or, et la magnifique verrière de la Mecque, surveillée par une troupe de Muggrebins, à pied. Puis vinrent les 3 chevaux blancs du Pasha, entouré d’hommes à cheval, 12 chevaux […] une troupe richement caparaçonnée, et portant un bouclier d’argent et un sabre […] nombre des principaux de la ville suivaient, parmi lesquels se trouvaient l’Aga des Janissaires, le gouverneur du château, et le Mohassel. Enfin vint le Pasha lui-même, dans un habit de drap vert orné de fourrures de renard noir, précédé de ses 2 fils, et suivi par sa garde personnelle, au nombre de 400, bien armés et bien montés. Plus d’une centaine de chameaux avaient précédé les autres, portant les tentes et les bagages du Pasha. Tout se passa sans bruit ni tumulte, à l’honneur de la foule Damascene, qui attendait depuis plusieurs heures, le ventre vide.
-Description :
Damas a été souvent defcription, mais un séjour d’environ 2 mois peut me permettre de suggérer quelques particularités dignes d’attention. Les murs sont d’une forme circulaire, les faubourgs grands et irréguliers. Le site est une plaine étendue, parsemée de jardins, sur plus de 3 lieues. A peu de distance, à l’orient, s’élève une crête de l’Anti-Liban. La rivière Barada divise la cité en de nombreux ruisseaux, qui sont distribués dans les jardins[…]. L’air est excellent, les fruits plus abondant que jamais, en particulier les raisins et les abricots, qui sont d’un goût excellent.
Près de la montagne sont quelques restes d’une mosquée sarrasine et le palais, avec des de nombreuses inscriptions Cuphiques, vestiges de la guerre deftructive de Timur Leng, le héros, le voleur, le guerrier, le fléau. Les murs sont antiquesd, pas très hauts, mais forts. Les portes sont neuves. La ville est divisée en 23 diftricts, chacun sous un magistrat distinct.
Ce bel arbre, le peuplier de Lombardie, abonde dans la plaine. Il est originaire de la Syrie. Quand il vieillit, il se perd en haillons grossiers […] un monument de la beauté fugitive.
-Industrie :
Damas est le lieu d’un commerce considérable, et son industrie permet de faire vivre un grand nombre de Musulmans et de Chrétiens : il se compose de soie, de coton, surtout mêlés, sous la forme de ce qu’ils appellent Cottoni ou Alleja. On y fabrique aussi beaucoup de savon
(on se sert d’huile d’olives, de 125 livres de Kali, et de 5 livres de craie pulvérisée : bouillis ensembles, l’huile est ensuite versé dessus, on maintient l’ébullution 3 jours durant)
Les articles européens employés par les Orientaux, sont acheminés depuis Seide, Beyrouth et Tripoli, par des caravanes régulières : fer, plomb, étain, cochenille, draps. De la Perse et les caravanes de Bagdad rapportent des châles, de la mousseline, et les riches étoffes de Surat, dont une partie est consommée dans la ville, et une partie passe en Turquie d’Europe. Pour le commerce maritime, les Damafcenes étaient autrefois très compétents, et ce n’est que depuis quelques années qu’ils ne peuvent plus se débrouiller les marchandises par mer à Constantinople.
Timur Leng, sur sa conquête de la Syrie, au début du XIVe siècle (sic), a transporté toutes les célèbres manufactures d’acier de Damas vers la Perse. […] Les célèbres sabres semblent avoir été construit, par une méthode désormais perdue, par alternance de couches, environ 2 ou 3 lignes d’épaisseur, de fer et d’acier.[…]
-Exode Rural :
Autant que mes recherches m’ont permis pour connaître la population de Damas, je ne serais pas enclin à la mesurer à moins de 200 000 ames tandis que Halab en a peut être 280 000. Les voyageurs modernes semblent avoir été trompés sur la nature du dépeuplement progressif de l’Orient. Les villages sont en général désertés, uniquement dans le voisinage d’Alep, où sur 300 villages au XVIIè s. il n’en reste que 10. Pourtant, ce dépeuplement des villages gonfle cités et bourgades, avec un accroissement global. Les causes paraissent être que dans les villes, les voies pour gagner sa vie sont multiples, et un minimum de capital, alors que dans l’agriculture, il est indispensable. Dans les villes, les biens ne sont pas visibles, et, pour ainsi dire, voilés à l’oeil du gouvernement, car, pour être en sureté contre les exactions excessives imposés aux paysans, la propriété terrienne est bien trop visible. La paysannerie, à la fois en Syrie et en Egypte, ne sont pas Vilains, mais aussi libre que toute classe d’hommes, et il arrive malheureusement que même un bon gouverneur ne puisse les protéger, car il faut ou démettre, ou payer les tributs ordinaires à la Porte. […].
Pourtant, la distinction entre un bon et un mauvais gouverneur est, même ici, assez sensible, la population et le commerce de Damas ont crus grâce à la juftice et à l’équité du présent Pasha, tandis qu’eles furent nettement lésées par la violence de Jazzar.
En ce moment, les boutiques des bazars, bien plus qu’à Halab, sont tous ouverts, et garnies de tous les genres de produits de base, et chaque caravane apporte un revenu aux personnes qui, veulent venir ici pour des bénéfices temporaires ou fixer sa résidence. Le loyer des maisons, quoique encore faible, est sensiblement en hausse, et les faubourgs s’étendent.
-Divers :
Le Pashalik est le premier d’Asie. Le Pasha actuel, ‘Abdallah, a environ 50 ans, grand, et issu de la noblesse, ses ancêtres ayant été nommés aux Pashaliks au siècle dernier. Il n’est pas nécessaire de mentionner que chaque Pasha a le pouvoir absolu de vie ou de mort, sans qu’il y ait appel de sa juridiction.
Les habitants de Damas étaient autrefois connus pour les mauvais traitements infligés aux Francs, mais j’ai trouvé diminué leur orgueil et leur ignorance[…].
Il est profondément regrettable que la religion, qui vise à concilier l’humanité, soit la cause principale de leur férocité contre l’autre, et devait, dans une proportion égale, mêler le poison à l’antidote. Le musulman se pense lui-même un dieu, tout le reste de l’humanité ne sont que chiens ! Quel avantage tirer de l’orgueil, la colère, l’inimitié éternelle, la ruine et le carnage inscrite dans l’ame par des dogmes aussi misanthrope ?
Si les Aleppins sont vains et séditieux, les damascenes, au contraire son sobres, industrieux et non-ostentateurs. Les femmes et les enfants ont des traits réguliers et le teint clair, l’habillement des femmes ressmeble à celui de Conftantinople, voiles de mousseline blanc, à l’exception des prostitués, qui, comme à l’ordinaire à travers l’Orient, exposent leurs visages. Le maquillage est donc une innovation inconnue en Orient, sauf chez les Grecs.
Les établissements de bienfaisance de Damas sont nombreux, parmi lesquels on peut noter ceux conftruis par le sultan Sélim, pour l’accueil des étrangers ; bien que sa munificence fut depuis détournée vers d’autres voies. Ils consistent en un vaste quadrilatère, doublée d’une colonnade, entièrement couvert de petites coupoles, recouvertes de plomb. La mosquée est grande. L’entrée soutenue par 4 grandes colonnes de granit rouge, recouverte d’une coupole, et a 2 minarets. Un joli jardin la jouxte. Les appartements sont nombreuses, et la cuisine ou Mutbagh, sur le côté opposé à la mosquée, est à la hauteur de l’établissement.
Le célèbre Asad Pasha, mentionné par Niebuhr et Volney, a laissé une fille unique, qui, après son mariage avec Muhammad Pasha Adam, a enfanté l’actuel Pasha ‘Abdallah. Muhammad pacha Adam a été précédée par Osman, et succéda à 2 de ses frères successivement, le dernier d’entre eux, nommé Darwîsh, a été expulsé par les intrigues de Jazzar, qui y a gagné son office, et épousa la fille de Mohammed Pasha Adam, un mariage d’ambition qui se termina par un divorce un an après.
Parmi les autres aspects des mauvais traitements sur cette dame, on rappelle que Jazzar, la trouva un jour dans sa maison, avec des patins arabes aux pieds, il tira son pistolet de sa ceinture, et tira sur elle, en s’exclamant : « Es-tu la femme d’un paysan ? As-tu oublié que tu es la femme d’un Pasha ?
Jazzar ne conserva ce Pashalik indu que quelques années, son gouvernement fut une succession d’oppression et de cruauté, et on évalue qu’il arracha alors au peuple pas moins de 25 000 bourses, soit 1,2M £ St., et d’avoir mis à mort près de 400 personnes, pour la plupart innocentes.
Son comportement conduisit à des machinations de ses ennemis auprès de la Porte, alors qu’il guidait le Hajj, afin de le priver de son office, mais ses actes de cruauté restent en mémoire, sur les visages et dans les esprits de la plupart des Damascenes. Ainsi, chassé de Damas, il retourna à son ancien Pashalik d’Acre et de Seide, où il demeure. […]
Jazzar fut remplacé par ‘Abdallah Pasha, dont l’administration, pour équitable, reste passible de mauvaise gouvernance des deniers publics. Sous l’énergique Jazzar, la caravane sacrée n’avait rencontré nul obstacle sur sa route, mais cette année, on découvrit non seulement les réfervoires détruits ce qui causa la mort de bcp de chameaux, mais les pèlerins furent agressés par les Arabes, probablement poussés par les manigences vengeresses de Jazzar. ‘Abdallah, pourtant, à force de pots de vin, est parvenu a éviter sa déposition.
Dans la province de Damas il n’y a pas de taxes sur les marchandises […]. Le terrage, et la capitation sur les Chrétiens, constituent la seule ressource, sans compter les imprévus, comme les amendes, et autres avanies arbitraires. Les recettes publiques s’élevent à 10 000 bourses, (0,5M £).
La viande coute 36 piastres le Ratl, (4 deniers la livre). Une quantité de pain, suffisante au repas de 4 personnes, pourrait être achetée pour 1 Para. Il est très blanc et bien fait, au mieux lorsque l’Aga des Janissaires, qui a un pouvoir censorial sur la boulangerie, n’est pas dans la ville. Les raisins, de la meilleure saveur, coutent 3 ou 4 piastres le Ratl. Le poisson de rivière, est à un prix modéré, mais pas excellent. Les produits laitiers sont très bon marché. Les Oiseaux sauvages abondent sur le mont Liban […], les poules coutent 4 ou 5 piastres l’unité, le prix d’une paire de pigeons.
L’air ou l’eau de Damas, ou les deux, sont réputés pour lutter contre la lèpre
[…]
Les dépenses de la caravane sacrée avoisinnaient autrefois les 4500 bourfes, et se sont depuis accrues. Le Pasha utilise 1000 bourses pour son usage. Jazzar était accoutumé à prendre 2000 acheter du café, dont il gardait une bonne partie. Les 4500 bourfes sont déduites du trésor impérial (khuzna), et le Pasha est rendu responsable de la sûreté de la caravane. Il reçoit le Sharîf Sanjak, l’étendard du Prophète, du gouverneur du château, rendant un remerciement par écrit, devant témoins, dans lequel il s’engage solennellement à le lui ramener. […] Dès que le Pasha arrive près de la ville, à son retour, un Courrier est dépêché à Constantinople, qui est obligé d’effectuer le trajet en 25 jours. Il transporte l’eau du puits de Zem-Zem, […] quelques dates, pour les présenter à l’Empereur[…]. Après cela, le Wazir présente une liste de Pashas pour l’année fuivante, le Sultan la lit, et il appose une marque[…]
16 août 1797 : partit de Damas pour Balbec ou Héliopolis, accompagné seulement par le propriétaire de la mule que je montais, j’arrivai au couvent de Seidnaia, qui jouit d’une bonne vue de la ville de Damas, et la plaine. Vigne et figuiers emplissent le pays. Le vin a moins de saveur et de corps que celui du Kasrawan mais est considéré comme plus digeste.
De Seidnaia je me rendis à Malula, un village situé dans la montagne, où se trouve un couvent, qui daterait, dit-on, du temps de Justinien. De là, à Yebrud, (Jabruda), un endroit plus vaste dans la montagne, sur un site romantique, les habitants sont principalement musulmans. […] Peu de temps après j’arrivai à Mara, une petite ville au N de la route. Il est fait remarquer que c’est seulement dans cette ville et à Malula qu’on parle le syriaque ; par transmission orale, sans l’usage de livres. J’ai remarqué 2 muletiers s’entretenant plus volontiers dans cette langue, qu’en arabe, qui se ressemblent pourtant.