Une autre innovation blâmable est l’habitude des émirs, surtout ceux du Maghreb, de mettre des chaînes et des carcans au cou des criminels, lorsqu’on les promène dans la ville ou qu’on les conduit devant les émirs ou les faqîhs pour juger leurs crimes.
On demanda à Ibn ‘Arafa, si, d’après la doctrine de Mâlik, on pouvait autoriser cette pratique, par analogie de ce que fait Dieu (Quran, XIII, 6 ; XXXVI, 7; XXXIV, 32 ; XL, 73) :
« Non, répondit-il, on ne peut tirer de là aucun argument, car il s’agit ici d’un châtiment de l’autre monde, tandis que le châtiment infligé par les émirs appartient à ce monde-ci. »
Les docteurs malékites n’autorisent la chaîne que lorsqu’il s’agit d’un détenu condamné à mort. Dans ce cas, on lui met des liens en fer aux pieds, de crainte qu’il ne s’évade, mais on ne doit lui rien mettre au cou.