À cause de toi, les peuples de Libye et les princes des Nomades me haïssent, les Tyriens me sont hostiles. À cause de toi aussi, ma pudeur s’est éteinte, ainsi que mon renom d’antan qui, à lui seul, m’approchait des étoiles. À qui m’abandonnes-tu, presque morte, étranger ? C’est en effet le seul nom qui me reste d’un époux.
Que dois-je attendre ? Que mon frère Pygmalion détruise mes murs, ou que le Gétule Iarbas m’emmène comme captive ?
Ah ! si du moins, avant ta fuite, j’avais conçu de toi un enfant, si dans mon palais, sous mes yeux, jouait un petit Énée qui, malgré tout, par ses traits, me rappellerait ton souvenir, vraiment, je ne me sentirais pas tout à fait prise au piège et délaissée ».
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