Le même hiver, les Athéniens de Sicile opérèrent un débarquement à Himéra, en liaison avec les Sicules, qui de l’intérieur du pays firent une incursion sur les frontières de cette ville, puis l’escadre mit le cap sur les l’îles d’Eole. Ensuite elle revint à Rhégion où elle trouva Pythodôros fils d’Isolokhos stratège athénien, venu remplacer Lakhès dans le commandement de la flotte. Les alliés de Sicile avaient obtenu qu’Athènes vînt à leur aide avec un plus grand nombre de vaisseaux ; sur terre les Syracusains étaient les maîtres ; mais privés de l’usage de la mer par l’insuffisance de leur flotte, ils se disposaient pour remédier à la situation à armer une flotte plus considérable. Les Athéniens équipèrent 40 vaisseaux, pour les envoyer au secours de leurs alliés ; ils pensaient ainsi sur ce théâtre terminer plus rapidement la guerre ; c’était également pour eux un moyen de tenir en haleine leurs équipages. Pythodôros, un des stratèges, partit d’abord avec quelques vaisseaux. Ils se disposèrent ensuite à envoyer une escadre plus nombreuse avec Sophoklès fils de Sôstratidès et Eurymédôn fils de Thouklès. A la fin de l’hiver, Pythodôros, à qui Lakhès avait déjà passé le commandement de l’escadre, fit voile vers le fortin des Lokriens d’Italie, que Lakhès avait pris antérieurement. Il fut défait par les Lokriens et se retira.
116. IIIème éruption de l’Etna– Le même printemps eut lieu une nouvelle éruption de l’Etna, dont le courant de lave ravagea une partie du territoire des Katanéens. Ceux-ci habitent au pied de l’Etna, la plus haute montagne de Sicile. La précédente éruption s’était, dit-on, produite 50 ans auparavant. Depuis que la Sicile est colonisée par les Grecs on a vu en tout trois éruptions. Tels furent les événements de cet hiver. Ainsi prit fin la huitième année de la guerre racontée par Thucydide.