Les Maures, au contraire, passent l’hiver, l’été, toutes les saisons, dans des huttes étroites où l’on peut à peine respirer, et ni le froid, ni la chaleur, ni aucune autre incommodité, ne saurait les en faire sortir. Ils ont pour lit la terre; les riches quelquefois y étendent la peau velue d’un animal. Toujours vêtus d’un épais manteau et d’une tunique grossière, jamais ils ne changent d’habits selon les saisons de l’année. Ils ignorent l’usage du pain, du vin, et des autres aliments que l’homme doit à la civilisation. Le blé, l’orge, l’épeautre, ils les mangent, comme les animaux, sans les moudre ni les faire bouillir. Gélimer et ses compagnons, depuis longtemps renfermés avec ces Maures, étaient tombés du faste de la prospérité dans un abîme de misère. Privés des choses les plus nécessaires à la vie, ils succombaient à l’horreur de leur position, et déjà ne trouvaient plus dans leurs pensées ni la mort pénible, ni la servitude honteuse.