Tamesna :
Cette province qui est la plus occidentale du Royaume de Fas commence à l’ouest au fleuve Um Ar-Rby‘a et s’étends vers l’est jusqu’au Bû Rgrag qui débouche entre Sala et Ribat. Elle a au sud les côtaux du grand Atlas (sic) et au nord la mer de Jibal Tariq du côté océanique. La côte a 30 lieues (120 km) de long sur 20 lieues (80 km) de large, toute cette étendue n’est qu’une campagne fertile qui fut autrefois la fleur de la Barbarie et comprennait plus de 40 bourgs peuplés d’une nation belliqueuse, ce qui la rend fameuse dans les écrits des historiens de Marrakesh. Le second souverain al-murabiti la détruisit en raison de sa domination par les successeurs d’un Roi dont nous avons parlé au II, 30 et elle demeura 180 ans déserte, jusqu’à ce que Ya‘qûb al-Mansûr la repeupla d’arabes de Tûnis qui la possédèrent sous les al-mwahdîn. Ils furent chassés par les Bnî Marîn qui mirent à leur place des Znata et des Hawarâ en récompense de leurs services rendus à leur prise de pouvoir. Ces peuples la possèdent depuis et sont nommés Shawya, vivant sous la tente comme les arabes et parlant un arabe corrompu, bien qu’étant une nation africaine.
Ils furent autrefois très puissants et firent la guerre aux Wattasîn qu’ils échouèrent à détrôner avec leurs 50 000 chevaux et leurs 150 000 piétons
[…] Ces peuples ont déchus à tel point suites aux guerres avec les rois de Fàs, Mrraksh et les Portugais et aussi après 3 ans de peste et de famine qu’ils ne sauraient présenter maintenant 8000 chevaux et 50 000 piétons, et sont vassaux du Sharif.
[…] ils sont si orgueilleux qu’ils souffrent mal le joug et se révoltent à toutes occasions, passant d’un royaume à l’autre avec tentes et cheptels ; ne pouvant le faire, ils se servent des chrétiens d’Azammur contre les africains et les arabes leurs ennemis.
Leurs femmes sont blanches, et se piquent d’être belles te bien parées, portant joyaux d’or, d’argent, de perles et de cornaline, aux bras, à la gorge et aux oreilles.
Le pays est fort bon pour le bled et les troupeaux et l’on y récolterait tant de froment et d’orge si l’on cultiuvait toutes les terres mais ces peuples ne labourent que ce qui est autour de leurs douars.
[…] Il ne reste que les murailles des anciennes villes, sans aucun bâtiment, et ces peuples s’y établissent pour hiverner …
Anifa, qui fut la capitale de la province :
C’est une ville qui fut bien peuplée, entre Ribat et Azammur, sur la côte océanique, à 22 lieues (90 km) du Gd Atlas (sic), 20 d’Azammur (80 km) et 13 (55 km : sic) de Ribat. Certains en font une de ces villes liby-phéniciennes bâties par Hannon sur ordre du sénat de Carthage. Elle est au plus bel endroit d’Afrique, ayant la mer d’un côté et de l’autre les grandes plaines ou l’on engraisse force troupeaux
Elle apparaît avoir été bien bâtie et policée, en raison du commerce de la Chrétienté, et elle avait un petit port où abordaient les marchands de l’Europe, aussi est-ce la seule place qu’on rebâtit dans la province après sa destruction.
Mais la richesse et la commodité du port attira une seconde fois sa ruine, parce que els habitants armèrent des fûtes pour courir les côtes des Chrétiens et y firent tant de dégats qu’Alfonse de Portugal y envoya Fernan son frère avec 10 000 hommes qui la brûlèrent et la démolirent sans aucun obstacle, car les habitants n’urent pas plutôt découvert la flotte qu’ôt découvert la flotte qu’ils fuirent sans revenir. On voit encore les ruines de très bonnes murailles et quelques restes de temples. En 1515, le roi de Portugal voulut y cxonstruire une forteresse et une autre sur la Ma‘mûra (fedala) mais le roi de Fàs y (à fedala) accourut et en chassa les chrétiens.
Ptolémée ne fait point mention du site peut être pour ne pas l’avoir connu.