Marmol, Marrakech, v. 1550

Elle porte le nom de Royaume et se nommait autrefois Bocano Emero dont la capitale était l’ancienne ville d’Aghmat d’où les Lumtuna ou Al-Mrâbtîn vinrent fondre dans le pays, et bâtirent ensuite la ville de Marraksh, pour être le siège de leur empire et la capitale non seulement de la province mais de tout l’ouest de la MT. Cette province s’étend d’ouest en est, depuis le mont Natif jusqu’à celui d’An-Nimay, descend vers le nord à la rivière Tansift, jusqu’à l’endroit où elle se joint à celle d’Asif al-Mal et fait ainsi une figure triangulaire au milieu des 5 autres provinces.

Tout ce qui est hors des montagnes du Gd Atlas est un pays plat, abondant en froment, orge, millet, et en toutes sortes de fruits, de légumes et d’herbes potégères, arrosé d’un grand nombre de ruisseaux et de fontaines, qui descendent de ces rochers, et qui baignent les campagnes et sont bordès de jardins, de vergers et de quantité de palmiers, dotn les dattes se doivent manger fraîches et ne sont pas bonnes sèches, comme celle de Numidie.

Les montanes sont extraordinairement froides, et il n’y vient qu’un peu d’orge, qui croît sous la neige. Mais en récompense, il y a quantité d’herbe pour els troupeaux qui s’y rendent l’été […] toutefois, il est nécessaire de les retirer à temps, ou de les renfermer dans els bergeries, à cause des neiges qui surviennent et quelquefois ils sont 15 jours sans pouvoir sortir et on le snourrit cependant de branchanges ou de foin dont on a fait provision. Les habitants des villes et des bourgs y sont habiles, et font bien leur petit commerce, allant assez bien vêtus à leur mode et ayant grand nombre de chevaux, d’arquebusiers et d’arbalétriers à pied.

Mais ceux des montagnes sont comme ceux de haha, et de la même tribu.

Hawz :

Le pays est fort bon mais les Arabes n’en cultivent qu’autant qu’il leur en faut par an, le reste sert à paître leurs troupeaux : car la terre est si fertile, que la dîme valait autrefois plus de 100.000 ducats de revenu.

Atlas :

Comme les arabes sont maîtres de la plaine, les habitants ne cultivent que la pente du mont, d’où ils recueillent quantité de froment et d’orge, et nourrissent force troupeaux. S’ils veulent descendre dans la plaine, il faut qu’ils paient quelque chose aux arabes pour les terres qu’ils y labourent.

Jmaa Jdîd, doit sa fondation aux Hantatâ de la tribu masmûda qui sy’ habituèrent il y a qq 200 ans. La rivière Asif Almal prend sa source au bas de la ville et s’appelle ainsi d’un mot africain qui signifie bruit, parce qu’elel se précipite avec grand bruit du haut de la montagne et fait un étang large et profond d’où elle coule paisibkement dans la plaine.

Les Hantata possèdent encore la ville, et quand les Shurfa commencèrent à régner, Maxlay Idrîs en était le maître aussi bien que Tammlet et se faisait appeler Roi de la montagne parce qu’une grande partie relevait de lui, aussi prétendait-il à la Couronne d’Afrique opur être descendu des Muwahidûn. Il s’allia avec les shurfa dont il redoutait la puissance, mais voyant qu’ils s’étaient rendu maîtres de Marraksh et avait usurpé l’empire après al mort du Roi Nâsir Bû Khantuf qui était lui même Hantatî. Il fit alors alliance avec le Roi de Portugal, par l’entremise de Nuno Mascarena, gouv de Asafi.

Il écrivit, (par l’entremise d’un juif) au sharif qu’il prit garde à lui et que les chrétiens lui tramaient quelque trahison, tant il craignait qu’il ne lui eut découvert cette intrigue, le Sharîf l’en remercia fort et fit donner la question au Juif pour en tirer quelque instruction, mais voyant qu’il ne confessait rien, il le fit attacher à la queue de 4 chevaux qui le démembrèrent.

Ces seigneurs de la Maison d’Idrîs sont à demi maures et ont la couleur de coin cuit, mais se tiennent pour les plus nobles de l’Afrique et y sont versés dans la secte de Muhaydîn qui y est en grande vénération. [… magnificence d’une ville de 1200 âmes, un qâdi, des fuqaha et des shuhada, comemrce, artisanat, mellah, orge, linn, chanvre, millet, verghers, 3000 cavaliers et 40 000 fantassins, grande mosquée]

Tinmal(et) : cette mosquée est en grande vénération parmi ces peuples parce qu’ils tiennent que le Mahdî y est enterré avec son disciple ‘Abd l-Mûmn, qui sont les premiers rois des Muwahdîn et les auteurs de la secte. […] Elle est maintenant sujette du Sharîf.

 Marrakech-ville :

 C’est uen grande ville, la mieux située de toute l’Afrique dans une belle plaine, à 5 ou 6 lieues du Mt Atlas, environnée des meilleurs provinces de totue la MT. Elle a été bâtie par Ibn Tashfîn, premeir roi des Mrâbtîn ou Lumtuna, environ l’an 1052 au rapport de ‘Abd Al-Malik, historiographe de Marrakesh. […]

Il y employa 30 000 esclaves afin d’accélérer et d’y mettre son siège et l’on voit encore écrit en lettres arabes sur des d’Albâtre et ds qq anciens édifices qu’ils ont été bâtis apr la lignée des Lumtuna, sous el règne de Yûsf bn Tashfîn. […]

La ville est ceinte de bonnes murailles faites à chaux et à sable, mêlés avec de la terre grasse qui rend le ciment si dur, que quand on donne un coup de pic, il en sort du feu comme dans un caillou. Quoi-que elle ait été plusieurs fois saccagée, il n’ya pas une seule brêche […] on voit que cette ville est l’œuvre de grands maîtres parce que le dessin en est admirable, aussi bien que l’éxecution. Elle a 24 portes et peut contenir 100 000 habitants […] et tous els auteurs africains qui ont écrit alors et depuis disent que sous le règne des Lumtuna et des Muwahdîn ce fut la plus grande et la plus riche ville d’afrique.

J’ai vu une pièce d’albâtre haute comme un homme, plantée sur un sépulcre ancien hors de la porte d’Abî Tbûl, qui porte ce smots :

Ci-git ‘Alî bn ‘Atya qui commandait 100 000 hommes et 10 000 chevaux, et fis creuser 101 puis en un jour pour les abreuver, j’épousais 300 filles, fus fidèle, victorieux, et l’un des 24 généraux de Ya‘qûb Al-Mansûr. Je finis mes jours à 40 ans, qui lira cet épitaphe, puisse-t-il prier Dieu de me pardonner.

[…]

Du côté du Midi, il y a une belle et grande Qasba, capable de plus de 4000 maisons […] n’a que 2 portes, l’une du côté sud qui regarde al plaine, et l’autre au nord vers la ville, où il y a ordinairement en garde une compagnie de Jazulâ pour […] empêcher les esclaves chrétiens de sortir qu’avec leurs gardes.

Kutubya ou Kasba ? :

La seconde porte est sur une rue droite, qui aboutit à une grande place, où est la mosquée d’Abd Al-Mûmn, pièce grande et belle, tant en dedans qu’en dehors. Le shistoriens disent que Ya‘qûb Al-Mansûr, petit fils de l’Amîr l’a réhaussée de 50 coudées, parce qu’elle était trop basse et qu’il en a bâti la tour, qui est toute semblable à celle de la cathédrale de Séville et de la ville de Rabat.

[…]

En haut de la tour fut el dernier chapiteau, il y a 4 pommes d’or fin attachées l’une sur l’autre à une grosse barre de fer, la plus basse, qui est la plus grande, tient 8 mesures de blé, la seconde 4 et el reste à proportion. Le corps de la pomme est de cuivre, couvert d’une grosse lame d’or de Tibar et les Historiens Africains disent qu’une femme de Ya‘qûb Al-Mansûr vendit ses bijoux pour le faire. Mais le peuple croit qu’elles sont là apr enchantement, sous al garde de certains esprits, qui ont empêché plusieurs rois de s’en accomoder dans la nécessité de leurs affaires !

…les fuqaha de la mosquée me dirent que le roi Nâsr Bn Khantuf le svoulut enlever pour payer les troupes, lorsqu’il était tourmenté d’un côté par M Idris, les arabes et les portugais en la compagnie d’Yahya et du roi de Fâs, mais les habitants s’y opposèrent et dirent qu’il les vendit plutôt eux et leurs enfants que de séhonorer leur ville.

Quand j’étais captif dans marrakesh, le sharif Hmad, plus avare que religieux, fit ôter la plus haute avec la barre, qui était entre elle et la dernier, et ‘layant fait défaire par un orfévre juif, on vit qu’elle n’étoit pas toute d’or, et que le dedans était d ecuivre, mais il y ane avait pourtant pour 25 000 pistoles d’or pur ; et comme le peuple le murmurait, il fit dorer le cuivre et la fit remettre en la place. Quelques temps après on vit le Juif pendu un matin au haut de la tour et les Fuqaha dirent que c’étaient les esprits qui avaient la pomme en garde, qui ‘lavaient enlevés de nuit et accrochés là, mais que le sharif l’avait fait pour les satisfaire ou empêche run autre d’en faire autant, comme il a perdu depuis la vie et sa couronne, le peupkle attribut son malheur à cette action, de sorte qu’on n’y a plus jamais touché.

Madrasa :

Près de cette mosquée est un vieux collège nommé Madrasa ou le Marteau des Sciences qui a été bâti aussi par Abdelmoumen, il y avait autrefois gd nombre d’écolier avec plusieurs maîtres, qui faisaient leçon en astrologie, en négromancie et en prs autres arts et sciences naturelles, on y enseignait aussi l’arabe et la loi de Muhammad, tant pour ce qui concerne le temporal que le spirituel […] les meilleures possessions de la ville lui appartiennent ce qui le fait fort riche et permet d’entretenir ces maîtres. Mais tout ça n’est ^presque plus depuis que le Sharîf qui règne aujourd’hui en a fondé un plus beau au bas de la ville […]dans ce vieu collège de la qasba, il y a une grande salle ornée par tout d’un ouvrage de mosaïque, et une grande cour au devant pavée de grands carreaux de marbre avec un bassin fort bas au milieu, à la façon du pays, fait d’une seule pierre qui ‘na pas sa pareille pour al grandeur dans toute la barbarie. Tout l’espace qui est entre la grande mosquée et le mur, à l’est, jusqu’au vieu palais est aujourd’hui le jardin royal[…], de l’autre côté, à l’ouest se trouvent 12 magasins que le sharîf d’aujourd’hui a fait bâtir pour y resserrer ses grains.

Entre ce dernier et la mosquée se trouvaient avant deux palais ou demeuraient les chrétiens mustarab de Ya‘qûb al-mansûr.

[…]

La mosquée Ali Bn Yûsf ou Koutoubya :

Parce que ce fut lui qui la bâtit, et l’on dit qu’Abd Al-Mûmn, 2è roi almohade, pour ôter la mémoire de son fondateur, la fit mettre à terre, sans y laisser que la tour, et puis la fit rebâtir, mais pour cela, il ne lui a pu ôter son nom. La structure en est admirable, et la tour est estimée la plus haute de toute l’Afrique. Les murailles ont 12 pds d’épaisseurs et 3 hommes de cheval peuvent monter de front judqu’en haut tant les escaliers sont plats et larges, avec plusieurs fenêtres d’espace en espace, pour donenr plus de clareté. Au haut du chapiteau, il y a 3 pommes d’argent dans une grosse barre d’acier, de la même façon que celles d’or dont nous avons parlé, et que l’on dit que la plus grosse contient 12 mesures de froment, la seconde 8, la troisième 4.

 Abd al-malik dit que ‘Alî bn Yûsf les fit mettre là en mémoire d’une grande victoire qu’il avait remporté sur les Chrétiens en Espagne, et que cet argent est la dîme de la 5ème partie du butin qui lui revenait.

Quand l’air est serein, on découvre du haut de la tour la montagne de Asafi, qui en est à 40 lieues. Il est vrai qu’elle est fort haute, et qu’il n’ya qu’une plaine entre-deux. En allant de la province de Dukkala à Marrakesh, nous vîmes les pommes de cette tour derte qui en est à 18 lieues. Enfin, c’est une pièce fort haute, et d’une structure admirable, que le peuple attribue aux géants. Ajoutant qu’elle fut nommée de Katibîn, c’est à dire la mosquée des écrivains, parce que tandis qu’on la bâtissait, il y avait tout autour de petites loges où se retiraient ceux qui tenaient registre des ouvrages qui se faisaient.

Grande Mosquée (Ali Bn Youssef, appelée ici Youssef bn Tashfin)

Il y a une autre mosquée dans la ville qu’on nomme la Mosquée Al-Kbir, plus ancienne que totues les autres, c’est la grande mosquée bâtit par Yûsf bn Tashfin, où l’on plante le premier étendard à l’élection d’un nouveau Roi, et les autres marques de réjouissances. Celui qui règne aujourd’hui l’a rebâtie l’a rebâtie et embellie de nouveaux et somptueux édifices.

Madrasa bn Yûsf, makhzen des mosquées, ancien mellah :

Auprès est un grand collège, où il y a 400 chambres pour des écoliers, avec leurs cours et leurs corridors, séparés les uns des autres, le tout à petit carreaux, comme de marquerterie, avec de grandes salles pour faire leçon et de grands cloîtres pour se promerner. Les écoliers aussi bien que les maîtres sont entretenus des revenus du Collège, qui se prennent sur els meilleurs héritages de la ville. Tout auprès est bâtie une mosquée, où l’on garde les revenus de totues celles du Royaume. Le quartier des Juifs étaient autrefois au milieu de la ville, en un lieu où il y a plus de 3000 maisons,

Mellah :

Le Amir qui règne aujourd’hui l’a fait transporter en un des bourgs près de la porte de Bâb Aghmat, afin que les Juifs fussent séparés des Maures. Il est fermé de tous côtés de murailles, sans avoir qu’une porte qui va à al ville et une autre petite qui répond à leur cimetière, et dans cette enceinte sont bâties plusieurs maisons et synagogues. La plupart de ces juifs sont orfèvres, qui font de belles têtières d’argent, et autres ornements de chevaux, avec des éperons et des étriers forts riches. Il y a parmi eux des marchands, et d’autres négociants, mais els plus opulentsq sont ceux qui administrent les regvenus des enfants du Roi et des Gouverneurs. Car ce peuple aime à donner la conduite de son bien aux Juifs, et y trouve son compte.

Tous les juifs paient 1 ducat par tête, outre les impôts ordinaires.

Jama‘a al-Fnâ’ : justice

Près de l’ancien canton est la grande place, au milieu de laquelle il y a une butte de terre plus haute que els boutiques et les maisons d’alentours, où l’on exécute les malfaiteurs, et l’on y voit toujours plusieurs gibets, où les uns sont pendus apr el spieds, puis égorgés, d’autres attachés de la sorte, sans qu’on les égorgent pour mourir dans cet état. Quelques uns sont pendus par les bras avec le ventre ouvert, qui meurent de la sorte. Mais ils n’en attachent point à un gibet, avec le sbras étendus.

Voilà comme on traite les criminels quand il n’y a point de partie ; mais quand il y en a, c’est à elle qu’appartient la justice, et elle les suffoque, les égorge, le stue à coup de lance ou de poignards, ou les vend comme esclaves, ou leur permet de se racheter pour de l’argent.

Il y a plusieurs boutiques en cette place, de serruriers, de cordonniers, de charpentiers et de toutes sortes de gens qui vendent des choses à manger.

A l’un des côtés, ets le lieu où l’on vend ka soie et les étoffes de lin, de coton et de laine fine ou grosse, foulée ou non. C’est là qu’est le lieu de la Douane, où se tiennent les marchands chrétiens de l’Europe, avec leurs marchandises et où se fait le plus grand trafic de la ville.

Marrakech :

Quoi que le plus grand marché soit celui du mardi de la porte du Doukkala, où se trouvent plusieurs arabes et berbères, et où l’on se pouvroit de bled, d’orge, de beurre, d’huile,d e dattes …

Ménara et khttara:

L’une des choses les plus remarquables dans la ville est un superbe édifice pour l’assemblage des eaux, qui montre bien quelle était autrefois la puissance de ces infidèles. Car il entre dans la ville 400 canaux et aqueducs qui viennent tous du sud, et qui sont fort profonds dans terre, quelques uns disent que cette eaux venait de 10 lieues, d’une rivière qui sort du MA, dont le canal étant couvert jusqu’à la ville empêchait qu’on ne puit découvrir d’où venait l’eau et par où elle courait.

Pour s’en éclaircir, quelques rois firent entrer des hommes par ces canaux avec des lanternes, et de quoi manger 2 ou 3 jours, avec ordre d’aller jusqu’à la source, mais ne rapprotaient rien d’assuré, et alléguaient tous de sobstacles différents, les uns qu’au bout de 2 lieues, ils avaient trouvé un air si froid, si perçant qu’il éteignait la lumière ; d’autres, qu’ils trouvaient le canal bouché de pierre ou de terre, de sorte qu’ils ne pouvaient passer outre, qquns, que les canaux étaient percés et faisaient des marres en qq endroits qu’on ne pouvait traverser, ceux-ci qu’il y avait quelque enchantement qui les empêchait de passer outre.

Mais le sharif d’aujourd’hui a fait depuis peu de grands puis de ce côté, à 2 ou 3 lieues de la ville, où la terre commence à se hausser, et, recueillant toute l’eau dans un réservoir la conduit apr un aqueduc dans la ville, puis a fait boucher tous les puis et leurs bouches, si bien qu’on en sait plus d’où vient l’eau, ni où est l’aqueduc, ce qui fait croire que tous els autres ont été faits de la même sorte, afin que dans un siège on ne pût ôter l’eau entièrement aux assiégés. La plupart de ces aqueducs, ont leur boche dans la ville et non pas aux champs. Les historiens arabes disent qu’ils furent creusés par 20 000 captifs chrétiens.

A 2 lieues de la ville, à l’est, est la rivière Tansift qui arrose toute la contrée : mais le Sharif régnant a tiré depuis peu un grand canal de ce dcôté, depuis al montagne d’Aghmat jusqu’à Marrakech, qui fait moudre plus de 50 moulins dans la plaine l’un après l’autre et arrose plusieurs jardins que els maures d’Andalousie ont dressés sur les rives.

Car le sharif leur a distribué des terres en ces quartiers, et assigné une paie comme à des soldats, et de là, ils vont à Sala et avec leur fûtes qui sont d’ordinaire sur ce fleuve, courent les côtes d’Espagne. Ils ont pour conducteur un maure andalous, le Dujjalî, le trompeur, et demeurent dans Marrakech en un quartier qu’on nomme aujourd’hui la nouvelle Orgive […].

Les habitants de M. […] parlent berbère et portent des soutanes de draps de couleur bordées jusqu’aux pieds, de petites pièces coupées en pointe comme des demi losanges avec des vestes pardessus de fin camelot, ou de fil de soie et de laine, et ont des chemises et des calçons de toile blanche et des bonnets écarlates avec de petits turbans.

Les femmes sont civiles et galantes et vont parées de quantité de braceletes ronds et plants d’or et d’argent, avec plusieurs perles et pierreries, au cou, à la tête, et aux oreilles. Leurs habits sont de soie ou de fin linge, et leur viennent jsuqu’aux pieds. Elles ne portent point de caleçons comme celles de Fâs. Les dames ne sortent point du logis que pour aller en visite ou à la mosquée, et quand elles vont au bain, elles ont le visage bien caché […] mais elles sont fort coquettes. Les habitants se traient mieux et font plus dépense de bouche que ceux du Sûs, car outre l’abondance de blé, de viande, de beurre et de dattes, ils ont quantité de gibier, et toutes sortes de friandises comme en Europe.

[…]

Gétulie-Jazûla :

C’est un pays fort peuplé de berbers de la tribu Masmuda, qui est borné de la province de Draa à l’est et à l’ouest du Mt Laalcim, dans lle Sûs, et s’étend au nord jusqu’au pie ddu MA. Le shabitants s’estiment les plus anciens peuples de toute l’afrique, pour avoir conservé le nom de gétules. Ils n’ont pas beaucoup d’argent, ni de blé, mais quantité d’orge et de troupeau. Il y a dans leurs montagnes prs mines de fer et de cuivre, et la plupart des habitants sont chauderonniers, qui vont sur la frontière éhcnager leurs marchandises contre d’autres, outre qu’on transporte le cuivre à M et Tarudant, pour faire de ‘lartillerie. Il n’ya ni ville ni qsar, cene sont que de grands villages de 1000 habitants. Ils se gouvernaient autrfois en république, sans aucun seigeur ni chef, c’ets ourquoi ils étaient toujours en guerre les uns avec les autres, mais ils faisaient trève pour le trafic 2 jours de la semaine, après quoi isl s’entretuaient. Cet ordre avait été établi entre eux par un Murabit, qui leur était en grande vénération, aussi l’ont-ils gardé depuis inviolablement. Il y a tous les ans un moussem dans la province, qui dure 2 mois, et pendant tout ce temps là, ils donnent à manger gratuitement aux étrangers qui arrivent, et le lieu où l’on s’assemble est gardé jour et nuit par des soldats, sous le commandement de 2 cpaitaines, pour empêcher les vols et les autres crimes.

[…] Il y a 10 000 marchands étrangers en cette foire, tant du Soudan que d’ailleurs, ils sont nourris aux dépends du public, avec leur attirail, tout le temps qu’ils u sont, et mangent tous des feuillages proches de rgandes tentes, où les vivres sont appêtés par des gens qu’on députe.

Elle commence le jour de la naissance du Muhammad qui échoit au 3è mois des arabes, Mawlud et en dure 2 comme j’ai dit. Les Jzûlâ servent d egardes à pied aux Shurfa, portant arquebuses