Nous devons maintenant indiquer clairement ses diverses régions, ses villes, et ses lieux un à un; à dire ce dont elle a droit de se glorifier, à expliquer l’importance des avantages dont elle jouit, le tout avec le moins de paroles et le plus de sens qu’il sera possible s’il plaît à Dieu.
Nous disons donc que la Sicile est une perle du siècle en fait d’excellence des productions, de fertilité du sol, d’agrément des villes et des habitations. Depuis les époques les plus anciennes, tous les voyageurs qui y sont venus du dehors et qui ont disserté sur les mérites des diverses villes et capitales, se sont plu à vanter cette île, à exalter l’étendue de son territoire, la beauté de ses sites, la variété de ses produits et en général les avantages dont elle jouit. Ses rois sont les plus fortunés des princes, et ils inspirent la terreur à leurs ennemis, car ils disposent d’un très-grand pouvoir, sont entourés d’une grande considération, doués d’une haute sollicitude et placés dans le rang le plus glorieux.
Ce fut en l’an 453/1061, que l’illustre, sage, excellent et puissant monarque Roger, fils de Tancrède, conquit la meilleure partie de cette contrée, et avec l’aide de ses compagnons parvint à humilier l’orgueil des rebelles qui s’opposaient à sa domination et qui résistaient à ses armes.
Ce prince, l’élite des princes francs, ne cessa de disperser les ennemis de la Sicile, de combattre les révoltés, de faire chez eux des incursions, de leur occasionner toute sorte de dommages, de les détruire, de les passer au fil de l’épée, jusqu’à ce qu’il se fût rendu maître par ses victoires de toute la contrée, et qu’il l’eût conquise province par province, et château par château ; et cela dans l’espace de 30 ans. Lorsque le pays fut soumis à ses ordres et qu’il y eut établi sa puissance sur des fondements solides, il répandit les bienfaits de la justice sur es habitants ; il les tranquillisa sur l’exercice de leurs religions et sur l’observation de leurs lois ; il leur assura la conservation de leurs biens, de leurs vies, de leurs femmes et de leurs enfants. Ce fut ainsi qu’il gouverna durant le temps de sa vie, jusqu’à sa mort qui fut naturelle et qui arriva en l’an 494 (1100 sic), tandis qu’il se trouvait dans le château de Calabre, où il fut enseveli. Il laissa pour héritier son fils, le grand roi qui porte le même nom que lui, et qui, adoptant les mêmes principes de conduite, marche sur ses traces.
Roger II, en effet, a constitué la puissance, orné l’empire, ennobli la souveraineté, donné aux affaires une équitable impulsion; et cela au moyen d’une surveillance évidente et d’actions louables jointes au maintien de la justice, de la paix et de la sécurité, en sorte que des rois se sont soumis à son obéissance, se sont fait honneur d’être ses auxiliaires et ses adhérents, lui ont confié les clefs de leurs états, et se sont de toutes parts rendus auprès de lui pour se mettre sous la pro«tection de ses lois et à l’ombre de sa clémence. La considération, la gloire, la grandeur dont ce prince jouit à l’époque où nous écrivons le présent ouvrage, sont au delà de toute limite.
Quant à la Sicile, dont il vient d’être question, c’est une île d’une importance majeure et dont les dépendances et les villes sont nombreuses, les agréments et les avantages infinis. Notre intention est de les énumérer avec soin et de décrire l’état de ce pays ville par ville ; dessein dont l’objet est glorieux et les moyens d’exécution difficiles. Nous ferons cependant tout ce qui dépendra de nous pour servir de guides à nos lecteurs et pour atteindre le but que nous nous sommes proposé.
Nous disons donc que cette île, à l’époque où nous écrivons, c’est-à-dire sous le règne du grand roi Roger, comprend 130 villes ou châteaux, sans compter les villages, les lieux de station et les hameaux. Nous traiterons d’abord sommairement de la partie maritime de l’île, en n’indiquant que ce qui caractérise particulièrement les rivages, et en procédant de manière à revenir au point d’où nous serons partis; puis nous passerons à la description des villes, forts et dépendances habités de l’intérieur, pays par pays, s’il plaît à Dieu.
Palerme.
La première de ces villes est Palerme, cité des plus remarquables par sa grandeur, lieu des plus célèbres par son importance, métropole des plus illustres de l’univers. Elle réunit en effet tous les genres de gloire et tout ce qu’il y a de plus noble en fait de splendeur. Siège du gouvernement dès les temps primitifs et les époques les plus anciennes de l’islam, c’est de là que sortaient les flottes et les armées conquérantes, comme elles en sortent encore aujourd’hui.
Cette ville est située sur le rivage à l’orient de la mer, et entourée de hautes montagnes. Le rivage offre du côté oriental un coup d’œil ravissant. Il est couvert de quais magnifiques, et d’où le cavalier peut contempler la beauté des édifices, ainsi que la perfection du travail et l’élégance des arts qui présidèrent à leur construction.
Cassaro, Duomo et Kalsa
Palerme se compose de 2 parties, c’est-à-dire du château (al-Qasar) et des faubourgs. Le château est un antique édifice renommé dans tout l’univers, qui se divise en trois quartiers (étages) ; celui du milieu comprend divers forts, diverses belles et nobles habitations, beaucoup de petites mosquées, de bazars, de bains et de magasins de gros négociants. Quant aux deux autres quartiers, il s’y trouve aussi de beaux hôtels, de hautes maisons et beaucoup de bains et de marchés couverts. C’est là qu’on remarque la grande mosquée qui était destinée à cette partie de la ville dans les temps anciens. Elle subsiste encore, à l’époque actuelle, dans son état primitif, comme elle était auparavant, et surpasse tout ce qu’il est possible de concevoir d’élégant, de rare et d’exquis en fait de peintures, de dorures et d’inscriptions.
Le faubourg entoure la ville de tous côtés. Il est bâti sur l’emplacement de la ville antique qui portait le nom de Khâlisa, où résidait le sultan, et où étaient le palais particulier du prince du temps des musulmans, le port de la marine, l’arsenal, pour la construction des vaisseaux.
De tous côtés, aux environs de la ville, on trouve des eaux courantes, des fontaines et des canaux; les fruits y sont en abondance, les habitations belles, délicieuses à tel point qu’il est impossible à la plume de les décrire et à l’intelligence de les concevoir; le tout offre un admirable coup d’œil.
Palais des Normands
Le château dont il vient d’être fait mention peut être rangé au nombre des places les plus fortes; il est très haut, très-susceptible de défense et (pour ainsi dire) imprenable. Au sommet est un fort bâti par les ordres du grand Roger. Construit en pierres de tailles très-dures, la disposition de cet ouvrage est très-forte, sa hauteur considérable, ses tours et ses casemates très-solides ainsi que les pavillons et les appartements intérieurs. Cet édifice, d’une hauteur considérable, est couvert d’inscriptions tracées avec un art surprenant et d’ornements admirables. Tous les voyageurs attestent la splendeur de Palerme et font une description séduisante de cette ville. Ils conviennent qu’il n’en est point dont les édifices soient plus curieux, les habitations plus nobles, les palais plus imposants et les maisons plus agréables.
Le faubourg qui environne l’ancienne citadelle dont il vient d’être fait mention est très-vaste, car il contient un grand nombre de maisons, de caravansérails, de bains, de boutiques et de marchés. Il est entouré d’un mur et d’un fossé servant de clôture. Dans l’intérieur du faubourg il y a beaucoup de jardins, de promenades charmantes, de ruisseaux d’eau courante provenant des montagnes qui avoisinent la ville.
Au midi de Palerme coule la rivière ‘Abbas qui fait tourner des moulins en assez grand nombre pour suffire aux besoins des habitants de la ville.
Ruines de Thermè
A l’orient et à une journée de distance on voit le château de Thermé bâti sur une saillie qui domine la mer; c’est une construction des plus belles et des plus vastes. Il est entouré de murailles et l’on y voit des vestiges d’anciens monuments et d’édifices parmi lesquels on remarque un amphithéâtre magnifique, qui atteste la puissance de ceux qui l’élevèrent; des fortifications, deux bains d’eaux thermales très-beaux, voisins l’un de l’autre et surmontés de constructions antiques.
A l’occident est un lieu très-agréable connu sous le nom de Ar-Rabi’at (Carré), où coulent des ruisseaux dont les eaux font tourner plusieurs moulins et où sont de vastes habitations dans lesquelles on fabrique une sorte de pâte filamenteuse, (vermicelle ou macaroni), dont il se fait une exportation considérable, soit en Calabre, soit dans les province musulmanes, soit dans les pays chrétiens. Là coule aussi la Sella, rivière considérable dont les eaux sont douces, et où l’on pêche au printemps le poisson connu sous le nom de Raï. Dans la baie on se livre à la pêche du thon. A 11 milles de distance est le château de Bourcad, bâti sur une éminence où l’on voit de nombreuses habitations, un marché, une citerne pour les eaux pluviales. Auprès sont des cours d’eau, des moulins, des vergers, des villages populeux, des champs cultivés. Ce château est situé à 2 milles de la mer.
De là à Sakhrat el-Harir (le roc de la Soie), petit fort bâti sur un cap escarpé qui s’avance dans la mer, 12 milles.
Du côté de la terre sont des dunes sablonneuses, des champs fertiles et des lieux parfaitement cultivés. De là à Qafaludi (Cefalù), 1 faible journée.
Gafaludi est une ville fortifiée, bâtie sur les bords de la «mer, possédant des bazars, des bains, des moulins, et dans l’intérieur de laquelle est une source d’eau douce et fraîche, servant aux besoins des habitants. Il y a un bon port où l’on aborde de toutes parts. Le pays est très-florissant et défendu par un château bâti au sommet d’une montagne presque inaccessible.
De là à Tuz’a (Tusa), 1 journée faible.
Ce fort, de construction ancienne, est solidement bâti et environné d’habitations. Le faubourg est situé au sommet d’une montagne escarpée, et l’on n’y parvient que par des chemins difficiles. Le territoire, formé de campagnes d’un sol excellent, est très-fertile, très-peuplé, très-bien cultivé. Tuz’a est à environ 2 milles de la mer.
De là à Qala’at al-Kawarib, fort également très-ancien, avec faubourg, de toutes parts entouré de champs cultivés, fertiles et bien arrosés, 12 milles.
A la distance d’un mille et demi de ce fort est un mouillage fréquenté par les navires qui viennent y effectuer leurs chargements.
De là à Karuniya (Coronia), fort où commence la province de Demone, 12 milles.
Ce fort, composé de constructions très-antiques et d’ouvrages d’une époque plus récente, est entouré de jardins, de ruisseaux. « de vignobles et de bois. Auprès du port situé à la distance d’un mille on remarque des filets (madragues), où l’on pêche quantité de thons.
De là à San-Marco, château très important où l’on voit des ruines d’anciens monuments et de beaux édifices, 10 milles.
San-Marco possède des marchés, des bains. On y trouve en abondance toute sorte de fruits, car la campagne qui l’environne est vaste, fertile et bien arrosée. Il y croît partout quantité de violettes qui embaument l’air des plus délicieux parfums. Le pays produit aussi beaucoup de soie, et sur la côte qui est fort belle, on construit des vaisseaux avec les bois provenant des montagnes environnantes.
De là à Basû château situé à 2 milles de la mer, sur une éminence environnée de champs fertiles, de jardins, de cours d’eau, de moulins, dans un paysage riant et offrant les « points de vue les plus agréables, 10 milles.
De Basu à Bactes, fort bâti à 1 mille de la mer, dans une contrée également vaste, fertile, bien habitée et arrosée par des eaux courantes, 12 milles.
De là à Labiri, lieu remarquable par sa beauté, et château assez important, sur les bords de la mer, avec marchés, bains, habitations, champs cultivés, vignobles, eaux courantes et moulins, 3 milles.
Dans la baie, qui offre un bon mouillage, on pêche quantité de thons.
De Labiri à Milas (Milazzo), 12 milles.
Milas est une place forte importante, bâtie sur les flancs d’un cap qui s’avance dans la mer. Les constructions en sont très solides et très-hautes. C’est un des lieux les plus beaux, comparable aux villes les plus populeuses, renommé par la grandeur des édifices, par la liberté dont on y jouit et par les ressources de toute espèce qu’offrent ses marchés. Cette place est environnée par la mer de tous les côtés, excepté du côté du nord. On peut s’y rendre par mer et par terre. Il s’y fait une grande exportation de très-bon lin; les campagnes environnantes sont bien arrosées et très-fertiles. Il y a sur la côte des pêcheries de thon.
De Milas à Messine on compte 1 faible journée.
La ville de Messine est située vers la pointe la plus orientale Messine de la Sicile et entourée de montagnes (surtout) du côté de l’occident. Ses rivages offrent un bel aspect; son territoire se compose de vergers et de jardins produisant des fruits en abondance, et sillonnés par des cours d’eau qui font tourner plusieurs moulins. C’est une ville des plus remarquables, des mieux bâties et des plus fréquentées par les allants et les venants. On y construit des vaisseaux et on vient y jeter l’ancre de toutes les « parties maritimes de la chrétienté. C’est là qu’on trouve réunis les plus grands vaisseaux, ainsi que les voyageurs et les marchands des pays chrétiens et musulmans qui y arrivent de toutes parts. Ses bazars sont bien approvisionnés, et on peut y conclure des affaires avantageuses, car il y a grand concours de vendeurs et d’acheteurs. Les montagnes environnantes produisent du fer qu’on transporte dans les pays circonvoisins. Le port est l’un des plus admirables qui soient au monde ; car les plus gros bâtiments y mouillent si près du rivage, qu’une personne à terre peut facilement recevoir un objet quelconque des mains de celui qui est à bord du vaisseau.
C’est auprès de Messine qu’on voit le détroit qui sépare la Sicile de la Calabre, et dont le passage est difficile alors surtout que le vent souffle dans une direction contraire au courant, ou lorsque es eaux de la marée montante rencontrent celles du courant descendant; alors le navire qui se trouve placé entre ces deux forces ne peut se sauver que par la permission de Dieu. La plus grande largeur de ce détroit est de 10 milles, et la moindre de 3 milles.
De Messine à Tabarmin (Taormina) on compte 1 journée. Taormina est une place forte des plus anciennes et des plus respectables. Elle est bâtie sur une montagne qui domine la mer, avec un joli port où les navires viennent de toutes parts opérer des chargements de grains, des caravansérails et des marchés. C’est le rendez-vous des caravanes et des voyageurs qui viennent à Messine. A l’entour sont des villages populeux et des champs fertiles, une mine d’or, une montagne nommée Tôr renommée par les miracles qui s’y opèrent; des cours d’eau qui font tourner divers moulins, et un petit nombre de jardins.
On y remarque aussi un pont magnifique attestant l’habileté et la puissance de celui qui le construisit, un amphithéâtre anciennement destiné aux jeux scéniques des Romains et dont les vestiges prouvent aussi une noble domination et un grand pouvoir .
A 1 journée de distance est Labaj (Aci Reale), bourg situé sur les bords de la mer et dont les constructions sont anciennes. Les champs qui l’entourent sont très-fertiles, et l’époque des moissons y est plus précoce que dans le reste de la Sicile, à cause de la chaleur du climat. On en exporte de la poix résine, du goudron, du bois et divers autres objets. A l’occident de ce lieu est la montagne connue sous le nom de Jabal an-Nâr (montagne du feu = l’Etna).
De là à Catania on compte 6 milles. Cette dernière ville, également connue sous le nom de Balad al-Fil, est belle, considérable et renommée. Située sur les bords de la mer, on y voit des marchés florissants, des habitations charmantes, de grandes et de petites mosquées, des bains, des caravansérails. Le port en est beau, très-fréquenté, et on y charge toutes sortes de marchandises; les jardins nombreux et parfaitement arrosés. Il y existe une rivière présentant un phénomène des plus singuliers qui consiste en ce que, durant« certaines années, les eaux y grossissent au point de faire tourner« des moulins et de remplir une vallée, et que, durant certaines autres, elle est à sec au point de n’y point trouver à boire. Les édifices de Catania sont vastes, son territoire fertile et ses murailles très-fortes. L’éléphant d’où provient la dénomination de Balad al-Fil est un talisman qui se compose de la représentation en pierre de cet animal. Ce talisman s’élevait autrefois sur une éminence; on l’a transporté depuis à l’église d’un couvent dans l’intérieur de la ville.
A l’occident de Catania coule une rivière considérable dite la rivière de Moïse (wâdî Mûsâ), se jetant dans le golfe de Catania, et abondante en poissons d’une grosseur énorme et d’un goût exquis.
Les villes de Taormina, Labaj et Catania sont bâties du côté de l’orient et au pied du mont (Etna) dont il vient d’être fait mention.
On compte 1 journée de Catania à Lentini, château bien fortifié, possédant des marchés fréquentés qui lui donnent l’aspect d’une ville, et situé à six milles de la mer sur les bords d’une rivière du même nom, rivière que les navires peuvent remonter tout chargés, et qu’ils remontent en effet; les marchandises sont débarquées ensuite vis-à-vis de la ville à l’orient. A l’occident sont de vastes plaines et des campagnes d’une vaste étendue. On pêche dans la rivière des poissons aussi rares qu’excellents qu’on transporte dans tous les environs. Les marchés de Lentini sont en bon état ainsi que les caravansérails. On y voit toujours beaucoup de monde.
De là à Saraqusa (Syracuse) on compte 1 forte journée.
Cette dernière ville est l’une des plus célèbres et des plus remarquables du monde. On y voit nombre de bourgeois et de paysans, et il y vient des marchands de tous les pays. Bâtie sur les bords de la mer, qui l’entoure de tous côtés, il n’y a pour y entrer et pour en sortir qu’une seule porte située au nord. Au reste la célébrité de Syracuse nous dispense d’en parler avec beaucoup de détails ; tout le monde sait en effet que c’est une métropole des plus illustres et un marché des plus renommés. Il y a deux ports qui n’ont pas leurs pareils dans tout l’univers; l’un, le plus vaste, au midi; l’autre, le plus connu, au nord. On voit à Syracuse la source connue sous le nom de Fawarat el Qabudhi (la fontaine d’Aréthuse), qui surgit d’une caverne sur le bord de la mer, et qui est vraiment surprenante. En fait de bazars, de marchés aux provisions, de caravansérails, de maisons, de bains, de beaux édifices, de places publiques, on y voit ce qu’il est possible de trouver de plus remarquable dans les plus grandes capitales. Le territoire qui en dépend est vaste, couvert d’habitations, fertile et parfaitement cultivé. On y charge du blé et d’autres productions pour tous les pays. Les jardins environnants produisent des fruits en quantité prodigieuse.
De Syracuse à Nutus (Noto), 1 journée.
Noto, défendu par un fort très-haut et très-solidement construit, est une ville remarquable par sa beauté, par son étendue et par l’excellence de ses productions; il y a des bazars d’une construction élégante, des édifices d’une grande solidité, des cours d’eau douce qui font tourner beaucoup de moulins, des dépendances considérables, des champs parfaitement ensemencés et très-fertiles. La ville est ancienne et possède divers monuments. Elle est à 8 milles de la mer, et dans l’intervalle qui l’en sépare, on trouve une station dite Castirnoun , dans un site agréable et entouré de champs cultivés.
De Notos au cap qui forme l’extrémité orientale de la Sicile Ou plutôt méridionale.on compte 1 journée ; cet espace est entièrement désert. Le cap se nomme port de Bawales (cap Passaro).
De Notos à Shiklî (Scicli), fort situé sur le sommet d’une montagne à 3 milles de la mer, on compte 1 journée.
Ce fort est dans le meilleur état possible; ses environs très bien cultivés se composent de campagnes très-peuplées où se tiennent des foires fréquentées par les habitants de tous les au« très cantons. Ces champs sont vastes, fertiles et entremêlés de jardins produisant beaucoup de fruits. On y vient par mer de tous les points de la Calabre de l’Afrique, de Malte, et d’ailleurs. La situation de Scicli est des meilleures, ses grains des plus estimés et les affaires de commerce qu’on peut y entreprendre, des plus sûres. Ces campagnes sont arrosées par des cours d’eau sur lesquels sont divers moulins. On y voit une source connue sous le nom de source des Temps, et offrant cette particularité, qu’elle coule aux moments prescrits pour la prière, et qu’elle tarit en tout autre temps.
De là à Raghûs (Ragusa), lieu bien fortifié et petite ville ancienne, entourée de cours d’eau et de rivières qui font tourner beaucoup d’usines et de moulins, et située au milieu de vastes et de fertiles campagnes, 13 milles.
Cette ville est à sept milles de la mer. La rivière qui porte son nom coule du côté de l’orient et forme à son embouchure dans la mer un port où les vaisseaux peuvent entrer, charger et décharger leurs marchandises. On y vient de tous les pays.
De Raghus à Buthira (Butera) on compte 2 faibles journées ou 45 milles.
Buthira est un château fort bâti sur une éminence et environné de campagnes bien peuplées. Il a l’aspect d’une grande ville, car les édifices y sont beaux, les maisons d’une « remarquable solidité et les bazars bien disposés. Il y a plusieurs mosquées principales, des bains et des caravansérails. La ville est entourée par une très-grande rivière dont les eaux servent à arroser de tous côtés des jardins produisant quantité de fruits admirables. De Buthira à la mer on compte environ 7 milles, et à Lenfiadha journée ou 25 milles. Lenfiadha est une place forte bâtie sur un rocher ceint par la mer et par une rivière, en sorte qu’on ne peut y pénétrer que par une seule porte. Il y a un port fréquenté par les navires qui viennent y opérer leurs chargements, des édifices, un marché et des dépendances considérables produisant d’excellent blé. La rivière qui se jette dans la mer s’appelle Nahr al-Malh (Fiume Salso). On y pêche beaucoup d’excellent poisson.
De là à Ghirghint on compte 1 journée ou 25 milles.
Agrigente est une ville habitée par les plus nobles familles et fréquentée par les voyageurs. Son château est très-fort et très haut. La ville est agréable, antique et renommée dans tous les pays, soit à cause de l’importance de ses fortifications, soit à cause « des avantages qui la distinguent. C’est un lieu de réunion pour les navires et un centre de communications. Ses édifices sont des plus hauts et ses quartiers des plus dignes d’attirer l’attention des voyageurs. Il y a des bazars où l’on trouve à acheter toute « sorte de productions et de marchandises. La ville est entourée de jardins et de vergers admirables qui produisent diverses espèces de fruits. L’importance de ses monuments atteste une antique splendeur. Les plus grands vaisseaux peuvent y trouver de quoi opérer leurs chargements, même dans les temps de disette, à cause de la quantité d’approvisionnements contenus dans ses magasins. Les jardins et les blés d’Agrigente sont en grand renom. Elle est située à 3 milles de la mer.
De là à Shaka (Sciacca) on compte 1 journée ou 25 milles.
Shaka est une petite ville située sur les bords de la mer occidentale. Il y a des édifices publics, des marchés et beaucoup de maisons. Elle est actuellement le chef-lieu de divers districts et des dépendances qui l’environnent. Son port est constamment en bon état, et des navires y arrivent sans cesse de Tripoli et d’Afrique. L’une de ses dépendances est Qala’at al-Balût (ou des Chênes), château fort construit sur le sommet d’une montagne d’un difficile accès, entouré de campagnes fertiles et de villages où l’on trouve en abondance diverses espèces de fruits d’un goût excellent. Le pays est arrosé par des eaux de source et par des rivières qui font tourner des moulins. Il y avait naguère une population nombreuse qui a émigré et s’est transportée à Shaka. Il ne reste plus à Qala’at al-Balut qu’une faible garnison pour la défense du château, situé à 12 milles de distance de la mer, à 9 milles de Shaka et à 1 forte journée d’Agrigente.
De Shaka à Mazara on compte 2 faibles journées.
Mazara est une ville charmante, bien bâtie, et qui n’a pas sa pareille en fait de situation et d’agréments. La beauté de ses constructions est au-dessus de tout éloge, et les avantages dont elle jouit dépassent tous ceux qu’on pourrait trouver dans d’autres résidences. Elle est entourée de murailles hautes et solides; les maisons y sont belles, les rues larges, les quartiers et les bazars en bon état et remplis de boutiques de marchands et d’ouvriers. Les bains y sont bien tenus, les caravansérails vastes, les jardins fertiles et parfaitement cultivés. On vient à Mazara de tous les côtés, et on en exporte une quantité considérable de productions. La province, qui est très-étendue, comprend un grand « nombre de belles habitations et de villages. Au pied des murs de la ville coule la rivière dite Wadî al-Majnûn (rivière du Fou) ; elle sert, soit au chargement des navires, soit à l’hivernage des navires.
De Mazara à Marsa ‘Alî (Marsala) on compte 8 milles.
Marsala, qui jadis avait été l’une des villes les plus anciennes et les plus nobles de la Sicile, fut ensuite ruinée ; mais elle a été restaurée par le comte Roger Ier, qui l’a entourée de murs. Elle possède maintenant des habitations, des marchés et des caravansérails. Son territoire est considérable et sa juridiction étendue. Il y vient beaucoup d’Africains On y boit de l’eau de puits pratiqués dans les maisons et de l’eau des sources existantes dans le voisinage. Il y a des bazars, des bains, des jardins et de bonnes cultures.
De là à Trabanus (Trapani), on compte 1 journée ou 23 milles.
Cette dernière ville, ancienne ou plutôt antique, est située sur les bords de la mer dont les eaux l’environnent de toutes parts, en sorte qu’on n’y peut parvenir qu’au moyen d’un pont et d’une porte situés à l’orient de la ville. Le port est au midi et parfaitement sûr et tranquille. La plupart des navires y passent l’hiver à l’abri de tout danger maritime. On y pèche quantité de poissons, et notamment l’espèce de poisson connu sous le nom de thon, au moyen de très-grands filets (ou de madragues), et de très-beau corail. Près de la porte de la ville est un marais d’où l’on extrait du sel marin. Le territoire environnant est cultivé et fertile. Trabanus possède en outre de grands marchés où l’on trouve des provisions en abondance.
Dans son voisinage sont l’île du Moine (Favignana), l’île de Labesa (Levansa) et l’île de Malilma (Marelimo). On trouve dans chacune de ces îles un port, des puits et des buissons. « Quant à Trabanus, on y mouille même en hiver, à cause de la bonté de son port et de la tranquillité de la mer qui l’environne.
De cette ville à Jebel Hamad montagne très-haute, très escarpée, au sommet de laquelle il existe un plateau fertile, beaucoup d’eau et un château fort abandonné, environ 10 milles.
De là à al-Hâma 1 on compte 20 milles.
El-Hâma est un château très-fort, compté au nombre des meilleures citadelles, et ayant la mer au nord à la distance d’environ 3 milles. Le port qui en dépend, défendu par un château connu sous le nom de Madraj, est fréquenté par les navires et on y pêche le thon avec de grands filets. Quant au nom de Hâma il fut donné à ce château parce qu’en effet on y voit une source d’eau thermale sortant d’une roche voisine et où l’on vient se baigner. La température de cette eau est modérée et sa saveur douce et agréable. Auprès de là sont des ruisseaux et des cours d’eau faisant tourner des moulins, des champs cultivés, des promenades et des jardins produisant des fruits en abondance. Les dépendances d’al-Hâma sont vastes et fertiles. La distance qui sépare ce lieu de Trabanus est d’une faible journée.
D’al-Hâma à Qala’at Nawa on compte 10 milles.
Ce dernier château est très-fort, environné d’un fertile territoire, et distant de la mer d’environ 4 milles. Il en dépend un port où l’on vient charger du blé et d’autres grains en grande quantité, et une carrière 5 d’où l’on extrait des meules pour les moulins à eau et pour les moulins à manège.
Et du même lieu à Bartiniq (Partenico), 12 milles.
Partenico est une jolie petite ville d’un aspect extrêmement agréable, et entourée de fertiles campagnes où l’on cultive beaucoup de coton, de henné et diverses autres sortes de végétaux, et arrosée par un cours d’eau qui fait tourner plusieurs moulins. Le fort est bâti sur une éminence connue sous le nom de Janan . Quant au port, il porte le nom d’al-Rukn, et est situé au nord et à environ 2 milles de la ville.
De là à Shinish (Cinisi), station assez importante, située au bas d’une montagne, dans un territoire où la végétation, les pâturages et les fruits sont abondants, ayant la mer au nord, à milles environ de distance.
De là à Aqarnish 8 milles.
Acarnich est une ville petite, mais jolie et bien fortifiée, dont le territoire produit beaucoup de fruits. Ses marchés sont nombreux et, ainsi que les bains et les maisons, plus vastes que ne le comporte la population. On exporte de ce pays beaucoup d’amandes, de figues sèches et de caroubes qu’on charge sur des embarcations et qu’on envoie dans la majeure partie de la contrée. Il y a de l’eau douce qui se répand dans les environs et pénètre dans les jardins, et un fort construit sur une éminence distante de la mer d’environ 1 mille. »
De là à Palerme on compte 12 milles.
Tels sont les 35 lieux (de la Sicile) situés sur le littoral de la mer.
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Il existe un grand nombre d’autres châteaux, forts, bourgs et villages dans l’intérieur; nous nous proposons de les décrire un à un en commençant par donner l’itinéraire de la cité à Qaçr Yani (Castro-Giovanni), lieu situé vers le centre de l’île.
De la cité au château de l’Emir, retraite agréable, lieu fortifié et arrosé, entouré de champs ensemencés, en se dirigeant vers l’orient, 6 milles.
De là à al-Khazan très-beau fort construit sur le sommet d’une montagne, entouré de champs des plus fertiles, et dans un état des plus prospères, 6 milles.
C’est là que prend sa source la rivière dite de l’Émir, qui, descendant par divers canaux, réunit ses eaux à celles de la rivière de Cajana, lieu situé au nord, à 9 milles de distance de Hicla. La jonction a lieu au-dessous de Mirnao station qui reste à droite du voyageur, à 1 mille et demi de Cajana. Ces eaux coulent ensuite vers Menzil el-Emir, qui reste au nord et à 1 mille et demi de distance de la rivière. De Mirnao à Menzil el-Emir on compte 6 milles;
Et du même lieu à la mer, 1 fort mille.
D’el-Khazan à Hicla, une demi-journée ou 10 milles.
De Menzil el-Emir à Hicla, même distance.
Ce dernier lieu est situé dans un bon pays et possède de vastes dépendances, des villages, des auberges, des eaux qui sont distribuées et répandues dans la campagne, des champs cultivés.
D’el-Khazan à Bicoua s , ■ château fort et lieu de « refuge très-bien fermé, entouré d’eaux courantes et de nom« breuses cultures, » situé à 1 mille de distance de la rivière qui coule vers Termèh A^j, dite el-Saïlah *k*-Jl, i5 milles.
« De Bicou à Betrana *_il^_x_> (Petralia?), château fort bien dé« fendu, dont le territoire est fertile en grains et dont les dépen« dances habitées sont limitrophes au territoire de Bicou, 9 milles. »
D’el-Khazan ylyII à Djatoua lyW-, environ 16 milles.
« Djatoua est un fort construit sur une éminence et d’un très-
» difficile accès. La campagne qui l’environne est fertile en grains
‘La version latine porte Akhoraz.
1 La version latine porte ad Cifalam.
* La version laline porte Nico, ce qui semblerait indiquer qu’il s’agit ici deNicosia.
Feuilletai verso. « d’une qualité parfaite. Il y existe une prison destinée à renfermer « ceux qui ont encouru la colère du roi. Mais ce fort n’est pas « pourvu d’eau courante, et il n’y a dans les environs aucune « rivière. »
De Djatoua à Torri (ou Torzi, selon le ms. B) ou ^jy-t», « château remarquable par son antiquité et la solidité de sa cons« truction, et la fertilité de son territoire, » 9 milles. Ce territoire confine du côté du nord avec celui de Djatoua, et du côté du midi avec celui de Corlioun yyJyï(Corleone), ville située à environ 8 milles de distance. De Corlioun à Cala’t el-Tarik £^1*11 x*Aï, en se dirigeant vers le nord, on compte 9 milles arabes, ce qui équivaut à 3 milles francs; car ce dernier vaut 3 milles arabes. Corleone. «Corlioun yyjjji (Corleonej est une place très-forte dont les
“maisons sont contiguës, et située non loin d’une rivière du «même nom,» à la distance de 8 milles, en se dirigeant vers l’occident, de Raïah Ajij, de 5 milles francs de Djatoua lyl»-, de 10 milles, en se dirigeant vers l’orient, de Bozroua (Pozzo Reale?), «bonne forteresse, environnée d’un faubourg bien peu« plé, d’eaux courantes, de fontaines et de champs cultivés d’une « grande fertilité et d’une vaste étendue, » et à 12 milles de Cassr Novo ^y^-mi (Castro-Novo), «lieu très-agréable, offrant « toute sorte de productions, de choses utiles, et arrosé par des « eaux courantes. »
De Cassr Novo y*i à Raïah (en se dirigeant vers l’occident) on compte environ 12 milles; Feuillet 1/t3recto. Et de Corlioun à Raïah, 8 milles l.
Au reste Bozroua \Sjyi est située au nord, Cassr Novoy>y>ya» à l’orient; Corlioun (jy^ji au couchant, et Raïah *_*tj au midi. Cette dernière station est noble, « éminente et remarquable par
1 Ceci est une répétition que nous croyons devoir conserver pour éclaircir, s’il est possible, l’obscurité qui règne dans ces noms de lieux-, nous suivons en général les leçons du ms. B.
«la fertilité (en grains) de ses champs, qui sont des terres de Feuillet i i3 recto. « bénédiction l.
« Quant à la rivière d’el-Saïla «iyuJI^yi, qui n’est autre que la « rivière de Termèh j^j (Termini?), elle prend sa source dans « la montagne dite Raïah xolj lst^X\ J-s4, vers l’occident; coule « vers le nord jusqu’à ce qu’elle atteigne les eaux de Bozroua « qu’elle laisse à droite vers l’est, à 3 milles de distance; continue « son cours vers la station de Marghana OLJ&y*, située au nord à « î mille de distance. (De Marghana à Bozroua on compte 4 « milles.) Cette rivière passe ensuite au-dessous de Bicou , qui « reste vers la droite à î mille. (De Marghana à Bicou on compte « 3 milles.) Là elle mêle ses eaux avec celles du Rigonovoyiyàtj, « qui prend sa source dans la montagne de Zarara ïj\jj, vers un « lieu nommé el-Ghadran w^«xj»Jl (les Etangs), où elle reçoit les « eaux du Menzil Iousouf Ouw^j (la Station de Joseph), lieu « situé vers la droite. Toutes ces eaux se réunissent au-dessous de «Bicou jXtrt, se dirigent ensuite vers Betrana *ji^c> (Petralia?), « qui reste à droite à 3 milles de distance (de Bicou yuo à Be« trana «il^x* on compte 9 milles); coulent vers Alaberdja L=-,_>i>t, « qui reste à droite à 3 milles de distance (d’Alaberdja à Betrana, « 2 milles); passent auprès de Cacabech (jSuiï, qui reste à droite à « 2 milles (d’Alaberdja à Cacabech jiXxjU, 2 milles); enlin
«cette rivière termine son cours à Termèh A—^-j, qui reste à « droite (de Cacabech ,j»**ï à Termèh, 1 o milles), et se jette dans « la mer.
« De Hicla Hjl=-, dont il a été question, à Khassou j-oli-, lieu « fertile en grains de toute espèce, on compte 2 milles francs.
« De Khassou ^U. à Bicou yu-?, 2 milles. »
De Corlioun à Batalari ^yîUa-j, vers le midi, !\ milles.
« Batalari est un fort antique, solidement construit, entouré « de montagnes et de sources d’eau vive, à 1 o milles de distance
Feuillet 143 recto. « de Cala’t el-Belout Xjjxji Hjtii (Caltabellota) dont nous avons déjà « parlé, et qui est à k milles francs ou à 12 milles arabes de « Chaka Asls (Sciacca). *
De Touri (ou Tourzi ^y*) à la station dite Rahl el-Marat ïiyil Jo-j (ou de la Femme), «lieu bien habité, produisant du « blé, du lait, du beurre en abondance, » 1 8 milles arabes !.
De cette station à Bartenic $j>aojj (Partanna?), 1 faible journée ou 1 8 milles;
Et à Alsanam pLuaJ!, en se dirigeant à l’occident sur la route de MazarajyU (Mazzara)2, 9 milles arabes.
«Alsanam est un bourg considérable, très-peuplé, défendu « par un château fort très-élevé, entouré d’arbres, dç jardins et «d’eaux courantes.» D’Alsanam à MazarajjV-*, ville dont nous avons déjà fait connaître l’importance, 7 milles francs 5
Revenons à Cassr Novo y>y y*s (Castro-Novo) dont il a déjà été question. Nous disons donc que c’est là que la rivière de BlaFeuillct 1 A3 verso, tanoua \y xJeiïk-i (Platani, l’ancien Lycus) prend sa source. Cette rivière, qui est considérable, passe à Cammarata *Wj4, puis à Blatanoua \yjio&j,puis se jette dans la mer. De Cassr Novo à Cammarata on compte 10 milles; et de Cammarata à Blatanoua, 3o milles ou 1 journée. « Cammarata est une ville assez importante « dont les vergers sont bien cultivés, la citadelle forte et domi« nante, et dont les alentours produisent beaucoup de fruits. H « en est de même du fort de Blatanoua, situé sur une éminence, « et à environ 6 milles de la mer.
« Revenant sur nos pas, nous disons que du fort de Djatoua
‘Je lis d’après le ms. B, et non •
1 Cette indication est parfaitement juste, et il en résulte que la position d’Alsanani répond à celle de Caslelvetrano.
s Les deux manuscrits et la version latine, pag. 175, portent ici l’indication d une distance (de 3 milles francs) qui est en contradiction avec ce qui précède. C’est un jioinl de fait à vérifier sur les lieux.
« IjJaU»-, dont il a déjà été question, au fort d’Aubi j jl, également Feuillei 143 verso. « indiqué ci-dessus l, on compte 5 milles francs.
D’Aubi à A’icamt « station vaste et commode, champs
« cultivés, marché permanent, commerce, industrie, » î mille et demi arabe.
D’A’icamt Ajjê à Mirdja L»-^-., «petit château fort avec fau« bourg, terroir fertile, » î mille vers le nord.
De là à el-Hâma ïu»\JL dont nous avons déjà parlé, î mille franc.
D’el-Hâma à Madradj gtjJo», « château fort remarquable par la «solidité de ses constructions situées sur une éminence, et par « les fossés qui l’environnent et qui, creusés dans le roc, ne « laissent d’accès qu’au moyen d’un pont de bois qu’on peut «supprimer ou rétablir à volonté, jardins fruitiers, vignobles, « petit port, » 2 milles francs.
De Madradj ^b*^ ^ Aubi <$j!, ci-dessus mentionné, 3 milles francs.
D’Aubi à Bartenic ^aài^j, ci-dessus mentionné, 3 milles.
De Bartenic à Djatoua I>>1»>, ci-dessus mentionné, i3 milles.
Revenant de nouveau sur nos pas, nous disons que d’el-Hâma iuUt à Cala’t AEuphémius xjd», « château fort de construction «ancienne et irréprochable, avec faubourg florissant, champs, « bosquets, peu d’eau, » environ 18 milles.
De là à Cala’t Alsanam |«\*aJ! dont nous avons déjà parlé, 11 milles.
*De là à Rahl el-Caïd A-juji Jj^j, Io milles. De là à Alasnam pLcoiit, sur les bords de la mer, io milles. C’est dans la montagne d’Alsanam f\*sJl que la rivière de Thouth (du Mûrier) prend sa source. Elle traverse le territoire d’Alsanam qu’elle laisse à l’occident, et continue de couler vers la mer où elle se jette dans le voisinage de Mazara j)L*, point d’où
1 Nous n’avons pu retrouver ce nom de Heu dans les manuscrits.
FeuilletiA3verw. nous reprenons notre itinéraire, en disant que de là à CassrEbn Matkoud ayk* (jjlsitué au nord-est, on compte i5 milles.
De là à la station de Sindi ^«xà*i, 6 milles;
Puis à Rahl el-Armal Jw^i/t J-»-j, au nord-ouest, 9 milles.
De Sindi ^oou» à Cala’t Mourà Batalari, en se dirigeant vers l’orient, 6 milles.
« Cassr Ebn Matkoud J^xl» ^1 Jja» est un château fort dont le « territoire est vaste et les dépendances considérables. Il y a des « champs, des jardins et un marécage fertile. Beldja xsL est éga« lement un lieu très-fort, très-haut et très-susceptible de dé« fense, car il est entouré de tous côtés par des montagnes et « protégé par des marais. A l’entour sont des bosquets et quelque « peu de champs cultivés. » La rivière d’el-Careb t^UJI j^j,qui coule dans son voisinage, prend sa source dans les montagnes Feuillet 1 Ad reno. qui ceignent, du côté du nord, le territoire de Corlioun y_j-*J^ï (Corleone); passe à l’orient de cette ville, se détourne ensuite vers l’Occident, baigne la partie occidentale du territoire de Sindi ^«xj^w, traverse un pays montagneux situé au midi, passe à l’orient do Beldja *^o, puis à A’ïn el-Huboub (Js*> et nnrt Par se
jeter dans la mer auprès d’Alasnam ^LUsiM. Son cours, à partir de sa source jusqu’à son embouchure, est de 5o milles.
« De cette embouchure à celle du Salmoun u^-k-*, cours d’eau « de peu d’étendue qui prend sa source dans une montagne, et « distant de Chaca iiiUi (Sciacca) de 12 milles, on compte 5 milles;
Et de Chaca à Blatanou , 1 7 milles. •
« Blatanou ^-à-lsv-j (Platanella?) est un lieu de refuge remar«quable, environné de campagnes fertiles, de jardins, de bos« quets, fréquenté par les voyageurs et bien peuplé. » La rivière qui porte le même nom coule à l’orient de ce lieu d’où, en se dirigeant vers l’orient, on se rend à Ghardouta A3jàrè, « station « agréable et peuplée, dont les environs sont parfaitement culti« vés ; » puis à Sotir^*k*» (Sutera), « lieu situé au nord, environné « de toutes parts de montagnes, florissant, peuplé, fréquenté par Feuillet 144 recto. « les allants et les venants. La distance que l’on parcourt est de « 9 milles. »
De Sotir jA*** (Sutera) à Cammarata *J»I^4, dont il a déjà été question, 18 milles.
De même, deDjirdjent oJ^j*?- (Agrigente) à el-Menchar (la Scie), en se dirigeant vers le nord-est, 18 milles.
« El-Menchar jLàJkil est un fort bâti sur le sommet d’une mon« tagne escarpée, habité, florissant et environné de terrains cultivés et fertiles. De là à el-Kita’a ^Uaitlt (Siculiana), lieu égale« ment situé vers le midi, sur une éminence, bien peuplé et dans « le meilleur état de culture, 1 o milles. »
D’el-Kita’a ^UaiJ! à Djirdjent oU»-^». (Agrigente), en se dirigeant vers l’ouest, 12 milles;
Et à Blatanou en se dirigeant vers le nord, 20 milles.
De Djirdjent oO>j> (Agrigente) à Naro jylj, en se dirigeant vers l’orient, 12 milles.
« Naro est une résidence agréable où l’on voit des bazars très« fréquentés et une industrie active. Il y a un marché à jour fixe, « des champs contigus et des édifices publics. » De Naro à el-Kita’a, en se dirigeant vers le nord, 10 milles;
Et à Sabouca «s^L», vers l’orient, 12 milles.
D’el-Kita’a à Sabouca, également 12 milles.
De Menchar à Sabouca, en se dirigeant vers le sud-est, 1 1 milles.
« Sabouca Aï^l. (Sambuca) est une place forte dont la popu« lation est considérable, et un lieu d’entrepôt pour les grains, « abondant en ressources, où l’on trouve toutes sortes de produc« tions utiles. » De là à Cala’t el-Nisa L*udl XjtAï (Caltanisetta, le château des Femmes), sur le chemin de Djirdjent oi-J»-»-^ (j-jjb & , 12 milles;
Feuillet 144 recto. Et de Naro à Cala’t el-Nisa, en se dirigeant vers le sud-est, 2 i milles.
« Cala’t el-Nisa LwJji iuls, château d’une belle construction, se « fait remarquer par ses habitations contiguës et par l’abondance « des ressources que son territoire offre en grains et en fruits. » La rivière Salée ^-tt (Fiume Salso) coule à l’orient et à
peu de distance de ce château, situé à 18 milles de Cassr Iani jl—jj ui < (Castro-Giovanni).Feuillet 144 verso. « La ville de Cassr Iani jljjaj»1 est bâtie sur le sommet d’une Castro-giovanni. « montagne et défendue par une citadelle très-forte. Ses dépen« dances sont vastes, ses édifices imposants, ses bazars d’une «belle disposition, ses maisons d’une construction solide. On y «exerce divers arts et divers métiers, et l’on s’y livre au com« merce. La juridiction de cette ville s’étend au loin; ses champs «sont fertiles, les grains de bonne qualité, la température de « l’air fraîche et de nature à rendre la santé aux personnes qui y « arrivent. En somme c’est une résidence des plus agréables. Bien « qu’elle soit située sur une montagne, cependant on y trouve « des champs cultivés, et de l’eau courante qui n’a pas besoin « d’art pour être répandue sur le sol, qui est d’excellente qua« lité. C’est, d’ailleurs, une place de difficile accès et (pour ainsi « dire) imprenable. »
De Cassr Iani jl»ytà à Madjkian yKsî, en se dirigeant vers le nord, 18 milles.
« De Madjkian à Cassr 2 en se dirigeant vers le sud-est,
« 15 milles. »
De Madjkian à Sotir j^am (Sutera), en se dirigeant vers l’occident, i5 milles.
1 Castro-Giovanni étant considéré comme le centre de la Sicile, c’est vers ce point que notre auteur a dirigé ses premiers itinéraires. Voyez ci-dessus, p. 90. La description qu’il en fait est conforme à ce qu’en disent les voyageurs. Voyez Orlolani, p. 3G; le Voyage en Sicile de M. le comte Auguste de Sayve, t. II, p. 62 , etc.
5 Ce nom de lieu manque dans nos manuscrits.
« De Sotir ^jd**- (Sutera) à Djirdjent (Agrigente), 36 Feuilleti u verso.
« milles ou i forte journée. La route passe par Gharcoudha tiôyijs, « déjà mentionné ; par el-Menchar jL&udl, par el-Kita’a ^UiiJI, et « aboutit à Djirdjent ouk=-j». »
De Sotirykj» à Cassr Novo yyyaî, lieu situé vers l’orient, a4 milles.
« (Nous avons décrit ces divers châteaux et lieux de refuge du« rant le cours du présent ouvrage.) » De Djirdjent oJL>^> à Carcoudi ^a^Jjj», vers l’orient, on compte 118 milles 1.
De Carcoudi à Naro jyb, 2 4- milles.
De Naro à Djirdjent Cxà=->ô- , 12 milles.
De Naro à Cala’t el-Nisa L*JJI **Xï, 2 1 milles.
De Cala’t el-Nisa L*uJI A_*js, en se dirigeant vers le midi, à Carcoudi ^a^-S^S, i5 milles.
« Carcoudi ^yj* est un joli pays situé sur une montagne du « plus difficile accès. Cependant le terrain y est très-productif et «les cultures très-renommées. La rivière Salée ^ii^j (Fiume « Salso) coule auprès de là, vers forient. Cette rivière prend sa «source dans un pays boisé dit Cha’ra Nouar jly t^**î, qui est « situé dans le voisinage (à 1 mille et demi) de Hicla Elle « dirige ensuite son cours vers le midi, passe vis-à-vis (à 1 mille) « de Hicla «Jvis»-, atteint ensuite Hama **JL, puis la station nom« mée Haraca *-*|^»-, qu’elle laisse à droite à la distance d’un jet « de pierre (on compte 6 milles entre Hicla et Hama). Durant « toute cette partie de leur cours, les eaux de cette rivière sont « douces; mais parvenues dans le territoire et à droite de Madj« kian yfcjsî, elles traversent des marais salants et y deviennent « saumâtres. Cette rivière passe ensuite à l’occident de Cassr Iani « jl. Jjia» (Castro-Giovanni) et à l’orient de Cala’t el-Nisa L«jji **As, « à 5 milles de distance, puis à 2 milles de Hadjar el-Mathcoub
1 II y a évidemment erreur dans cette distance donnée par nos manuscrits et par la version latine.
Feuillet 144 verso. « (^a roche Percée), lieu situé vers l’orient à 2 milles
« de distance, puis à l’orient de Darcouni ày^j*, lieu situé, comme
• nous l’avons déjà dit \ à 9 milles de distance, et où la rivière « change son cours et se dirige exactement vers l’occident. Par« venu à Lenbiada SàLaJ (Alicata?), elle tourne vers le midi et se «jette dans la mer, à peu de distance de cette ville.
«De Darcouni jj-ïja à Buthira ïj*li (Butera), en se dirigeant « vers le midi à travers la montagne, on compte 12 milles;
« Et en passant par la plaine, nl\ milles. »
De Buthira à Lenbiada SiLjWyJ, 1 9 milles.
« Nous avons déjà fait mention de Lenbiada dans la description « des villes dù littoral. » Feuillet 145recto. De Buthira ïj+Xj à Cheliata iUsLJuS on compte, en se dirigeant vers le nord-est, 1 2 milles.
« Cheliata *_y*Li est située dans une plaine arrosée par des « eaux courantes, connue par sa fertilité et par l’abondance de « ses productions. La rivière dite d’el-A’sl * Jl (ou du Miel) « coule à l’occident de cette plaine; de là, en se dirigeant vers le « nord et à 10 milles de distance, on trouve Ablatana * à la^l,
• château fort où se tient un marché à jour fixe, environné de « champs cultivés produisant beaucoup de grains, et de jardins « abondants en fruits. C’est auprès de là que la rivière dont nous « venons de parler prend sa source. D’Ablatana à Darcoudi ^y*^, «vers l’occident, on compte environ i5 milles;
«Et à Hadjar el-Mathcoub t->y^’j^”> même distance.
« Hadjar el-Mathcoub <^j**U j& (pietra Perzia) est un fort de « bonne défense et un lieu de refuge très-sûr dont les dépen« dances sont vastes, fertiles et bien arrosées. » De ce lieu à Cassr Iani jLjjai» (Castro-Giovanni) on compte 12 milles;
A Cheliata iLk>Uki, 25 milles;
ACala’tel-NisaU«uJl iC*Xs (Caltanisetta), au nord-ouest, 7 milles. ‘Nos manuscrits ne font pas mention de cette distance.
De Cheliata à Cala’t el-Djenoun y^*4^ **U (le château de la Feuillet 145 recto. Folie), qu’on nomme aussi el-Khanzaria *j)l>iil **Ai, «fort cons« truit sur le sommet d’une montagne et entouré de champs « cultivés où l’on recueille beaucoup de miel, » 1 o milles.
D’el-Rhanzaria «jjl>*iî à Ragous ^y-^j (Ragusa), 2 5 milles.
« Cette dernière résidence est agréable. Les maisons y sont « solidement bâties et fort hautes, le château de bonne défense. « Auprès coule une rivière qui porte le même nom. De Ragusa à « la mer on compte 1 2 milles; »
Puis, en se dirigeant vers l’orient, à Chikla (Scicli), 12 milles (Chikla est à 8 milles de Modica
Et, vers le nord, à Modica 5 milles.
« Modica ÀJisyA, située dans un pays de montagnes, est cepen« dant fertile en grains et en productions de toute espèce. De là « à Cala’t Abi Chama *-»Ls jt **Aï, en se dirigeant vers le nord, « 16 milles. »
D’Abi Chama iUUi ji, vers le midi, à Ragous 16 milles;
Et à Lentini ^uJ, 2 4 milles.
« Abi Chama iL*U; jt (Buscemi) est un château fort et un lieu « de refuge situé dans un pays montueux et boisé, où les ri« vières nommées el-Arou et Bentargha ièjlUv prennent leur « source. Celle-ci (la Bentargha) a son embouchure auprès de « Syracuse *^j»j>«., et l’autre (l’Arou) décharge ses eaux dans la « mer vers l’angle le plus méridional de la Sicile. »
De Lentini à Bizini (g-ty* (Vizzini), en se dirigeant vers le nordouest, 2 5 milles.
De Ragous ^>y-*j à Bizini, 20 milles.
De Cheliata iLLULî à Bizini (^>yj, « lieu environné de terres « excellentes et bien cultivées, et situé sur le penchant d’une « montagne d’où découlent deux rivières qui se réunissent à une « certaine distance, traversent la montagne , longent un pays
Feuillei 145 recto. « boisé, et, prenant le nom de rivière d’Akarlamou *Xj^>\ ^s, se «jettent dans la mer, » 2 5 milles.
De Bizini à Abi Chama **>Lï , 2 5 milles.
D’Abi Chama à Notos u-jJaj (Noto), 3o milles.
De Notos à la mer, du côté de Malte, <UaJU *^>- (^,20 milles.
De Notos à la Bentargha «*,Ujol, « rivière qui coule autour des « montagnes de Syracuse, après avoir pris sa source, ainsi que nous « l’avons dit, auprès d’Abichama, » 19 milles. Feuillet 145 verso. De cette rivière à Syracuse, en se dirigeant vers l’orient ‘2, 19 milles;
Et à Lentini, vers l’occident, 12 milles.
De Lentini à MinaoujLu-» (Mineo), «joli château fort situé dans « les montagnes de Bizini (Vizzini), entouré de sources d’eau «jaillissante, de champs ensemencés, de vergers et de pâturages; « sol excellent; » en se dirigeant vers le sud-ouest, 2 4 milles.
« De Minaou Jujç» à Bizini vers le midi, \li milles; »
A Khanzaria vers l’ouest, 10 milles;
A Cala’t el-Far jUJI Xjtk3, vers le nord, 3 milles;
Et à Menzil Meldja Khalil J<Ai» xsL« J>jl«, 9 milles.
« Cette dernière résidence est très-populeuse et très-fertile. Au « midi sont des montagnes où la rivière dite Boukrit k->^> « prend sa source. » De Menzil Abi Khalil jok- jl JjJL* à Khanzaria xojl^Jvi., vers le sud, 9 milles.
De Menzil Khalil J^Ai. J>à* à Cassr Iani jl>Jja» ( Castro-Giovanni), ik milles.
De Minaou _jl»-a* , en se dirigeant exactement vers l’orient à travers les montagnes, à Boukir 18 milles.
1 C’est à tort, ce me semble, que les auteurs de la version latine ont pris, pag. 177, Bentargha pour une ville.
5 Pour rectifier ce que cette indication a d’inexact, il faut supposer que par l’orient noire auteur entend l’orient d’été.
‘La version latine porte Algar.
« Boukir ^asj (Buccheri) est situé dans une plaine parfaitement Feuillet as verso. « cultivée, remarquablement fertile en grains, en fruits, et con« tiguë du côté de l’occident à la forêt de sapins connue sous le « nom de Bénit irOy. »
De Boukir à Lentini, ville située au nord, 20 milles;
A Abi Chama, vers le sud, 7 milles.
« Les territoires de ces deux villes se confondent et se tou« chent en quelques lieux. »
De Cassrlani jl» j^xi (Castro-Giovanni) à Ablatsa iLwJs^i « fort « situé au midi entre el-Khanzaria *jj)y£ et Hadjar el Mathcoub <• LJjxiU(pietra Pierza), à i4 milles de ce dernier lieu, » 20 milles.
« D’Ablatsa A-^jo^o! à Cbeliata xJoULï, vers le midi, 1 2 milles. « De Menzil Khalil JuXi. J)j»* à Baterno y-jj-^t (Paternô), 20 « milles.
« D’Abi Cbama à Balensol J^—(Palazzuolo), 2 milles.
« De Balensol à Kiri (ou Mouri d’après le ms. A),
« 2 2 milles. »
D’Ablatsa à Aïdouli Jj.x—ji (Aidone), vers le nord, 9 milles.
C’est à Aïdouli que prend sa source le Ronbolo , rivière qui, coulant vers l’orient, réunit ses eaux à celles*de Boukrit la^S^j 2, dont nous venons de parler, puis à celles du Wadi’l-Tin y—J»—LII ^alj (ou la rivière Bourbeuse), au bout de 8 milles. Toutes ces eaux se dirigent vers la mer et, après s’être réunies au Wadi Mousa • <^ilj, ne forment plus qu’un seul affluent qui se décharge dans la mer. D’Aïdouli à Cassr Iani jl» (CastroGiovanni) on compte, en se dirigeant au nord-ouest, i5 milles;
Et à Meldja Khalil uK+U- *-^««, environ 10 milles.
De Cassr Iani jl»^ *i », en se dirigeant vers le nord, à Tabès (j-oUa (Tavi?), 10 milles.
‘La version latine porte Plaza.
1 Ou Incarit, d’après la même version.
FeuiHcti45 verso. « Tabès est un château fort et un lieu de refuge construit sur « une éminence; il y a de l’eau et des cultures. Le Wadi’l-Tin « (jvkJI ^aJj prend sa source auprès de ce fort, coule vers l’orient, «puis se jette dans le Wadi Mousa ^y^j, dans le voisi« nage de la mer. De Tabès (jaoUa à Djoudica iU»:>_jj«., vers l’orient, « 1 2 milles;
« Et d’Aïdouli à Djoudica1, vers le nord, également 12 milles.
« Djoudica est une résidence considérable, très-peuplée,
« et environnée d’un vaste et fertile territoire qui produit beau-
« coup de grains. » De là à Meldja Khalil J^A-A-i. vers le
midi, î 3 milles.
De Tabès Jj^-ju» à Sant Filit cxA* oOU. (San Filippo), vers le nord, î î milles 2;
A Chentorb (Centorbi), i5 milles.
« Chentorb est un très-beau lieu dont les campagnes sont trèsFeuillet 146recio. «productives, très-vastes et très-populeuses. Il est exactement «situé à l’orient de Sant Filit O»a-l» C*à*. (San Filippo d’Argiro), « et l’une des résidences les plus agréables et l’un des plus nobles « séjours. La majeure partie de son territoire est cultivée en grains « et en autres productions utiles.
« De Chentorb vj.***** ^ Adernô vers le nord, i3 milles.
«C’est au-dessus d’Adernô qu’a lieu la jonction du Tarkhis « ^«uuiyj-, du Djerami g\j-=r et du Caïsi ^w*aï 5, et de divers autres « cours d’eau. Aderno est une petite ville bâtie sur une éminence. « Il y a des bains, un bazar, d’agréables promenades, beaucoup « d’eau. Cette ville est située sur le penchant méridional du Djebel « el-Nar jLJI (du mont Etna). » De là, en suivant les contours de cette montagne, à Baterno (Paternô), «lieu fortifié et
‘La version latine porte Gudala.
2 Cette distance manque dans la même version.
5 Le ms. A porte rm1 if- Khanis, et ^Iwj». Djeradji.
i « de très-bonne défense, construit sur une double colline ; champs Feuillet 146 recto. « cultivés, vignobles, jardins et vergers, » 6 milles.
De Paternô à Anastasia «L^Uawl, vers le sud-est, 7 milles.
D’Anastasia à la mer, 12 milles;
A Lentini t$yUwd, vers le midi, 19 milles;
Au Wadi Mousa ^tj, 2 milles et demi.
Le Wadi Mousa se compose de la réunion de quatre affluents dont l’un est le Djerami ^Ij-s» \ qui prend sa source dans les montagnes de Caïsi (Capizzi)2, et le second découle des montagnes et des jardins du même nom. Le Djerami poursuit son cours à travers les montagnes durant l’espace de 2 milles et demi, se joint ensuite à son confrère 5, en sorte qu’ils coulent ensemble jusqu’auprès de Djerami g\j-=r (Cerami). (La distance entre ce confluent et Djerami est de 6 milles.) Ils passent au-dessous et à 1 mille vers l’occident de ce lieu où sont des moulins (de ce même confluent à Hadjar Sarlo .j-J»*—« 8 milles). Auprès de ces moulins et à 1 fort mille de Jerami ils reçoivent les eaux de la rivière de Nicosïn (jjvùjuj. La rivière ainsi formée coule entre San Filit t>_*Jj c>JL£ (San Filippo) etGhaliana *->UXè (Gagliano), de manière à laisser ce dernier lieu vers l’orient à la distance
d’un demi-mille, et San Filippo vers l’occident à la même distance. Elle descend ensuite vers Antar Nastiri ^Ami j-*->f (Misterbianco), entre Adernô et Centorbi, de manière à laisser le premier de ces lieux à 1 mille vers l’orient, et le second à 1 mille et demi vers l’occident. C’est là qu’a lieu la jonction du Wadi Mousa ts^ts^ij avec la rivière qui vient de Tarhines jj^^-i^a^L (Traina), ainsi qu’avec le Thelia et l’Anbala \ de sorte que la distance de Tarhines à ce confluent est de 8 milles.
1 Le ms. B porle constamment Harami ^1^»- ■
1 La version latine porte Capizi.
5 Sic.
* La version latine porte Falna et Antalla.
Feuillet146recto. De Thelia au même lieu, li milles.
D’Anbala au même lieu, 5 milles.
Une fois réunis en une seule rivière, ces divers cours d’eau se dirigent vers Djourta A-io^»-, laissant à l’orient Paternô y->j^ et Sant Anastasia <»«»ï,w»jl Cmjl», savoir : le premier de ces lieux à un demi-mille, et le second à 2 milles de distance.
Le Wadi Mousa opère sa jonction avec le Wadi’l-Tin ^ûtj (j-kJi, le Ronbolo ^jjjj, le Krit la^fe, à peu de distance de la mer, où il finit par jeter ses eaux.
Revenant maintenant à notre sujet, nous disons que de Bicou yco à Betrana on compte 9 milles.
Feuillet 146verso. De Betrana à Saclabia Ajw^jju, 1 (Sclafani), 5 milles.
De Saclabia au fort d’Abi Thour4I (Caltavuturo ?), « lieu » populeux, cultivé, fertile, situé vers l’orient, » 6 milles.
De là à Boles (Polizzi), « fort construit sur la cime d’une « montagne et entouré de terrains fertiles, » vers le midi, 5 milles.
De Boles à Betralia i^+ÏÏjkj (Petralia), vers l’orient, 6 milles.
« Petralia *Jl^iaj est un cbâteau très-fort et un excellent lieu « de refuge. Les cultures de ses environs sont contiguës et très« productives. H y a un bazar et une citadelle dignes de figurer « dans les plus grandes villes. »
De Petralia à Becara ajUL 2, « fort entouré de beaucoup de mai« sons, de champs cultivés, » 8 milles.
De là à Sberlengha Ssj^ji (Sperlinga), «lieu considérable, « productif, fécond en ressources de toute espèce, bien peuplé; « vaste territoire; » en se dirigeant vers le sud, 10 milles.
De Sperlinga à Cammarata *io\j4 dont nous avons précédemment fait mention, 23 milles.
Et à Nicosïn (j^Sijuii\, « lieu des mieux lortifiés, avec faubourg « bien habité, beaucoup d’édifices contigus, et de campagnes par
‘La version laline porte Sacalonia.
1 Ou Megara, d’après la même version.
“faitement cultivées,» en se dirigeant vers l’orient, i -i milles. Feuillet i 46 verso.
De là à Tarhis ^y^-Jo (Traina) \ « ville fortifiée et populeuse, « lieu de refuge entouré de cultures et d’habitations contiguës, » vers le nord-est, également 1 2 milles.
De Tarhis (_rM^-jis (Traina), en se dirigeant vers l’occident, à Djerami ^l^—o- (Cerami), «lieu fertile, peuplé, avec de l’eau « douce en abondance, » 8 milles.
De Djerami à Caïsi ^gw+ï (Capizzi), vers le nord, 9 milles.
« Caïsi ^wjs-ï (Capizzi) est une place très-forte entourée de vi« gnobles, de champs fertiles qui produisent toute sorte de biens » de la terre, et située à 15 milles à l’ouest de Djaras o*^-»- (Ge« raci), lieu abondant en fruits et en céréales, avec vaste faubourg « et habitations éparses 2, situé au milieu des montagnes et de « dépendances contiguës. »
De Djaras à Betralia (Petralia), environ 1 o milles.
Aux champs de Basili J^s-»»^ « renommés par l’abondance « et l’excellente qualité de leurs productions, » en se dirigeant vers le nord, 9 milles.
(Ces champs sont situés à 10 milles à l’est d’el-Hamar^l »~Â,
caravansérail bâti sur le sommet d’une montagne.)
De Djaras à el-Hamar jUJi, 1 3 milles.
D’el-Hamar à Boles u<J^ (Polizzi ), vers le sud-ouest, 6 milles;
Et à Cala’t el-Serat *jjï, vers l’ouest, 9 milles.
« Cala’t el-Serat est un fort construit sur une colline très-haute « où il y a beaucoup d’eau et de pâturages, et dominé par une « haute montagne sur le sommet de laquelle était une citadelle “extrêmement forte où l’on remisait des bœufs et des moutons. « Cette citadelle a été démolie et transférée sur l’emplacement
‘Ou Trahino, d’après la version latine.
1 jjAn1 – caljljj- Cette expression, en opposition avec «Vififtit is>\j\Jt, est loul ;i fait remarquable.
Feuillet146verso. « qu’elle occupe actuellement, en exécution des ordres du grand « roi Roger. »
De Cala’t el-Serat à Djefaloudi la maritime *jji»-uji ^a^Jui» (Cefalù), 8 milles.
(On trouve sur la route un fort peu considérable, nommé Foutiroch ijijAsy*.)
De Cala’t el-Serat à Thermè K*y (Termini), sur les bords de Feuillet 147 recto. Ja mer) en se dirigeant vers l’ouest-nord-ouest, i5 milles.
Des champs de Basili à Targha A-s^jo (ou Tougha **yJa) dont nous avons déjà parlé *, 15 milles.
Reprenant notre récit, nous disons que de Tarhines u^J^yis (Traina) à Maniadj ^L***, qu’on nomme aussi Ghaïran el-Dakik ^_aïoji y|^, on compte 20 milles.
« Maniadj ^uà* ( Maniace ) est un bourg florissant, bâti dans « une plaine où l’on trouve un bazar bien fourni, du commerce « et toute sorte de provisions en abondance. » Ce bourg est situé vers l’angle septentrional du Djebel el-Nar (du mont Etna), à 5 milles de distance, « sur les bords d’un cours d’eau qui prend sa « source à 3 milles et qui fait tourner des moulins. » De Maniadj à Adernô^jjil dont nous avons déjà parlé (le chemin longe les bords du Wadi Mousa ^f^i), 20 milles.
De Maniadj à Randadj ^Î-XJ; (Randazzo), en se dirigeant vers l’orient, 1 o milles.
« Randadj ^«^-y (Randazzo) est un bourg ou plutôt une petite « ville avec marché florissant, commerce, industrie. On en exporte «beaucoup de bois. • De là à Castilion QjJJa*»* (Castiglione), 20 milles.
Dans l’intervalle est un petit fort ou une station dite Almodou ^yJi (Mojo). « Castilion est une place forte bâtie sur une éminence, « bien peuplée et très-commerçante. » De là à Mascala *X Jua.* (Mascali), bourg situé sur l’angle maritime de la montagne (du mont
1 Tusa?