Le Nil tire visiblement sa source du mont Atlas. Ce mont est dans la Macennitide, près de l’Océan, du côté du couchant ; il s’élève beaucoup plus que les autres montagnes, ce qui a fait dire aux poètes qu’il était une colonne du ciel ; car personne n’est jamais monté au sommet et n’a vu sa cime. Aussi est-il constamment couvert d’une neige d’où se forme, l’été, une quantité prodigieuse d’eau. D’ailleurs, toute la partie qui environne le pied de la montagne est marécageuse, et cet état s’augmente encore alors et produit, dans cette saison, la crue du Nil ; car c’est de ces marécages qu’il sort, comme en sont un témoignage le crocodile et les autres animaux qui y naissent aussi bien que dans le fleuve. Que personne ne soit surpris, si j’ai découvert ce qui était inconnu aux anciens Grecs ; c’est que les Macennites habitent le voisinage de la Mauritanie-Inférieure et que plusieurs des soldats qui servent dans ce pays vont jusqu’à l’Atlas.