Si les populations sédentaires des oasis ont un idiome tamazight, toutes les tribus nomades du sud du Bani, Wulad Yahya, Ida Û Blâl, Ayt Û Mribt, parlent l’arabe. Femmes et enfants n’usent que de cette langue. Parmi les hommes, beaucoup n’en savent point d’autre ; ceux là seuls que de longues affaires appellent dans les Qusûr apprennent à la longue un peu de Tamazight ; ils mettent de l’amour-propre à ne s’en servir que quand leur interlocuteur ne comprend pas l’arabe, lorsque c’ets une femme, par exemple. Les familles d’Wulad Yahya qui habitent le Zgid et le Dra, … font exception à cette règle. Ces familles isolées, en contact journalier avec les Imazighen, ont appris leur langue, bien qu’elles se servent entre elles de l’arabe.
Un chef héréditaire commandait avant chaque fraction des Ida Û Blâl, seule le titre subsiste dns les familles qui le possédaient, le pouvoir n’y est plus attaché : les groupes s’administrent isolémment par l’assemblée de leurs principaux membres. Un Daûblalî a une grande autorité sur toute la tribu et peut, sans en porter le titre, en être regardé comme chef : il s’appelle ‘Alî Wuld bn Na‘îlât. Bien qu’ayant une maison à Tûg Ar-Ryh, il habite sous la tente, avec l’ensemble de ses concitoyens. Hayan, sa considération est aussi grande chez les Mekrez (fraction adverse, viennent de sortir d’une guerre pour la protection d’un client Hayan). Hors de cette influence, les IUB n’en connaissant que deux, à un degré moindre : l’une, temporelle, celle qu’Alî Bn Hiba, de Jebayr, s’est acquise par ses richesses, l’autre, spirituelle, celle de Jakanî Hamd Digna bn Al-Mukhtar, marabout de Tindûf.
Les IUB sont indépendants et ne reconnaissent point le sultan. Je demandais un jour à l’un d’eux s’ils avaient eut es relations avec lui :
« Si, nous en avons eu, il y a un an et demi ; Mawlay Al-Hasan ayant, pendant sa campagne du Sahel, envoyé des secrétaire et des mkhaznî ramasser l’impôt dans le Râs al-Wad, nous dépêchâmes un Ghazû s’embusquer sur leur passage : quand les gens du gouvernement revinrent, avec des mulets chargés d’argent, on les attaqua, les mit en fuite et l’on ammena n triomphe parmi nous le tribut des habitants du Sûs et les armes et les chevaux des mukhâznî ».
[…]
Les incursions des Brâbâr sont contraires à toutes lois, car les IUB sont clients des BRBR. Chaque année, ceux-ci envoient des députés percevoir le montant du tribut, une Awqya/fusil, et pour ceux qui voyagent sur leurs terres, en outre, 2 Awqya/chameau, 1/âne et 1/personne.
La dbîha existe depuis une temps immémorial : jadis, les conventions étaient respectées des 2 côtés, auj, profitant de la faiblesse de leurs vassaux, les BRBR font exécuter les clauses à leur bénéfice et ne tiennent pas compte de celles qui sauvegardent les IUB
Ghazû :
C’est la première des institutions, […]1 ou prs individus, connus pour leur audace […] font appel aux hommes de bonne volonté. Des jeunes de la tribu se présentent ;souvent des Shllaha des qusur se joignent à eux, ou prêtent leurs chevaux moyennant une part de butin. Les ghazû se composent de chameaux, de chevaux et de fantassins. Les derniers, parfois de 400 à 500hommes, font des expéditions de courte durée et dans un rayon peu étendu. Les autres ne dépassent pas 100 combattants et opèrent au loin. Ils emmènent des chameaux chargés de dattes, s’installent auprès d’un point d’eau et envoient chaque jour des cavaliers à la découverte ; l’un d’eux apperçoit-il un convoi […] on s’élance à la poursuite de la proie, on s’empare des marchandises, on dépouille les hommes, s’ils appartiennent à des tribus éloignées, à des tribus faibles, ou si ce sont des juifs, on les renvoie nus, mais vivants ;s’ils sont d’une fraction proche et dont on redoute les représailles, on les tue pour sauver le secret.
[…]
Les IUB, ces impies qui ne veulent pas entendre parler de religieux, ne partent jamais sans en avoir un dans leurs rangs. Ils l’emmènent pour prier Dieu et rendre l’opération furctueuse […] on paie ses services sur les bénéfices de l’opération ; a-t-on fait de riches captures, il touchera une part considérable, s’est-t-on fatigué en vain ? […] C’est un mauvais marabout ! On l’accable de reproches ; on ne lui donne rien, on ne l’emmènera pas une autre fois.
Caravanes sans danger printemps et automne Timbuktu(Tindouf, Tafilalt, Draa
Histoire du docteur Lenz et de sa carabine à répétition qui lui a permis d’éviter les ghazû selon els IUB, qui tire 150 coups sans recharger ! Rgibat et Oulad Dlaym, et Brâbr.
[…] Les IUB ont des idées fort étranges sur les chrétiens ; ils les considèrent plutôt comme des Jnûn, des magiciens que comme des hommes ordinaires. Ils les croient peu nombreux, disséminés dans quelques îles du nord, et doués d’un pouvoir surnaturel : les uns me demandaient s’il était vrai qu’ils labouraient la mer, d’autres si les Français étaient aussi nombreux que les IUB […] Ils savent de nous une seule chose, depuis 3 ans, les gens de Figig, poignée de Shlaha et de Haratîn nous font impunément le Jihad…eussent-ils osé attaquer une tribu comme la leur ? […] Jamais !
Notre réputation est telle dans le Sahara Marocain […] on n’y admet pas que notre patience à Figig soit respect pour Mawlay al-Hsan, il n’est pas le maître de F […] il n’y a guère plus d’ignorance, en effet, à mettre au même rang la France et les IUB qu’à croire F soumis au Sultan de Fâs !