Eloge
O ville inestimable de Merrakech, largement connue
Du point où le soleil se lève jusqu’au point où il se couche !
Ton jardin, une merveille, dépasse tous les jardins des rois
En éclat, en oeuvres d’art, en verdure.
Ton verger, qu’on nomme Meserra,
Est un berceau magnifique, toujours enchanteur.
On y voit avec plaisir verdir de tous côtés
Des orangers aux belles frondaisons, des massifs de citronniers.
Le dattier y croît et, penché sur sa femelle,
Il en féconde les fleurs de son seul parfum.
De nombreux oliviers chargés de fruits y bruissent à travers les airs,
Pointant leurs cimes jusqu’au ciel.
Des ruisseaux y serpentent et coulent doucement,
Offrant aux regards des eaux plus claires que le cristal.
Mais écoute, illustre ville : on dit 3 que tes murailles,
Si larges et si hautes qu’on les ait bâties, s’écrouleront,
Et que ton Meserra restera seul,
C’est-à-dire que l’âme subsistera quand le corps aura péri.
Tout ce que le soleil dore de ses rayons
Doit, si grand soit-il, tomber à terre ;
Tout cesse, enfin, de ce qui a commencé ;
Le temps, le temps rapide change toute chose.
[…]
Pour ceste raison je trouve bon, cherre Patrie, de ATOUS ferre participent de se que, par le moyen de l’ambassade de monsieur Antoine de Liedekercke, qui, par ordre des Très-Hauts & Puissans Seigneurs les Estats des Provinces-Unies du Pays-Bas, & de Son Altesse d’Orange, par lui fut fette au roy de Marocco, le tout remarqué, & mis par crajon 3 sur du papyer, & gravez sur du cuivre; duquel aura gré, bénin Lecteur, au très-artiste en la portreture & tallie douce Adrien Matham, qui, de ses propres yeux, l’a veu en effect, & par lui le tout mis en lumière, ainsi qu’il est mentionné si-devant, pour le service & utilité de tous espris scavens & curieux.
Après que l’an 1640, le 1 jour de novembre, nous estions sortis devant l’isle S. Martin, où nous avions esté l’espace de 6 semaines, nous vinsmes, le 9 décembre, à descouvrir les costes de Barbarie, battus de beaucoup de vents contraires, tempestes & orages, non sans grand danger de nos ATies souvent, tant que finalement, le 24 dito, nous arrivasmes à la rade qui est devant Asafia, d’où, tant par
la crainte qu’avions d’estre jette par les vents & tempestes à bas bord que pour l’amour de quelques autres isles & hazards que cherchions, & que nous vindrent aussi au devant, nous levions par fois l’ancre & rentrions de rechef en mer jusqu à l’ 1 feburier, lors que nostre seigneur l’ambassadeur descendit à terre avec toute sa suite, où il fut magnifiquement receu à Asafia, à la façon du pays, avec clairons, tambours & grand nombre de mosquetaires, accompagné du très-noble gouverneur de la ville, & l’alkeir Jan Janszen d’Haerlem, ayant devant luy un cheval très richement apparaillé.
Et, après qu’avions esté quelques 3 semaines à Asafia, nostre dit sieur ambassadeur partit le 7 de mars de là vers Marocco, distante de quelques 4 journées de chemin de ceste ville Asafia, estant pareillement un des principaux ports de mer de toute ceste coste de Barbarie ; auquel voyage nostre ambassadeur fut convoyé & accompagné par environ 200 cavalier morisques, sur lesquels commandoit, de la part du Roy, le sieur alkeir Rammerdam, un François de nation, qui tient sa residance sur un chasteau à une lieuë d’A[sa]fia, sur le rivage de la Mer Salines, qui est un lac d’environ une lieuë de circuit, d’où se cueille abondance de bon sel, que les nostres contemplèrent avec grande admiration, estant ceste place bien 9 milles distante de la mer, & assise parmi des hautes montagnes ; & environ 50 pas de l’eau salée, se trouvée dans des puis l’eau fraîche & douce. Ces dicts cavaliers, qui nous escortèrent, firent, à l’honneur de nostre sr. ambassadeur & de nous tous, plusieurs & divers passe-temps & gentiles escharmouches à cheval, d’une telle rondeur & vistesse que c’estoit une chose du tout admirable à veoir, quelques uns estans armés de harquebuzes légères & piques longes. Estans ainsi par chemin, nous endurasmes grand’soif (la chaleur de ces pays estant très-grande), dont les Larbusses”, estans un peuple qui çà & là ont au plat pays leur demeure dans des tentes, nous vindrent en deux ou trois endroits présenter à boire du laict de chameaux, de quoy nous soulagames un petit nostre coeur altéré, tant qu’au quatriesme jour (après nostre départ d’Asafia, & après avoir soufferts par chemin assez grandes incommoditez) arrivasmes sains & saufs à Marocco ; où nostre sieur ambassadeur avec sa suite fu pareillement très magnifiquement receu, & au quatriesme jour après son arrivée eust audience auprès de Sa Majesté Royale de Marocco, auquelle l’Ill. Ambassadeur remonstra la charge & commission des Très-Hauts & Puissans Seigneurs, les Estats-Generaux, & Son Altesse d’Orange.
Je ne veux point ferre ysi un long discours de l’agréation que le Roy & les grans dedens Marocco eurent du récit faict par Mr. l’Ambassadeur & les siens touchant Son Altesse Mons. le Prince d’Orange, & de ses hauts heroïcque fects, en matière de guère, dedans se Pays-Bas, & comme les mesmes ne se peurent assez rasasier par l’ouye des particulières grandes victoires [que], à l’encontre de sy grand & puissent monarque qu’est le roy d’Espagne, parla bénédiction de Dieu, sous la grende & le sage conduicte de plus renommé Son Altesse d’Orange, de temps en temps, à l’estonnement
de tous le inonde, heureusement avons acquise ; duquel paroist que l’esclattente renommée des arrivées en ses Pays-Bas, par les conjecture, desains des haute pansées de Son Altesse, ont esté effectué, & mesme les partie du monde incognue est apparent d’estré rempli.
Le mesme allégué sr. ambassadeur a entre autre effectué que 45 esclaves chrestiens ont esté remis en liberté, & les rameina quant & soy dans ceste nostre chère patrie, lequels avoyent esté là détenus prisonniers l’espace de 3 ans & demi, sous servitude très-cruelle & barbare d’un terrible tyran, nommé Sidi Ali, santon de St. Cruze, distante environ 70 lieues de Maroco.
Coutumes : circoncision (excision ?)
Le roy de Marocco tient un estât extrêmement splendide, & outre ce ont ces peuples plusieurs estranges ; à nous redicules cérémonies ; et services divins, lesquels neantmoins ils practiquent et; exercent avec beaucoup plus de zèle que souvent la pluspart de Chrestiens ne font le leur. On y circoncit tout masle, selon leurs loix qu’ils tiennent de leur prophète, à l’encontre duquel le sexse féminin ont leur circoncision tout d’un autre sorte, desquel nous ne trecteront point le particularitez, pour raison nous obligent à cet effect.
Esclavage des Turcs :
Ils s’accordent en la circoncision avec les sujets du Grand Turc, & se tiennent comme eux à la loy ou l’Alcoran de Mahomet, mais ont neanmoins entre eux quelque différent, qui fait qu’ils n’entreportent telle haine & envie, que nous-mesme avons veu que quelques esclaves turcs, faits prisonniers, y estoyent en aussi dure servitude que quelques uns mesmes de nos esclaves chrestiens.
Ayd Royale :
La Pasque des Morisques s’approchoit justement lors questions en la Court, laquelle feste se célèbre parmi eux quelques jours de loin. Le Roy, au jour de Pasque, monte avec le bassa & plusieurs autres grands seigneurs à cheval, & va en grande magnificence à environ une heure de la ville, estant le Roy vestu. de ses habits royaux au plus magnifique. Onluy tient sur sa teste un umbre ou pavilion, & au reste est accompagné de plusieurs milliers de personnes tant à cheval qu’à pied, demenans excessivement grandes joyes & alegresses avec toute sorte de musique, sonnans du clairon, du tambour & trompettes, & jouans sur des bassins d’airain & plusieurs autres instrumens bien estranges.
Et, venu au lieu assigné, le Roy descend de son cheval, & on luy présente là deux béliers, ausquels luy-mesme les coupe la gorge, & puis les laisse là seigner. De quoy ils tirent puis après un augure ou présage asseuré ; car, si ces béliers, après estres saignés, mourroyent tost après, l’on conclud de là pour eux & leur pays beaucoup de mal & adversité ; mais si, au contraire, ces béliers saignent un quart d’heure ou d’avantage avant rendre l’esprit, ils tiennent cela pour un signe asseuré de beaucoup de bon heur, & que l’année ensuivante ils jouiront en leur pays de félicité & prospérité.
Justement, lors que fusmes là, ce saignement dura selon son souhait longtemps ; de quoy le Roy tesmoigna très grande joye & resjouïssance, & à son retour en la court fut envoyé en son palais par plus de 2 000 (tant concubines qu’autres femmes) qui par chansonettes, jeux el danses, faites à leur mode, avec grande révérence & alegresse le conduisirent dans son palais ; & le reste du jour se passe en toute sorte de plaisirs & passe-temps, bien mangeants & non moins beuvans.
Fête du Nouveau Né :
Aussi se tient à mesme temps la feste triomphante de la naissance au roi noveau né, duquel la Reyne vint à gésir ces jours là ; laquelle feste se célébra aussi avec beaucoup de tesmoignages de joye, comme de feux & diverses autres manières qu’ils ont en ces pays, pour faire paroistre leur resjouissance.
Diplomatie :
Nostre sieur ambassadeur & sa suite, durant ces deux mois qu’estions à Marocco, receurent autant d’honneurs & service que personne au monde n’en sçauroit souhetter d’avantage, voire beaucoup plus que nul potentaet chrestien n’a coustume de monstrer à aucun ambassadeur, demonstrans par cela combien la cortoisie qui est naturelle aux Très-Hauts & Puissants Seigneurs les Estats & nostre venue leur estoyent bienvenues & agréables,
Femmes du Roi :
Le roy de Maroco a, outre ses 4 femmes mariées, encor 200 autres, qui se gardent en diverses chambres par quelques eunuques de différentes nations.
Muezzin :
Il n’y a en ces pays nulles cloches, icelles y estans defandues par les loix du pays, tellement que de nécessité il leur fault juger du temps selon le cours du soleil. Contre le soir, comme aussi contre la minuict & sur la poinct du jour, il y a par tout des gardes sur les tours, qui crient à chaque coup : « Halla, Halla, Halla, Machomet Roshalla » ; à quoy l’on peut faire à peu près conjecture comment il en va du temps.
Mosquée et prière :
Il ne nous estoit nullement loisible de mettre pied dans leurs temples ou maisons pieuses, mais bien, en demeurant dehors à la porte, y regarder dedans, combien qu’il n’y ait rien de notable à veoir, que tant seulement quelques lampes ardentes. Et quand eux-mesmes y entrent pour faire leur service, ils se lavent premièrement de pied en cape, & puis ayans deschaussés souliers, entrent au temple. Il n’est permis à femme quelconque, estant encor en estât de pouvoir porter fruict, d’y entrer, ainsi seulement aux jeunes fillettes de 8 a 9 ans au plus, & aux femmes anciennes & surannées ; les autres se peuvent exercer à la façon du pays en leurs maisons. Environ une demi-heure avant que leur prédication commence, l’on boute hors de la tour un drapeau blanc, & la prédication estant commencée, on le retire.
Marrakech :
Les habitans de Marocco ont une forte imagination & pleine fiance en certaine prophétie, faite dès long temps sur la ville de Marocco, dont le contenu, réduit en rithme, se peut veoir icy en nostre pourtraict au dessus de la grande tour. Cette ville de Marocco est l’une des plus grandes & magnifiques de tout le monde, & fort pleine de peuple, & fréquentée journellement de diverses nations des pays circumvoisins, qui y negotient.
Juifs et Negres :
Les Juifs y ont dans la ville une place, où ils ont leur demeure par ensemble, estant pourveue de murailles tout autour, laquelle ils referment, notament les nuicts ; & est ceste place si grande en son circuit qu’elle seule à bon droict pourroit passer pour une ville assez considérable. Les Juifs donnent quelque contribution au Roy, & sont eux mesmes la pluspart fermiers des revenus du Roy. Les femmes de ceux-cy sont du tout blanches, mais celles des naturels, brun-jaunes ; & outre ce, y a une autre sorte aussi noire qu’aucun noir pourroit estre : laquelle triple diversité trouvasmes fort estrange de voir dans une & la mesme ville.
El-Badi :
Quant à la court royale de Marocco, de laquelle nous vous représentons le pourtraict fort exactement tiré au vif, c’est une place sans pareil, n’y ayant palais ni maison royale au monde aceomparable à icelle, surpassante de beaucoup, tant en grandeur qu’en sumptuosité & splendeur d’édifice, tout ce qui se peut trouA’er ; & par conséquent doibt [non] seulement estre tenu pour un huictiesme miracle du monde, mais pourroit à bon droit estre réputé et nommé le merveil des merveilles ‘.
La tour qui est au palais est si artificiellement elaburée au dedans, & faicte avec telle industrie & practique, que mesme le Roy estant à cheval y peut monter jusques au plus haut & pinacle mesme de la tour, comme par deux fois nous le vismes pendant questions là ; & eussions fort volontiers contemplé quelle estoit ceste structure au dedans, mais, quand bien avec très grande courtoisie on nous avoit monstre tout ce qui estoit tant au dedans qu’au dehors du palais royal, toutes & quantes fois qu’en estions désireux.
Toutesfois pour mettre pied au dedans de leurs temples ou tours, cela ne pouvoit estre permis à aucun chrestien, comme de fàict, dès nostre première arrivée, on nous en avoit faict defence bien stricte ; & cas venant que quelcun, estant adverti, vînt neantmoins à transgresser le commandement, il fault sans miséricorde quelconque que de deux choses il en choisisse l’une, ou de mourir à l’heure mesme, ou bien d’estre circonci selon leurs loix.
Volerie
Aussi avons-nous veu, avec grande admiration, que, tous les jours environ la vesprée, il s’assembloit autour de ceste tour une multitude infinie & incroyable de quelques oiseaux, parmi lesquels il y avoit des faulcons, vautours & encor autre sorte fort semblable aux faulcons ; desquels oiseaux, après qu’ils eurent voltiges environ un grand démi-heure autour de ceste tour, quelques-uns prindrent
leur giste dans les creux & caveaux de la tour, & les autres, estans bien la plus grande partie se repartirent sur les arbres du Montseraet, ou sur quelques vieilles maisons & mazures.
Cigognes
Notez qu’en nostre pays on dict comunement & on se faict accroire qu’en nul royaume se nourrissent ou s’entretiennent aucunes cigognes ; de quoy neantmoins avons icy trouvé le contraire, car, l’espace d’un an tout entier, avons veu icy ces oiseaux par centaines se nourrir en ceste court royale. & y faire leurs petits en très-grande multitude. Et nous fut raconté pour véritable par diverses personnes très-dignes de foy, que ces cigognes souloyent estre tousjours et continuellement en guerre & débat avec ces autres oiseaux, qu’avons dict voltiger autour de la tour, comme faulcons, vautours & semblables ; mais qu’une fois ayans combatus trois à quatre jours durant avec grande animosité, & s’estans bequetés d’une telle rage & furie que de part & d’autre il y en eust un nombre infini de tués, ils ont depuis vescu par ensemble en bonne paix & concorde, tellement qu’à présent ils s’assistent (comme avons veu journellement) flanc à flanc, sans s’entremordre ou se faire mal quelconque : chose vrayement notable & digne de considération, si ainsi est qu’on la peut croire.
Menara ?
Aussi se veoit icy le jardin ou lieu de plaisance du Roy, nommé Montseraet, tant eminent en toute sorte de plaisirs & beauté qu’il n’y a plume qui le puisse suffisament exprimer. L’eau très-agreable descendant des montagnes entre d’un costé dans ce jardin ou lieu de plaisance, & sorte derechef de l’autre, passant par un canal relevé de terre bien la hauteur de trois hommes, & rempli de poissons d’un goust très-appetissant. Ce jardin gist environ à une demi-heure de la ville, & est pourplanté de quinze mille très-delicats citrones & autant d’orangies & datiers, dont les fruicts surpassent de beaucoup en plaisance & douceur de goust presque tout ce qui se trouve es autres pays ; aussi y a il bien trente-six mille oliviers. Quant à l’odeur très-souëve & amiable de tous ces beaux fruicts, & le gringoltement & chant très-doux & plaisant des oiseaux, qui outre ce y sont encor ornés de plumes d’une beauté indicible, il est facile à juger combien cela doibt apporter du contentement. Aussi est par les Barbares mesmes ce lieu tenu et réputé pour le plus plaisant de toute la Barbarie : le pays y est, presque partout où l’on prend la peine de le cultiver, fertile & de bon rapport, réservé aux monts pierreux et limoneux. Il y a plusieurs animaux félons & sauvages, comme tigres & lions, qui ont leur repaire dans des villes ruinées & vieilles mazures, desquelles il y en a plusieurs en ce pays.
Tour de la Koutoubia :
Aussi ne mérite pas moins d’admiration une autre chose qu’on voit encore en ceste court royale, aussi un autre tour, laquelle, outre ce qu’en dedans & dehors elle est très artistement bastie, a encor pour ornement en haut 3 pommeaux d’or, pezans ensemble 700 livres ; lesquels pommeaux, outre la valeur du prix, sont d’abondant recommandables pour l’ornement singulier qu’ils y apportent. Les Morisques y tienent pour véritable que, si quelcun voudroit présumer d’enlever de là ces pommeaux, qu’au mesme instant le Diable ne manquaroit à luy tordre le col, & le précipiter de hault en bas, attendu que les pommeaux y sont adjurés par art egromantique. Cerlain bassa, qui volentiers eust enlevé de là ces pommeaux, les transperça de quelques coups de mousquet, mais n’osa neantmoins s’approcher d’iceux, craignant d’estre mal traitté & d’avoir le col rompu par le Diable. Le dit bassa fit, il y a quelque temps, une irruption dans la court de ce roy de Marocco, & la pila entièrement, le Roy estant contraint de prendre la fuite ; toute fois par négligence & mesconduite dudit bassa & ses gens, en fut derechef chassé, & le Roy réfugié par les siens repellé dans Marocco & restabli dans ses premier dignités, estats & honneur.
Chameaux et Lions :
Aussi veoit-on en la Court grand nombre de chameaux, lesquels de jour l’on meine paistre aux champs, & de soir on les rameine, estant une chose fort plaisant à A’eoir comment les jeunes suivent les A’ieux en si bel ordre.
De plus, il y a encor un autre court particulière, ou jardin enclos dans ceste court, où il y a trois lions & 2 lionesses qui s’y gardent pour le contentement & plaisir du Roy, & se monstrent aux estrangers quand il en est occasion. En ce jardin se veoit aussi grande quantité d’orangiers & citroniers, & outre ce diverses sortes de très delicieux & savoureux fruits, comme aussi des herbes & fleurs d’une odeur tant singulière, que, pour s’en servir en medicamens, elles surpassent de loing tout ce qui croît en ces pays icy.