Anonyme, III, Conquêtes des Falachas par les Ethiopiens, v. 1600 n-è

Alors l’hivernage se fit à Gubâê, et pendant qu’il était là, une nouvelle arriva qui disait :

« Les Falasha ont envahi le pays de Waggara, ont brûlé par le feu beaucoup de maisons, et ont fait prisonniers hommes et femmes; ceux qui moururent et ceux qui furent faits prisonniers sont peu nombreux, parce qu’ils sont descendus comme des voleurs, par la crainte du roi. »

Ayant entendu cela, le roi brida comme le feu, parce que la mouche a eu l’audace d’attaquer le chien, et cette audace ressemble à l’audace du boeuf sur le lion qui le brise, et à l’audace du mouton sur le loup qui l’enlève.

S’il avait de l’intelligence, il se serait amendé par l’extermination de son peuple, des forts qui s’étaient fait une renommée de  nt l’histoire a noté les actes de vaillance, et à la fin le récit de leur extermination.

Mais le Seigneur a jeté le délire dans le coeur de ce juif, pour qu’il oubliât la destruction de son peuple auparavant, à tel point qu’il a fait un razzia contre les chrétiens et a pris hommes et bêtes, afin que ce soit la cause de sa destruction.

Quant au roi, il commanda en disant :

« Celui qui ne viendra pas à notre porte le jour que nous fixons, parmi les troupes, les hommes à cheval ou à pied, ses biens seront enlevés et un autre prendra aussi sa fonction »

Et la voix de l’Awâj fit le tour en annonçant cela. Il partit de Gubâê et resta le samedi à Kambi de Waggara ; ce jour fut avec lui celui à qui convient l’honneur, la louange et la royauté, et pour la seconde fois il fit le samedi à Shewâdâ ; et sa marche fut avec lenteur à cause des aveugles, des boiteux et les infirmes, parce qu’ils le suivaient lorsqu’il allait en expédition, afin que sa main libérale et secourable envers les pauvres et les miséreux leur vienne en aide.

Ceux-ci avaient l’habitude de suivre ce miséricordieux partout où il faisait expédition, à cause de cette bonté, de même que se refusèrent à quitter Notre-Seigneur Jésus-Christ ceux qu’il rassasia avec 5 pains et 2 poissons. Comme disait un vieillard, le miracle des pains ne leur permettait pas de se séparer de   lui ; de même, les pauvres et les miséreux qui recouraient à la miséricorde de Notre-Seigneur ne voulurent pas se séparer de lui, et alors même que l’Awâj en avait proclamé l’ordre, ils refusèrent de le quitter, mais le suivirent. Lui aussi ne se fâcha point contre eux à cause de la transgression de sa parole, mais il soutenait ceux qui se trouvaient dans l’embarras et relevait ceux qui étaient tombés. Notre Seigneur disait aux gens qui le suivaient : Vous ne me recherchez pas à cause du miracle que vous avez vu, mais parce que vous avez mangé du pain et que vous vous en êtes rassasiés. Cela fait croire qu’il connaissait leurs pensées et leur amour du profit du corps. Quant à notre seigneur, il ne leur disait pas une parole pour affliger leur coeur, mais par des paroles douces, comme un père miséricordieux, et avec cela il multipliait les prières et les suppliques devant le Seigneur, pour qu’il lui fit voir la chute de son ennemi, le juif orgueilleux dont le nom était pire que Ses oeuvres et dont les oeuvres étaient pires que son nom, celui qu’on appelait Gweshân, qui était de la famille et des gens de la maison de leur chef, que le Seigneur a fait tomber dans la main du roi clément, qui tenait d’une main le châtiment et de l’autre main la grâce et la miséricorde qui protégeait les fidèles, et de l’autre main sortait la vengeance et le châtiment qu’il infligeait aux impies. Malheur à celui qu’il châtiait dans sa colère, et heureux celui qui a trouvé une récompense de sa main. Levons celui qui corrige par son châtiment et qui compatit aux pauvres dans sa clémence et dans sa miséricorde.

Lorsqu’il parvint à l’Amba, où Gweshân s’est confié, en cessant de se confier dans le Seigneur, qui en touchant les montagnes, les fait fumer. L’arrivée de ce roi eut lieu la troisième semaine, le 7 de Tahsas, et les gens de guerre vinrent à sa suite. Il les mit en rang et les plaça au pied de l’Amba, pour qu’ils le gardent de tous les côtés et qu’ils le privent de boire de l’eau.

Dahragot avec ses troupes campèrent en face, et les autres troupes aussi, placées selon leurs rangs et leurs grades, firent un Katama dans l’endroit qui leur était destiné.

Yonaêl et les siens campèrent dans le site le plus élevé, et obstruèrent tous les puits d’eau qui étaient sur les côtés de l’Amba. A côté de cet Amba, il y eut un autre Amba, le plus petit de tous, qui s’appelait Shakanâ, et au pied de cet Amba ils firent un Katama, le Shum Gabra Iyasus et Abërham, selon leur rang et leur tribu, et Sëh Agnê ‘Aqaba Mikâêl étaient près de celui qui était placé plus haut qu’eux. D’un rang avec les siens et avec d’autres troupes attaqua l’Amba, quant à ceux qui étaient postés au-dessous de l’Amba, c’étaient des Gwarâbara solides et guerriers et de haut rang dans leurs tribus.

Un jour il envoya un de leurs grands auprès d’eux, paraissant paisible, et demandant qu’on leur accorde la réconciliation. Et le soir de ce jour, il assaillit le Sëh-Agnê, et tua beaucoup, et tua leur chef ‘Aqaba Mikâêl.

Lorsque le roi entendit cela, il rugit comme un lion et appela Maqâbis :

« Va avec les tiens et fais un Katama là où se posta ‘Aqaba Mikâêl, et combats-le énergiquement jusqu’à ce que tu l’aies vaincu ou que tu sois vaincu ! »

Celui-ci ayant dit « Oho » (oui), alla où il lui avait commandé et prit l’eau à boire pour lui et pour ses bestiaux. Entre les 2 Amba il y avait un défilé étroit, où l’on se rendait pour affaires et pour la guerre, là il plaça des hommes forts pour les empêcher de s’entr’aider en paroles et en actes.

Lorsque les jours de la guerre se prolongèrent, le siège les serra davantage de toutes parts. lorsque les soldats du roi souffrirent de la faim et furent exaspérés, ils refléchirent et dirent :

« Il vaut mieux mourir dans la bataille contre les ennemis de notre seigneur, comme on dit : La lance vaut mieux que la faim »

Et cette pensée fut inspirée par la sagesse du Seigneur, qui abolit la guerre des confins de la terre. Ils continuèrent l’attaque pour monter à cet Amba et fortifièrent leur âme à la mort, et les Falasha aussi fortifièrent leur âme, mais le Seigneur jeta la peur dans le coeur des Falasha et le courage dans le coeur des chrétiens, et ils recommencèrent la bataille, et les soldats du roi dispersèrent ceux dont la pensée dans leur coeur était orgueilleuse et ils chassèrent les puissants de leur siège. C’est étonnant que ceux d’en bas aient chassé ceux d’en haut, car telle est l’habitude du Seigneur de détruire les forteresses.

Ces Falasha montèrent à l’Amba supérieur, où se trouvaient leurs femmes et leurs enfants ; les chrétiens s’emparèrent de l’endroit où restaient les Falasha et s’emparèrent aussi de l’eau que buvaient les hommes et les bêtes. Après un court intervalle, lorsqu’ils furent pressés par la soif d’eau, ils envoyèrent une lettre auprès des grands des gens d’Ela Wasangê, le chef des grands Belatênoch (jeunes officiers), qui était renommé et loué par ses compagnons de guerre qui ont acquis un nom par leur bravoure et par leur force extraordinaire. Le général de cette armée était alors Wasangê. Ils l’envoyèrent encore à Maqâbis, le chef des petits Bëlatênoch, avec les siens pour aider les combattants qui étaient à Shakana Amba.

Après l’arrivée de Maqâbis, les Falasha envoyèrent une lettre à Ela Sawiros, en demandant la paix. Les paroles de leur lettre disaient ainsi :

« Envoie pour nous une lettre auprès du roi, afin qu’il nous envoie Yonaêl pour nous recevoir et qu’il pardonne à nos péchés ; voici, nous avons péché avec nos pères, nous avons manqué et erré. Et toi qui appelles les hommes au repentir, que ta miséricorde nous parvienne; espérance des pécheurs, chercheur des brebis égarées, ne repousse pas ton troupeau, et reçois-nous avec les brebis qui paissent dans ta prairie. »

Ayant vu cette lettre, le roi eut pitié d’eux et envoya Yonaêl pour les recevoir et lui dit :

« Ne te fâche pas contre eux et ceux qui sont avec eux, et il ne s’est pas rappelé l’affaire du sang de ses serviteurs, qui a été versé par leurs mains. Combien est belle la bonté de ce roi miséricordieux qui ressemble à la bonté de Notre-Seigneur Jésus, qui pria pour ceux qui l’ont crucifié, en disant: Mon Père, pardonne-leur ! »

En arrivant au pied de l’amba, il dit aux Falasha :

« Je suis venu pour vous recevoir et pour vous faire du bien en tout. »

Ayant entendu cela, ils s’en réjouirent et descendirent avec tout ce qu’ils possédaient et laissèrent ni un vase dans leurs maisons. En arrivant auprès de Yonaêl, celui-ci leur communiqua la parole du roi :

« Restez, le roi vous le dit ! »

Ils s’en réjouirent encore davantage, car ils le connaissaient d’auparavant pendant que la domination du Samên était dans sa main. Cependant les Bëlatênoch qui se trouvaient avec Wasangê et Maqâbis voulurent les piller, mais Yonaêl les empêcha, craignant l’ordre du roi miséricordieux envers son Katama, et il leur deonna un Shëfra à peu de distance de là.

Quant à eux, ils s’approchèrent de Yonaêl selon l’habitude des hommes de faire un don à celui qui leur accorde une gracieuseté, 7 paires de boeufs, et de moutons aussi au nombre de 7, ainsi que 10 épées ; ils les apportèrent en son honneur. Mais lui, il dit :

« Je veux vos personnes et non pas votre bien ou vos épées. Vous combattrez avec elles vos frères qui se sont révoltés contre le roi, les boeufs et les moutons soient à votre disposition, le roi vous donnera des biens et moi aussi je vous aiderai, autant que je pourrai, des dons de mon seigneur. »

Il leur parla ainsi afin que soient contents ceux qui ne méditaient pas le bien mais le mal, et de purifier la pensée de ceux qui n’est pas pure de ruse.

Nous écrirons ce qui est juste à la suite de cela. Le soir de ce jour, environ cinquante de leurs hommes choisis, munis d’épées, de lances et de javelots ou couteaux, se tinrent devant sa face, et dirent : Permets-nous de   parler devant toi, car nous avons une demande à faire. Quant à lui, il les a prévenus, et leur a dit :

« Allez dans votre Shëfra, et ensuite vous viendrez me parler ! »

Ils sortirent et se rendirent dans leur Shëfra. Cette présentation devant Yonaêl, les uns disaient :

« (C’est pour) le surveiller »

Les autres disaient :

« Il les favorise pour qu’ils s’en aillent en secret et son coeur ne refléchit pas. »

Cette fois ils s’en allèrent en secret, mais ayant entendu le bruit de leur pied, Yonaêl les suivit avec sa troupe et trouva ceux qui étaient en retard et enleva leurs boucliers et leurs lances et les donna à sa troupe ; il envoya la moitié de sa troupe auprès de leurs femmes et de leurs enfants.

Quant à lui, il fortifia son coeur et les poursuivit, et après avoir marché un peu, il trouva en route ceux qui restaient en arrière et parmi eux les uns il a tué, aux autres il a pris les instruments des champs et les donna à sa troupe. Ceux qui s’enfuirent furent au nombre de 70 ou 80, 50 furent pris et 20 furent tués, et il les fit garder tous par sa troupe, dont il a fait une seule réunion; le lendemain ils les fit sortir dans une place vaste, en tua la moitié par la lance et l’autre moitié par l’épée.

Quant au faux prophète, leur prophète, dont la mort a été retardée, il (Yonaël) dit :

« Si tu veux vivre, demande-le en disant : « Par Marie, aie pitié de moi » et si non l’épée est devant toi ! »

L’autre dit :

« La mention du nom de Marie n’est-elle pas défendue? Hâte-toi ! Si je meurs, il vaut mieux pour moi que je m’en aille d’un monde de fausseté à un monde de justice, et des ténèbres à la lumière ; tue-moi vite ! »

Yonaêl lui dit :

« Si tu préfères la mort à la vie, meure d’une belle manière et incline ta tête ! »

Et il inclina son cou, et il le frappa avec l’épée, et d’une seule fois il le trancha et lui coupa en même temps les 2 genoux, et en traversant tout cela la lame de l’épée entra d’un empan dans le sol. Et ceux qui l’ont vu admirèrent la solidité de l’épée et le courage du juif jusqu’à la mort, qui déclara mauvaises les choses de la terre et déclara bonnes les choses du ciel. Une telle mort est bonne pour les messianistes, ainsi que dit Notre-Seigneur :

« Celui qui me confesse devant les hommes, moi aussi je le reconnaîtrai devant mon père qui est dans les cieux. »

Cette mort est vaine, parce que le Shéol la suivra.

Après cela, Yonaêl fit un don au roi, comme le font les guerriers à leur chef : environ 200 serfs et serves parmi leurs femmes avec leurs enfants. Le roi le remercia. Puis, ceux qui demeuraient dans Shakana Amba vinrent à Warq Amba ; au pied de cet amba ils firent un Katama semblable aux premiers. Cette fois la peur entra dans le coeur de Gweshan ; si le Seigneur ne lui fortifiait pas le coeur, son âme se serait séparée de son corps lorsqu’il vit leur multitude et le siège de son Amba ; et il fut terrorisé comme Nabal par les menaces de David le lion et comme Caïn le tremblant ; mais le jour de sa mort n’était pas encore arrivé.

A l’arrivée du roi fut accomplie la parole de David qui dit :

« La terre trembla et fut agitée, et les fondements des montagnes furent remués et commotionnés, parce que le Seigneur se fâcha contre eux. »

Toute la population était affligée de la famine et poussa des cris, ainsi qu’il est dit :

« Les premières nécessités de l’homme sont le pain et l’eau, et sans eux l’homme ne vit pas; c’est un animal parlant. »

Environ 200 moururent et leur sépulture fut les puits et les fossés ; on les abandonna là, sans creuser des tombeaux. Ce jour-là se levèrent 2 hommes qui dirent :

« Nous monterons à cet Amba, et ayant exploré ses chemins nous retournerons; mais en rançon de notre mort, quel sera notre récompense ? »

Ayant entendu cela, le roi se réjouit et leur promit beaucoup de de  ns, et par cette promesse ils allèrent vers cet Amba où personne ne pouvait ni monter ni descendre. En montant, ils trouvèrent un gardien à l’entrée d’un précipice, et prenant Taqarsa Zêbêt, ils retournèrent par la route où ils étaient montés. Ceci ressemble à l’acte des 2 explorateurs que Moïse envoya dans le pays d’héritage que le Seigneur avait promis aux enfants d’Israël, en disant :

« Je vous donnerai un pays qui coule le lait et le miel ! »

Et par cette espérance le coeur d’Israël fut fortifié et ne fut pas décomposé. Ces 2 hommes ayant pris de chez eux un Taqarsa, le firent venir et s’empressèrent de monter, et dirent à ceux-là :

« Que vaut-il mieux pour nous ? »

Ils dirent :

« Des cordes et Matshanà au nombre de 58, et lorsqu’ils les leur apportèrent, ils coupèrent du bois d’une coudée et attachèrent ces As‘aw avec 3 ou 4 Matshana qui dépassaient d’en haut jusqu’en bas, et firent avec cela des échelles pour mettre le pied et l’attachèrent à un arbre qui se trouvait au sommet de l’Amba ; ensuite, ils choisirent environ 30 hommes forts et expérimentés en guerre, qui se sont fait des noms dans leur temps ; ils choisirent aussi parmi les Turcs 9 hommes connus par leur force et leur bravoure, et en montant à cet Amba, ils tuèrent le gardien que nous avons mentionné ci-dessus et montèrent ensuite à Gwashan, et vers minuit il fut une surprise, et ils brûlèrent le Katama par le feu, et il fut un grand cri de crainte parmi les Falasha et un grand cri de victoire parmi les chrétiens.

Lorsque le roi entendit le bruit de leur cri et l’incendie des maisons de la ville, il sut qu’ils ont anéanti l’Amba, parce qu’il leur avait dit :

« Lorsque vous l’aurez brisé, vous me ferez voir l’incendie du Katama ! »

Et les soldats disaient de même. Par cela ils reconnurent la prise de l’Amba. Alors Dëb Anbasa, Nesër-Qano Wasânti rivalisèrent, et firent la joie des troupes du roi, jusqu’à ce que ce fut un miracle.

Gwashân tressaillit lorsqu’il entendit des cris de tous les côtés, et par suite de cette terreur l’intelligence lui manqua et il souhaita d’être englouti dans la terre comme Dâtân et Abiron, et que la foudre tombât et l’enfonçât dans la terre, mais sa mort ne fut pas par cela ; puis il aima mieux se détruire lui-même que d’aller trouver le roi et de toucher la main d’un chrétien, il préféra la mort; il projeta cela et alla avec ses parents et ses partisans Waalt vers l’orifice du précipice, s’y jetèrent et tombèrent près du Katama de Belên, et Belên coupa la tête de Gwashan et les têtes des siens, et fit un don à Yonaêl de leurs dépouilles, car il était le chef de l’armée. Ce fut une grande joie dans le Katama de Yonaêl à cause de la mort de Gwashan et des siens.

Je reviens encore à décrire l’histoire du salut de Gêdêwon de la mort dans ce jour-là. Lorsque Gwashan et les siens tombèrent dans le précipice, Gêdêwon fuirent de l’autre côté par le chemin droit sur lequel on marchait, tandis que ses femmes et sa soeur sautèrent dans le précipice et moururent tout près du chemin de Gêdêwon.

Combien est belle et forte la résolution de ces faibles femmes, qui ne tremblaient pas de la crainte de la mort, combien elles auraient mérité plus d’éloges aux jours des 7 enfants qu’Antiochos tua avec leur mère et leur père, parce que leur mort fut pour la garde de la loi de l’Ancien Testament, ce jour fut avant la venue de la loi chrétienne ; la mort de celles-ci fut pour la garde de la foi qui a été abolie et cassée et non pour la loi du Christ, qui a été envoyée au monde en accomplissement, loi pour laquelle mourut Arsima et plusieurs femmes comme elle, chacune par une torture différente, et ont laissé un beau nom après leur mort. Et celles-ci ont laissé (la honte) à la place de louange par leur refus de croire à la naissance de Notre-Seigneur le Christ de Notre-Dame Marie sans mixtion, qui fait entrer dans le royaume du ciel, et elles ont suivi le chemin tortueux qui les fera entrer au Séol.

Quant à Gêdêwon, il dit aux autres :

« Écoutez, voici nous allons nous égorger avec les épées et les lances, maintenant il vaut mieux pour nous mourir que d’être amenés captifs; n’avez-vous pas entendu ce que nos pères ont dit lorsque Titus, fils de Vespasien, voulut les prendre : Il vaut mieux mourir avec honneur que de vivre dans l’opprobre »

Et il les encouragea à agir ainsi. Il alla là où furent, postés les gens de Dahragot et passa entre eux, et étant passé indemne, il dit, c’est comme s’il passait les ténèbres. Et quand ils le virent, ils comprirent qu’il s’est courageusement livré à la mort, afin que pas un d’entre eux ne périt. Nous affirmons la parole de ceux qui disent :

« Ils passèrent dans la nuit, et si ce n’est pas ainsi, il n’y avait pas plus de 10 boucliers, comment a-t-il échappé aux 1000 braves et expérimentés en guerre, qui tiennent le bouclier et la lance ; à cause de cela, nous justifions la dernière parole et nous déclarons fausse la première, et ainsi il échappa jusqu’à son moment. »

Quant à Yonaêl, il expédia les dépouilles de Gwashn auprès du roi, et au jour.de la destruction de Gwashan, qui était l’ennemi de Marie, à la gloire de son nom convient l’adoration, tous les soldats, et ceux qui entouraient l’Amba, en étant retournés, avec Yonaêl, apportèrent la tête de Gwashân et des siens auprès du roi en don, selon l’habitude de la victoire sur les infidèles.

Cette fois il fit une joie telle que le bruit de leur joie fut entendu dans les montagnes et les collines et de tous les côtés, et les villes furent commotionnées. Pour moi, cela est ce qu’il dit :

« Il touche les montagnes et elles fument, fais éclater ta foudre et disperse-les, envoie tes flèches et étourdis-les ; je veux désigner par cela les coups de canon du roi. »

Ce jour-là était celui de la mort de Notre-Dame Marie, d’après ce qu’ont écrit dans le syaxare nos pères éminents. Abba Mikâêl et Abba Yohannes, évêques de Maliz et de Burles, et non dans un autre jour l’Assomption de Notre-Dame Marie.

Ensuite, il écrivirent la nouvelle joyeuse à la reine au sujet du miracle de la destruction de l’amba qui ressemblait au ciel, et cela pour qu’elle glorifie le Seigneur. Et ils envoyèrent par la main d’un Belâtêna, ce qui est le plus agréable à la reine et au roi.

La reine était dans ce jour en prières dans l’église et sa dévotion était pour le roi ; en ce moment elle ressemblait à Anne, fille de Phanuel, qui ne sortait du temple ni le jour, ni la nuit, dans le jeûne et dans la prière.

Aux monastères et aux ermitages aussi, ils expédièrent une lettre pour qu’ils veillent jour et nuit, et par la prière de ces saints le Seigneur accorda la victoire au roi Sarsa Dëngël, et par ses mains furent faits les miracles que nous avons mentionnés.

Lorsque la nouvelle arriva au roi par la main du Bélaténa, il appela ‘Asbê et Zapëraqlitos pour qu’ils lisent la lettre, qui a été appelée Yedagamàt par le roi, pour la beauté et bonté de sa forme. Et l’Azaj Bahaîla-Sëlûs et le docteur de la loi Abba Amha Giorgis, eux tous restèrent avec la reine en ce temps. Alors tous les gens du katama furent convoqués par l’Awaj, et cette lettre de la bonne nouvelle fut lue à haute voix devant les oreilles de l’assemblée. Et ayant entendu les paroles de cette lettre se réjouirent les hommes et les femmes, les vieillards et les enfants.

Les prêtres chantèrent selon le cantique de Moïse, le serviteur du Seigneur, en disant :

« Louons le Seigneur, qui s’est montré digne de louanges ! »

Et les femmes chantèrent des cantiques de victoire, car c’est leur habitude des cantiques de glorification au victorieux et des cantiques de haine au vaincu.

II fut une grande joie dans le Katama, et le roi dit :

« Nous sommes heureux d’avoir vu la chute de l’ennemi de Notre-Seigneur Jésus et il nous convient d’offrir le sacrifice dans cet Amba où la victoire nous a été donnée ! »

Il appela le Nabaro et lui dit :

« Offre le sacrifice avec des prêtres et des musiciens ! »

Et il y offrit le sacrifice, comme nous enseignèrent nos pères les docteurs de l’Eglise orthodoxe et dressa un Dabana ; ensuite ils retournèrent.

Le troisième jour après la mort de Gwashan, le roi apprit qu’il y avait un Amba plus petit que Warq Amba et tout près, et qu’il y avait beaucoup de Falasha dans la crainte et dans la terreur, il ordonna à Yonaêl qu’il lois fasse descendre par la douceur et sinon par la honte. Il partit et se rendit au pied de l’Amba, et les Falasha furent terrorisés et sentirent les douleurs de la femme en labeur d’enfantement ; ils envoyèrent une lettre à Yonâèl en disant :

« Donne-nous la promesse par serment que tu ne nous feras pas de mal ! »

Et ayant reçu la promesse, il vinrent avec leurs gens et leurs biens, et il leur dit :

« N’ayez pas peur, je demanderai pitié pour vous au roi. »

Il les prit et les présenta au roi.

Le roi se leva le lendemain et arriva à Shewada, et dans l’octave il arriva au lieu où se trouvait la reine, l’endroit où il a passé en allant à l’expédition et où il retourna de l’expédition de Samên. Alors le bruit des chants des prêtres et de la danse de la reine Agrod. Ce fut une grande joie que leur rencontre dans la victoire.

Le lendemain ils partirent et arrivèrent dans l’octave, à Gubâê, pendant les shabbats pour la réception du jeûne. Ce fut la joie, et il glorifia le Seigneur sans arrogance pour la victoire que nous avons décrite et non comme les païens qui, lorsqu’ils ont vaincu, ils croient que c’est par leur propre force et ne glorifient pas le Seigneur, et ne savent pas que la victoire et la défaite est dans la puissance du Seigneur.

Le jour de l’arrivée du jeûne, il renvoya tous dans leur pays et leur dit :

« Ce n’est pas pour que vous reposiez, c’est pour que vous supportiez la privation et que vous veniez le jour où je vous appellerai ! »

Il leur dit encore :

« Je vous le dis, parce que je vous amènerai là où vous trouverez des bénéfices, car vous n’avez pas trouvé des richesses, sinon la victoire contre les ennemis de Notre-Seigneur dans l’expédition de Samên. »

Et dans cet espoir ils partirent avec joie.

Oh, sa sagesse ressemblait donc à la sagesse de Salomon. Lorsqu’il sut qu’il engagera une autre expédition, il leur fit espérer qu’ils trouveront des boeufs dans leur expédition, ainsi que des esclaves et de grandes richesses, mais la joie de sa promesse ne fut pas fausse comme les gens faux, car ils trouvèrent des boeufs et des moutons, des serfs et des serves, ainsi que nous le ferons connaître.

Et la seconde semaine du jeûne, le roi envoya un ordre à toute l’armée et à tous les parents pour qu’ils arrivent pendant l’octave prochaine.