Si, aujourd’hui, en écrivant au plus mince personnage, on lui donne moins de 10 épithètes laudatives, il s’irritera et témoignera du mécontentement.
Les Samanides, qui ont régné pendant une si longue période, ne portaient chacun qu’un LAQAB. Nouh avait celui de Shah-in-Shâh ; son père était appelé Amir Shadid ; son grand père, Amir Hamid et Ismayl b Ahmed, Amir Adil.
Les cadis, les imams et les oulémas recevaient les titres de : Majd ad-Din, Sharaf al-Islam, Sayf as-Sunna, Zayn Ash-Shari῾a, Fakhr al-‘Ulama, et autres titres semblables, parce qu’ils se rapportent tous à la religion.
Le prince doit punir, et ne pas autoriser à les porter, les gens qui se les attribuent sans appartenir à la classe des interprètes de la loi.
On caractérisait de même, par le mot Ad-Dawla, les titres des chefs d’armée et des possesseurs de fiefs militaires. Ainsi, ceux-ci sont qualifiés de Sayf ad-Dawla, Hussam Ad-Dawla (le glaive), Zahir ad-Dawla, et d’autres dénominations semblables.
Le mot Mulk caractérisait les litres des gouverneurs et des administrateurs. Sharaf al-Mulk, Amid oul-Moulk, Nizam al-Mulk, Kamal al-Mulk.
Ces règles tombèrent en désuétude après le règne du sultan Alp Arslan, qui jouit du bonheur éternel.
La distinction établie entre les différents titres disparut ; la confusion fut extrême, et, comme les moindres personnages sollicitaient des dénominations honorifiques et qu’elles leur étaient accordées, elles tombèrent dans l’avilissement.