[Quçayla] y resta jusqu’au temps où l’autorité de ‘Abd al-Malik b Marwan se raffermit.
Mention ayant été faite alors, en présence du khalifa, du triste état de la ville de Qayrwan et des musulmans qui s’y trouvaient, ses compagnons lui conseillèrent d’y envoyer des troupes, afin de délivrer ce pays de Quçayla.
‘Abd al-Malik accueillit le conseil d’envoyer des troupes en Afrique, disant que la personne chargée de venger sur les polythéistes la mort de ‘Uqba, devait lui ressembler en piété : alors ses conseillers lui désignèrent unanimement Zuhayr b Qays. C’est le compagnon de ’Uqba, lui disaient-ils, c’est lui qui est le mieux au courant de ses projets, et le plus digne de venger sa mort. Zuhayr était en garnison à Barka ; il reçut de ’Abd al-Malik l’ordre de se rendre à bride abattue dans la province d’Afrique.
[…]
En l’an 69/688-9, Zuhayr arriva avec une armée nombreuse dans la province d’Afrique ; et Quçayla, qui avait reçu avis de son approche, rassembla les Berbers et quitta Qayrwan pour se rendre à Mamash.
Zuhayr vint alors se poster aux environs de Kairewan, et, après avoir pris trois jours de repos pour lui-même et son armée, il marcha contre Quçayla. La rencontre fut terrible ; chaque côté fit des pertes immenses ; mais la bataille se termina par la mort de Quçayla, et d’un grand nombre de ses partisans. Les musulmans poursuivirent les fuyards et tuèrent tous ceux qu’ils purent atteindre : les officiers des Grecs et des Berbers, leurs nobles et leurs princes y périrent tous. Zuhayr revint à Qayrwan, et vit que la province d’Afrique formait un empire très étendu […les romains débarquent à Barka…]
Mais Zuhayr venait de quitter la province d’Afrique, et il arriva à Barka pendant que les Romains y étaient encore. Il les attaqua avec ardeur ; lui et ses compagnons combattaient à pied ; la bataille fut terrible ; mais, accablés par le nombre des Romains, les Arabes succombèrent, et pas un seul n’échappa.