Or, le Seigneur décida un jour de rallier les Monts où vit l’homme […]Il déclara à son serviteur Enkidu:
« Enkidu, un homme ne peut pas dépasser le terme définif de sa vie, je veux me rendre dans la montagne, pour établir ma renommée ici-bas. Si la notoriété peut être établie ici-bas, je créerai ma renommée, et si aucune notoriété peut être établie ici-bas, je établirai la renommée des dieux. ”
Son serviteur Enkidu répondit :
«Mon Seigneur, si aujourd’hui, vous vous rendez dans les Monts du Cèdre, Utu doit en être informé. Une décision au sujet des Monts est l’affaire de Utu. ”
Gilgamèsh saisit un enfant brun, un animal sacrificiel, près de sa poitrine, de sa main il tenait un bâton sacré devant son nez, alors qu’il s’adressait à Utu des Cieux :
« Utu, je me rends dans les Monts du Cèdre ! Puissiez-vous être mon aide »
Du ciel, Utu lui répondit : «Jeune homme, vous êtes déjà noble dans votre propre pays, mais que voulez-vous faire dans les Montagnes ?”
“Utu, j’ai quelque chose à vous dire – un mot à l’oreille ! Je vous salue – par pitié prenez garde ! Dans ma cité des gens sont décédés, et les cœurs sont pleins de détresse. Les gens sont perdus ce qui m’emplit d’une pitoyable consternation. Je tendis le cou depuis les murailles de la ville : les cadavres à l’eau apprêtent le fleuve même à déborder. C’est ce que je vois. Ce sera mon tour également – c’est ainsi que va le cours des choses. Nul n’est assez haut pour atteindre le ciel, nul n’est assez large pour embrasser les montagnes. Puisque l’homme ne peut franchir le seuil final de son existence, je veux rallier les Montagnes, pour établir ma renommée ici-bas[…].
Utu accueillit ses larmes comme un sacrifice. Comme il sied à une personne compatissante, il se tourna vers lui plein de compassion:
« Maintenant, il ya 7 guerriers, fils d’une mère célibataire. Le premier, l’aîné, a des pattes de lion et des serres d’aigle. Le second est un serpent, le troisième est un serpent-dragon, le quatrième est un incendie, le cinquième un serpent- […], le sixième […], un ouragan des terres des rebelles dans les collines, qui bat les flancs des montagnes comme un torrent , ses eaux de crue détruisent tout. Le septième brille comme un éclair, et nul ne peut dévier sa puissance : Ils vous aideront vous rendre au pays des Montagnes où les bateaux doivent être hissés hors de l’eau ! »
L’abatteur de cèdres, Seigneur Gilgamès fut empli de joie.
Dans sa cité, ce fut le rappel des hommes célibataires, il les fit convoquer.
« Que celui qui a un ménage rentre dans son foyer ! Que celui qui a une mère aille à sa mère ! Que les mâles célibataires, semblables à moi, que Cinquante d’entre eux se joignent à mes côtés ! ”
[…]
Il prit la route des forgerons, afin d’armer la force de ses guerriers. Puis il se dirigea vers les vergers ombragés, où il y avait des arbres abattus, ébène, ḫalub, abricotiers, et buis. […]
Il traversa la première chaîne de montagnes, mais il n’y découvrit aucun cèdre, il traversa la seconde montagne, mais il n’y découvrit aucun cèdre. Il traversa la troisième montagne […etc…]
Quand il eut traversé la septième Montagne, il découvrit des cèdres, sans avoir à demander, et sans avoir à pousser plus avant ses recherches. Seigneur Gilgamèsh commença à couper les cèdres, tandis qu’Enkidu débitait leurs branches, et que ses compatriotes les empilaient
Huwawa découvrant Enkidu à couper du bois, et les fils des veuves venus avec lui les amoncelér eut, depuis son antre, une grande crainte de Gilgamèsh, il commença à ressentir de la terreur
Gilgamèsh fut bientôt vaincu par le sommeil, et il affectait aussi Enkidu comme une puissante envie. Ses compatriotes qui étaient venus avec lui frottaient ses pieds comme des chiots. Enkidu s’éveilla de son rêve, frissonnant de sommeil. Il se frotta les yeux, un silence étrange régnait alentour. Il poussa Gilgamèsh, mais ne put le réveiller. Il lui parlait, mais il ne répondait pas.
“O, Toi qui dort, toi qui dort ! Gilgamèsh, jeune seigneur de Kulaba, combien de temps vas-tu dormir? Les montagnes s’assombrissent, les ombres s’insinuent, le crépuscule s’installe en elles. Saint Utu s’est déjà niché au sein de sa mère Ningal. Gilgamèsh, combien de temps vas-tu dormir ? Les fils de ta cité, venu avec toi ne devraient pas avoir à attendre au pied des collines, leurs mères ne devraient pas avoir à se tenir au centre de ta cité. ”
85-89. Il posa alors dans son oreille droite un chiffon de lin qu’il couvrit de paroles violentes, il les recueillit, ramassa de sa main un chiffon imibé de 30 sicles d’huile et se mit à en frotter la poitrine de ilgamès. Alors Gilgamès se leva comme un taureau sur la grande terre, fléchit le cou, et s’écria :
«Par la vie de ma propre mère Ninsumun et de mon saint père Lugalbanda! Suis-je redevenu comme si j’étais endormi encore sur les genoux de ma mère Ninsumun? Tant que je ne saurais si cette être est un homme ou un dieu, je n’ordonnerai nullement de retourner à la cité de mes pas qui m’ont dirigé vers les montagnes. »
Le serviteur, tentant d’améliorer la situation, essayant de rendre la vie plus attrayante, répondit à son maître :
« Mon maître, tu n’as pas encore vu cet être, il ne devrait pas t’irriter. Moi qui l’ai vu avant toi, il m’irrite. Sa bouche est aussi pugnace que la gueule d’un dragon, son visage est le rictus du lion. Sa poitrine est comme un torrent furieux ; un lion mangeur d’hommes , il n’a jamais essuié le sang de sa bave
Parcours les Montagnes, O mon maître, je reviendrai à la cité, si je déclare à ta mère “Il est vivant ! “, Elle rira. Mais après, je lui dirai : “Il est mort!”, Et alors, certainement, elle pleurera amèrement ; il répondit alors :
«Ecoute, Enkidu, deux personnes ensemble ne périssent pas! Nul ne peut transpercer un tissu à trois couches ! Aucune eau ne peut pas laver une personne contre un mur ! Nul incendie dans une maison de roseau, ne peut être éteint ! Aide-moi, et je t’aiderai – que pourrait-on alors nous infliger ? »
[…]
“Si nous allons à lui, il y aura de la terreur! Il y aura de la terreur. Rest ! Et il y aura du sang! IIl y aura du sanf ! Reste!”
“Quoi que vous pensiez – Allons, allons à lui!”
Alors qu’un homme ne peut l’approcher à moins de 60 brasses, Huwawa a déjà atteint sa maison dans les cèdres. Lorsqu’il regarde quelqu’un, c’est le regard de la mort. Quand il secoue la tête à quelqu’un, c’est un geste plein de reproche. Quand il parle à quelqu’un, il n’a pas à prolonger ses paroles : « Tu peux toujours être un jeune homme, mais tu ne retournera plus jamais à la cité de la mère qui t’a porté!”
L’effroi et la terreur emplissent les nerfs et les pieds de Gilgamèsh. Il ne peut plus bouger. Ses pieds sont au sol ; ses ongles accoché au chemin.
A côté ses côtés, Huwawa s’adresse à Gilgamèsh :
« Viens donc, toi, porteur héroïque d’un sceptre de puissance de grande envergure ! La gloire des dieux, Noble taureau furieux prêt au combat ! Ta mère savait bien comment supporter son fils, et ta nourrice connaissait bien la façon de nourrir les enfants à la poitrine ! Ne crains rien, pose la main sur cette terre! ”
Gilgamèsh posa sa main à terre, et s’adressa à Huwawa :
«Par la vie de ma propre mère Ninsumun et de mon saint père Lugalbanda! Personne ne sait vraiment où tu demeures au cœur des montagnes ; ils aimeraient le savoir ; je t’ai amené En-me-Barage-si, ma grande sœur, comme ta femme dans les montagnes. [et…] , je t’ai amené Ma-Tur, ma petite sœur, pour être ta concubine dans la montagne. Cesse de m’infliger ta terreur ! Je veux devenir ton parent ! [et…] Je t’ai apporté dans la montagne un peu de farine, de la nourriture des dieux ! et un cratère d’eau fraîche [et..] je t’ai apporté de grandes chaussures pour tes grands pieds [et…] je t’ai apporté à la montagne quelques petits souliers pour tes petits pieds. [et…] je t’ai apporté dans les montagnes le cristal de roche, de la roche de NIR et du lapis-lazuli . Ne pourrais-je me rapprocher de toi et de ta famille»
Et Huwawa lui fit grâce successivement de ses 7 terreurs. Gilgamèsh et ses compatriotes purent élaguer les branches et à les rassembler, afin de les jeter au pied des collines.
Lorsque Huwawa eut enfin fait grâce de la septième terreur, il se trouvait aux côtés de Gilgamèsh. Il s’approcha de lui, par derrière, comme on le fait avec un serpent. Il fit mine de l’embrasser, puis le frappa à la joue avec son poing.
Huwawa lui montra les dents, fronça les sourcils et déclara : “Heros, tu as tort d’agir ainsi !” Le guerrier ajouta : « Assis-toi! » Huwawa s’assit et se mit à pleurer, versant des larmes. Gilgamesh lui jeta une corde comme pour un taureau sauvage capturé. Huwawa pleura.
Il tirait sur la main de Gilgamèsh : «Gilgamèsh, lâche-moi! Je veux parler à Utu!
Utu, je n’ai eu nulle mère pour me mettre au monde, nul père pour m’élever, je suis né dans les montagnes et que m’apporte-tu ! Et pourtant Gilgamèsh m’a promis par le ciel et la terre, et par les montagnes ! »
Huwawa s’accrocha à la main Gilgamès, et se prosterna devant lui. Puis le noble cœur de Gilgamèsh eut pitié de lui
Il s’adressa à serviteur Enkidu :
« Enkidu, laisse l’oiseau captif s’enfuir de la maison! Que l’homme capturé retourne embrasser sa mère! »
Enkidu répondit à Gilgamèsh :
« Allons, toi, le porteur héroïque d’un sceptre de puissance de grande envergure ! La gloire des dieux, Noble taureau furieux qui se tient prêt à te battre ! Jeune Seigneur Gilgamèsh, chéri d’Unug, ta mère savait bien comment supporter fils, et ta nourrice savait bien comment nourrir les enfants ! – Un si grand manque de compréhension sera dévoré par le destin, mais lui ne comprend que le destin. Quel idée même qu’un oiseau capturé puisse fuir la maison, ou qu’un homme capturé puisse retourner pour embrasser sa mère ! Alors tu n’aurais jamais qu’à revenir à la cité de ta mère et à t’ennuyer! Un guerrier capturé, libéré ! […]
Huwawa rétorqua à Enkidu :
« Enkidu, tu parles en haineux, tous ces mots hostiles contre moi! Toi, le mercenaire, embauché pour ta garde! Toi qui le suit à la longue, pourquoi parles-tu avec ces mots haineux ? »
Alors qu’Huwawa parlait ainsi, Enkidu, plein de rage et de colère, lui trancha la gorge et jeta sa tête dans un sac de cuir.
Ils entrèrent avant Enlil. Après avoir embrassé le sol avant Enlil, ils jetèrent le sac de cuir à bas, et présentèrent sa tête, et la plaçèrent devant Enlil. Quand Enlil vit la tête de Huwawa, il parla avec colère à Gilgamèsh :
«Pourquoi as-tu agi ainsi ? Il se serait assis devant toi ! Il aurait mangé le pain que tu manges, et aurait bu l’eau que tu bois ! Il aurait du pouvoir le faire !
Il donna alors l’âme de Huwawa aux champs puis aux rivières puis aux roselières, puis aux lions puis au palais, pour les esclaves des dettes, puis à la forêt et aux collines, puis à Nungal, la déesse de prisonniers.
La courtisane enlève ses vêtements
dévoile ses seins, dévoile sa nudité
et Enkidou se réjouit des charmes de son corps.
Elle ne se dérobe pas, elle provoque en lui le désir.
Elle enlève ses vêtements
et lui Enkidou tombe sur elle.
Elle apprend à cet homme sauvage et innocent
ce que la femme enseigne.
Il la possède et s’attache à elle.
Six jours et sept nuits Enkidou sans cesse
possède la courtisane.
Lorqu’il est rassasié de ses charmes
il lève son regard vers ses compagnons
mais en le voyant les gazelles se détournent de lui
et les bêtes sauvages le fuient.
Enkidou est sans force,
ses genoux le trahissent
lorqu’il veut suivre sa harde.
Affaibli, il ne peut plus courir comme autrefois
mais son coeur et son esprit sont épanouis.