Un commerce aussi étendu serait la source de richesses immenses dans un autre pays ; mais ici, plusieurs causes diminuent les bénéfices : d’abord le prix élevé des transports, tous faits à dos de chameau ou de mulet, prix que doublent au moins les nombreux péages établis sur les chemins du nord de l’Atlas et les escortes qu’il est indispensable de prendre au sud de la chaîne, ensuite, dans une région dont la plus grande partie est peuplée de tribus indépendantes et souvent en guerre entre elles, dont l’autre n’est qu’à moitié soumise et se révolte fréquemment, il arrive sans cesse qu’une caravane soit attaquée, qu’un convoi soit pillée, qu’un agent soit enlevé. Le commerce a donc ses risques, et plus d’un motif vient en amoindrir les gains. Enfin, il est entravé par le manque de crédit et par l’usure. Le taux d’intérêt atteint au Maroc des limites fantastiques, ou plutôt, il n’y en a pas. Voici les taux auquel prêtent à Fâs des Israelites qui se respectent : 12% pour une coreligionnaire d’une solvabilité certaine, 30% pour une musulman d’une solvabilité également assurée, 30% pour une personne de solvabilité moins sûre, mais qui fournit un gage, 60% dans les même conditions sans gage.
Il faut aussi compter […] l’absence d’une système monétaire uniforme ; il y a bien une unité monétaire, le mithqal, se divisant en 10 Awqya, mais c’est uen valeur toute théorique ; il n’existe point de monnaie la représentant ; on se sert de pièces étrangères et de quelques rares pièces du pays, les unes et les autres changeant de valeur dans chaque ville, dans chaque tribu […]
-Le Ryâl (pièce de 5 francs français ou espagnole), il a cours partout, c’est la monnaie principale, ‘lunité dont on se sert pour tous els comptes, toutes les évaluations.
-la Peseta (pièce de 1 francs, 5 vallent un ryal) ; toutes les pièces d’un franc françaises ou espagnoles passent dans els grandes villes, hors de là n’ont cours que els vieiilmes pestas espagnoles du siècle dernier ou des 10 premières années de celui-ci
Diverses monnaies en argent, il y en a une foule de modèles […] anciennes […] neuves, les plus fortes sont un peu plus grosses qu’un pièce de 0,50 fr, on ne leur donne aps d’autre nom que celui de leur valeur en Awqya, valeur qui change en chaque lieu […] avec une valeur relativement moindre que celle des pièces européennes.
Les pièces de 2, 0,50 et 0,20 fr n’ont cours que dans els grandes villes, de même de la monnaie d’or ; les populations des campagnes et des petites localités, n’ayant pas le moyen de le contrôler, refusent de l’accepter, craignant d’en rpendre de fausse.
Comme monnaie de cuivre, on se sert d’une monnaie nationale dont l’unité est la muzûna, on compte 4 muzûna dans l’Awqya […] sa valeur est uniforme dans tout le Maroc […] il n’ya pas de pièces d’une muzûna, il y en a de 2/3 et de 1/6, etc…
Le Ryal a une valeur qui diffère en chaque lieu […] Villes du Nord : 10 mithqal, Meknès, Demnat, Sûs désertique : 8-9 m. ; Tisint, 4-5 m, Sahil, 3-4, Tarûdant-Haha, 12-13 ; Draa-Dades : 4 ; à Debdou (frontière française), 2,5m. soit 100 muzûna ; 1 muzûna : 5 ct : 1 sous.
Dans ce smonneies […] il circule beaucoup de poèces fausses[…] surtout parmi les pesetas espagnoles, qui sont la monnaie la plus commune ; ces anciennes pièces, à emprinte souvent effacée, sont d’une imiotation facile […] ce sont le sjuifs, les talebs, les sherifs qui les confectionnent, tous ceux en un mot qui ont quelques instruction ; la plupart d’entre eux s’occupent d’alchimie et en attendant qi’ils découvrent la pierre philosophale, font de la fausse monnaie. Dans ces conditions, on ne reçoit d’argent qu’avec les plus grandes précautions ; le moindre paiement exige un temps infini, on n’accepte une pièce qu’après l’avoir retournée examinée, montrée à deux ou trois personnes, fait voir à un Juif, s’il s’en trouve. […] Il n’ya pas jusqu’à celles de cuivre qui ne soient souvent falsifiées.