Salâ al-Jadîda est située sur le bord de la mer. La ville ancienne, qu’on nommait Shâlla, était à 2 milles de la mer, sur les bords de la rivière d’Asmîr, qui baigne aussi les murs de Salâ et se jette dans la mer auprès de cette ville.
Shâla, la ville ancienne, est maintenant inhabitée ; on y voit seulement quelques restes d’édifices et de champs qui appartiennent aux habitants de la nouvelle ville.
Cette dernière est située sur le bord de la mer, et inapprochable de ce côté ; elle est belle et forte, bien que bâtie sur un terrain sablonneux, et possède de riches bazars.
Le commerce d’export et d’import y est florissant, les habitants sont riches, les vivres à bas prix et en abondance.
On y voit des vignes, des vergers, des jardins, des champs cultivés. Le port est fréquenté par des navires qui viennent de Isbalya et d’autres lieux de l’Isfân.
Le principal objet d’import est l’huile, on prend, en échange, toute sorte de comestibles destinés au littoral de l’Espagne.
Les navires qui abordent à Salâ ne jettent point l’ancre dans la rade, parce qu’elle est trop découverte ; ils pénètrent dans la rivière[…], mais jamais sans pilote, à cause des écueils qui obstruent son embouchure, et des détours qu’elle forme.
[…] les vaisseaux entrent au moment de la haute mer et ils en sortent avec le reflux.
La pêche dans cette rivière est tellement abondante que le poisson ne trouve quelquefois pas d’acheteurs.