Nous trouvâmes plusieurs habitants de ce village, vêtus d’une gaze très fine, qui est faite en France, et qu’ils appellent bikoui. Ce vêtement léger, aérien, et très propre à laisser apercevoir les formes du corps, plaît beaucoup aux dames noires. Cependant elles n’ont rien, dans leurs manières, qui corresponde à leur parure, car elles sont grossières et excessivement importunes. Je fus environné par une foule de ces femmes, qui me demandaient de l’ambre, des grains de collier et d’autres bagatelles, et leurs instances étaient si vives, si répétées, qu’il m’était impossible de leur résister. Elles déchirèrent mon manteau, coupèrent les boutons des vêtements de mes domestiques, et parurent vouloir pousser plus loin leurs outrages, mais je pris le parti de remonter à cheval et de quitter le village. Croira-t-on qu’une troupe de ces harpies me suivit plus d’un demi-mille !