J’avais heureusement avec moi un domestique nègre, nommé Johnson, qui parlait facilement l’anglais et le mandingue. Né dans cette partie de l’Afrique, il avait été vendu dans sa jeunesse et conduit à la Jamaïque. Son maître lui avait donné la liberté, l’avait emmené en Angleterre, d’où, après un séjour de plusieurs années, Johnson avait trouvé le moyen de retourner dans sa patrie.
Le docteur Laidley, qui connaissait ce Nègre, me le recommanda, et je le pris à mon service, en qualité d’interprète, à raison de quinze barres par mois. Je lui en payais 10 à lui-même, et j’en faisais compter 5 à sa femme. Le docteur Laidley me donna aussi pour m’accompagner un autre Nègre qui lui appartenait, et qui s’appelait Demba. Ce Demba était un jeune Nègre intelligent et gai. Il parlait non seulement la langue des Mandingues, mais celle des Serawoullis, peuple résidant sur les bords du Sénégal, et dont j’aurai occasion de parler par la suite. Pour engager Demba à se bien conduire, le docteur lui promit que, si à mon retour je rendais un compte favorable de sa fidélité et de ses services, il lui donnerait la liberté.