A mon arrivée à Taffara, je m’informai du douty, mais j’appris qu’il était mort peu de jours auparavant et que, des contestations s’étant élevées relativement à sa succession, il se tenait dans ce moment une assemblée des principaux habitants pour en élire un autre. Ce fut probablement à cette suspension d’autorité dans la ville que je dus le peu d’hospitalité avec lequel on m’y reçut, car quoique je disse aux habitants que je devais passer une nuit chez eux et que j’ajoutasse que Mansong m’avait donné quelques kauris pour payer mon logement, aucun ne m’invita à entrer chez lui. Je fus obligé de m’asseoir seul sur le bentang, exposé à la pluie et à un vent orageux qui souffla avec grande violence jusqu’à minuit. A ce moment, l’étranger qui m’avait aidé à traverser la rivière vint me voir et, remarquant que je n’avais point trouvé de logement, il m’engagea à partager son souper qu’il avait apporté devant sa hutte, car, étant lui-même logé chez quelqu’un, il ne pouvait sans la permission de son hôte m’inviter à entrer. Après ce repas, je dormis dans le coin d’une cour sur quelques herbes humides. Mon cheval soupa encore plus mal que moi. Le grain que j’avais acheté était consommé, et je ne pouvais m’en procurer d’autre.