Il mentionne les émésiens (Ils profanèrent l’Eglise qui avait été bâtie peu auparavant à Emèse ville voisine et la consacrèrent à Bacchus Androgyne, en mettant dedans sa statue ridicule, qui avait les deux sexes, Théodoret, l. III), Constance était arien
Jamais, dites-vous, le X n’a fait de tort à votre ville, non plus que le K.[…]. Nous avons appris quels sont les noms que désignent ces initiales. X veut dire Christ, et K Constance. […] Constance vous a causé du tort, en un seul point, c’est que, m’ayant fait César, il m’a laissé la vie. […] Comment alors pouvez-vous croire que je m’offense de l’entendre louer, moi qui me fâche contre ceux qui l’insultent ? Mais vous aimez Christ; vous en faites votre divinité tutélaire à la place de Jupiter, d’Apollon Daphnéen et de Calliope, qui a mis à nu votre perfidie.
Ceux d’Émèse (Homs) aimaient-ils Christ, eux qui mirent le feu aux tombeaux des Galiléens ? Et moi ai-je fait le moindre chagrin à quelqu’un d’Émèse ? Vous, au contraire, je vous ai presque tous offensés, sénat, riches et peuple. La plus grande partie du peuple, ou, pour mieux dire, le peuple entier, qui fait profession d’athéisme, m’en veut en me voyant attaché à la religion de mes pères; les riches, parce que je les empêche de vendre tout à un prix exorbitant; les pauvres, à cause des danses et des théâtres, dont je ne les prive point, il est vrai, mais dont je ne me soucie pas plus que les grenouilles des marais. Et n’ai-je pas raison de m’accuser moi-même, quand j’offre tant de prise à une si grande haine?
Impiété et Avarice :
C’est un grand scandale qu’une cité comme la vôtre traite les dieux avec plus de mépris que la plus chétive bourgade des extrémités du Pont. Avec d’immenses propriétés territoriales, quand arrive la fête d’un dieu de ses pères (Daphnè), dans un temps où les dieux ont dissipé les ténèbres de l’athéisme, ne pas faire la dépense d’un oiseau, elle qui devrait s’imposer le sacrifice d’un bœuf par tribu ! […] Il n’en est pas un parmi vous qui ne répande l’argent à pleines mains pour […] les fêtes du Maiouma (Ascension et Pentecôte) » ; et, pour vous-mêmes, pour le salut de votre ville, pas un citoyen ne fait de sacrifice, ni privé, ni commun[…]et c’est à la ville, selon moi, d’accomplir les cérémonies privées ou publiques. Mais non, chacun de vous permet à sa femme de porter tout son avoir aux Galiléens; et celles-ci, en nourrissant les pauvres avec votre bien, offrent un grand spectacle d’impiété à ceux qui sont dans la détresse. Or, si je ne m’abuse, il y a une foule innombrable de gens dans cette situation. Et vous, qui donnez ainsi les premiers l’exemple de mépriser les dieux, vous ne vous croyez pas coupables ! Pas un indigent ne se présente aux temples : c’est que pas un, je présume, n’y trouverait un peu de nourriture. Vienne cependant votre jour de naissance, ce ne sont que festins, diners et soupers splendidement servis, convocation des amis autour d’une table somptueuse.[…] »
[…] Frumentum
A peine suis-je arrivé chez vous que le peuple, écrasé par les riches, s’écrie au théâtre : « On a de tout et tout est hors de prix! » Le lendemain j’ai une conversation avec vos notables et je cherche à leur faire comprendre qu’il vaut mieux sacrifier un gain injuste et faire du bien à leurs concitoyens et aux étrangers. Ils me promettent de s’occuper de l’affaire, que je perds de vue et dont j’attends l’issue pendant trois mois, tant ils y mettent d’inconcevable négligence ! Moi, voyant que les plaintes du peuple sont fondées, et que la cherté des denrées ne vient pas de la disette, mais de l’insatiable cupidité des propriétaires, je taxe chaque objet à un taux raisonnable et je fais publier le tarif. Or, il y avait de tout eu abondance, du vin, de l’huile et le reste : le blé seul était rare parce que la sécheresse de l’année précédente avait fait manquer la récolte. Je prends soin d’envoyer à Chalcis, à Hiérapolis et aux villes des environs : j’en fais venir pour vous trente myriades de mesures.
[…]Répartition de terres
Dites-moi donc, au nom des dieux, pourquoi je vous déplais? Est-ce parce que je vous nourris de mon bien , ce qui n’est arrivé jusqu’ici à aucune autre ville, et que je vous nourris largement? Est-ce parce que j’ai augmenté la liste de vos sénateurs? Est-ce parce que je n’ai pas été sévère avec ceux que j’ai pris à voler? […]Vous dites qu’il y a 3000 jougs de terre en friche, vous me les demandez, je vous les donne, et les voilà partagés entre des gens qui n’en ont pas besoin. On fait une enquête, l’abus est notoire ; je dépouille les détenteurs illégitimes, et, sans exiger des citoyens, jadis exempts d’impôts, ce qu’ils auraient dû payer plutôt que les autres, j’affecte le produit de leurs terres aux dépenses les plus lourdes de votre cité. Aussi, maintenant que ceux qui élèvent des chevaux pour vos courses annuelles possèdent 3000 lots de terre, francs de tout impôt[…]