C’est vrai : nul époux dans le passé n’a fléchi ta douleur, ni en Libye, ni auparavant à Tyr ; tu as dédaigné Iarbas et les autres chefs d’armées que nourrit la terre d’Afrique, riche en triomphes : résisteras-tu aussi à un amour qui t’a séduite ?
D’ailleurs, as-tu songé aux maîtres des terres où tu t’es établie ?
D’un côté, les villes des Gétules invincibles à la guerre, et les Numides sauvages qui t’entourent, et la Syrte inhospitalière ; d’un autre côté, le désert, sans eau, et ces forcenés de Barcé qui répandent au loin leur fureur.
Et que dire des guerres se levant à Tyr et des menaces de notre frère ?