On va de là à Sebta, jolie cité au bord de la mer, avec des vergers et des jardins qui suffisent aux besoins des habitants. L’eau vient de l’intérieur de la cité, tirée de puits d’eaux limpides : il y a encore un grand nombre de puits d’eau douce hors de la cité. Elle a un port favorablement situé. On trouve là […] un lieu où l’on récolte du corail de bonne qualité : on y opère à l’aide de jolies petites barques. La cité ressortit aujourd’hui aux Omeyyades, et ceux-ci ne possèdent aucune autre cité sur la côte du Maghreb. Dans la banlieue sont installés des Berbères, dont les contributions, les obligations et le Kharâj étaient perçus par le gouverneur de la cité.
Marsa Mûsâ relève aussi des Omeyyades et je voudrais bien qu’elle revint à notre maître.
On va de là à Tanja, cité d’une antiquité reculée, dont les monuments anciens sont encore visibles et dont les constructions en pierre sont encore debout au bord de la mer. Elle a été autrefois bien peuplée, pendant des années, au début de l’Islam, mais plus tard les habitants ont édifié une nouvelle cité, à la distance d’une mila, sur le flanc d’une colline. La raison de cette refondation était la terreur inspirée par la famille d’Idris, qui avait alors occupé Sebta pendant sa domination dans le pays. La plus grande partie des produits agricoles des habitants sont le blé, l’orge et autres… L’eau y est amenée par des conduits, car elle provient d’un point éloigné, dont l’emplacement est désormais inconnu et l’on ne fait que de suppositions à ce sujet. La région est fertile et les prix y sont favorables. La cité ne possède pas de muraille.