575 :
J’exposerai donc ici seulement les choses arrivées aux hommes de peu de foi qui, après avoir éprouvé la puissance des secours célestes, recoururent cependant encore aux remèdes de la terre.
Léonastes, archidiacre de Bourges, avait perdu la lumière par des cataractes qui lui étaient tombées sur les yeux.
Après s’être promené de médecin en médecin, sans pouvoir recouvrer la vue, il vint à la basilique de saint Martin, et là il demeura deux ou trois mois gémissant assidûment et priant que la lumière lui fût rendue.
Un jour de fête il s’aperçut que sa vue commençait à s’éclairer ; mais revenu à sa maison, il appela un juif qui lui mit des ventouses aux épaules afin de rendre encore plus de lumière à ses yeux ; mais à mesure que le sang coulait, il retombait dans sa cécité.
Alors il revint de nouveau au saint temple et y demeura encore un long espace de temps, mais sans pouvoir recouvrer la lumière ; ce qui, je pense, lui fut refusé à cause de son péché, selon ces paroles du Seigneur :
Quiconque à déjà, on lui donnera encore, et il sera dans l’abondance ; mais pour celui qui n’a point, on lui ôtera même ce qu’il a [Matthieu, 13, 19].
Et cette autre :
Vous voyez que vous êtes guéri, ne péchez plus à l’avenir, de peur qu’il ne vous arrive quelque chose de pire [Jean, 5, 14].
Celui-ci serait demeuré en santé, s’il n’eût pas voulu ajouter les secours d’un Juif à ceux de la puissance divine ; car tels sont les avertissements et les paroles de l’apôtre [II Corinthiens, 6, 14-17] :
Ne vous attachez point à un même joug avec les infidèles, car quelle union peut-il y avoir entre la justice et l’iniquité ? Quel commerce entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord entre Jésus-Christ et Bélial ? Quelle société entre le fidèle et l’infidèle ? Quel rapport entre le temple de Dieu et les idoles ? Car vous êtes le temple du Dieu vivant …… C’est pourquoi sortez du milieu de ces personnes et séparez-vous d’eux, dit le Seigneur.
Que tout chrétien apprenne donc de là, quand il a obtenu les remèdes célestes, à ne pas requérir la science mondaine.
[…]
Et comme notre Dieu a toujours daigné glorifier ses prêtres, j’exposerai ici ce qui arriva cette année aux Juifs [Voir Fortunat, V, 5] en Auvergne.
Le bienheureux évêque Avitus les avait exhortés plusieurs fois à écarter le voile de la loi mosaïque, afin que, comprenant les saintes Écritures selon l’Esprit, ils pussent, d’un cœur pur, y contempler le Christ, fils du Dieu vivant, et promis par l’autorité d’un roi et des prophètes.
Néanmoins ils conservaient dans leurs âmes, je ne dirai pas le voile dont Moïse avait caché sa face,(Exode, 33, 19), mais un véritable mur qui les séparait de la vérité. L’évêque, ne cessant de prier pour que, convertis au Seigneur, ils déchirassent ce voile dont se couvrent à leurs yeux les Écritures, un d’eux, au saint jour de Pâques, lui demanda d’être baptisé ; et lorsqu’il eut été régénéré en Dieu par le sacrement du baptême, il se joignit, vêtu de blanc, à la procession des autres catéchumènes. Comme le peuple entrait par la porte de la ville, un des Juifs, poussé du diable, versa une huile puante sur la tête de celui qui s’était converti.
Le peuple, saisi d’horreur à cette action, voulut le poursuivre à coups de lierres, ce que l’évêque ne permit pas.
Mais, au jour bienheureux où le Seigneur est remonté glorieux au ciel, après avoir racheté les hommes, comme l’évêque se rendait, en chantant les psaumes, de la cathédrale à la basilique, la multitude dont il était suivi se précipita sur la synagogue des Juifs, la détruisit de fond en comble, en sorte qu’elle fut rasée.
Un autre jour, l’évêque envoya aux Juifs des gens qui leur dirent :
Je ne vous contrains pas par la force à confesser le fils de Dieu ; je vous prêche seulement, et fais passer dans vos coeurs le sel de la science ; car je suis le pasteur chargé de conduire les brebis du Seigneur ; cet votre véritable pasteur, qui est mort pour nous, a dit :
J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pris de cette bergerie, il faut aussi que je les amène ; elles écouterons ma voix, et il n’y aura qu’un troupeau et qu’un pasteur. (Jean, 10, 16)
Ainsi donc, si vous voulez croire comme moi, soyez un seul troupeau, dont je serai le pasteur ; sinon éloignez-vous de ce lieu.
Ils demeurèrent quelques jours troublés et en suspens ; enfin, le troisième jour, par l’effet, à ce que je crois, des prières de l’évêque, ils se réunirent, et lui firent dire :
“Nous croyons en Jésus, fils du Dieu vivant, qui nous a été promis par la voix des prophètes, et nous vous demandons de nous laver par le baptême, afin que nous ne demeurions pas dans notre péché. ”
Le pontife, réjoui de cette annonce, se rendit, le matin de la sainte Pentecôte, après les Vigiles, au baptistaire situé hors des murs de la ville.
Là, toute la multitude, prosternée devant lui, implora le baptême, et lui, pleurant de joie, les lava tous dans l’eau sainte, les oignit du saint chrême, et les réunit dans le sein de la mère Église. Les cierges brillaient, les lampes brillaient, l’éclat de ce blanc troupeau se répandait sur toute la cité. La joie de la ville ne fut pas moindre que celle de Jérusalem, lorsqu’il lui fut permis devoir autrefois l’Esprit saint descendre sur les apôtres. On en baptisa plus de 500 : ceux qui ne voulurent pas recevoir le baptême quittèrent la ville, et se rendirent à Marseille[voir lettre de Grégoire Le Grand I, 45].
581 :
De Nogent où il était, comme je l’ai dit, le roi Chilpéric ordonna qu’on fît partir les bagages, et se disposa à venir à Paris.
Comme j’étais allé pour lui dire adieu, il vint un certain Juif, nommé Priscus, familier avec le roi qui s’en servait pour acheter des joyaux d’or et d’argent.
Le roi l’ayant pris doucement par les cheveux, s’adressa à moi, disant :
Viens, prêtre de Dieu, et impose-lui les mains.
L’autre résistant, le roi dit :
“Ô esprit dur, race toujours incrédule, qui ne comprends pas le fils de Dieu que lui a promis la voix de ses prophètes, qui ne comprends pas les mystères de l’Église figurés dans ces sacrifices ! ”
Alors le Juif lui dit :
“Dieu n’a pas besoin de se marier ; il ne s’enrichit point de postérité, et ne souffre point de compagnons de sa puissance ; il a dit par la bouche de Moïse : Considérez que je suis le Dieu unique, qu’il n’y en a point d’autre que moi seul : c’est moi qui fais mourir, et c’est moi qui fais vivre ; c’est moi qui blesse, et c’est moi qui guéris[Deut., 32, 39]. ”
Le roi dit :
“Dieu a engendré spirituellement, dès l’éternité, un fils qui n’est pas plus jeune d’âge que lui, pas moindre en puissance, et à qui il a dit :Je vous ai engendré de mon sein avant l’étoile du jour [Ps., 109, 4]. Celui donc qui était né avant les siècles a été envoyé dans les derniers siècles du monde pour le guérir, comme dit ton prophète ; il envoya sa parole, et il les guérit [Ps., 106, 20]. Et quand tu prétends qu’il n’engendre pas, écoute ton prophète, parlant au nom du Seigneur : Moi qui fais, dit-il, enfanter les autres, n’enfanterai-je point aussi moi-même ? [Isaïe, 66, 9] par où il entend le peuple régénéré en lui par la foi.”
Le Juif lui répondit :
“Est-ce que Dieu peut être fait homme, naître d’une femme, être frappé de verges, et condamné à mort ? ”
Le roi gardant le silence, j’intervins dans la discussion, et je dis :
“Si le fils de Dieu s’est fait homme, ce n’est pas pour lui, mais pour nous ; car il ne pouvait racheter l’homme du péché et de l’esclavage du diable, auxquels il était soumis, s’il ne se fût revêtu de l’humanité.
Je ne prendrai pas mes témoignages des Évangiles et des apôtres, auxquels tu ne crois pas, mais de tes livres mêmes, afin de te percer de ta propre épée, comme on lit qu’autrefois David a tué Goliath.
Apprends donc d’un de tes prophètes que Dieu devait se faire homme ; Dieu est homme, dit-il, et qui ne le connaît pas ? [??]
Et ailleurs :
C’est lui qui est notre Dieu, et nul autre ne subsistera devant lui… C’est lui qui a trouvé toutes les voies de la vraie science, et qui l’a donnée à Jacob, son serviteur, et à Israël, son bien-aimé ; après cela il a été vu sur la terre, et il a conversé avec les hommes [Baruch, 3, 36-38].
Et sur ce qu’il est né d’une vierge, écoute aussi ton prophète, lorsqu’il dit : une vierge concevra, et elle enfantera un fils qui sera appelé Emmanuel, [Isaie, 16, 14 ]c’est-à-dire, Dieu avec nous [Matt. 1, 23]
Et, par rapport à ce qu’il devait être frappé de verges, attaché avec des clous, et sou+mhgeis à d’autres injures, un autre prophète a dit : Ils ont percé mes mains et mes pieds, et ils ont partagé entre eux mes habits [Ps., 21, 18-19].
Et encore : ils m’ont donné du fiel pour ma nourriture, et dans ma soif ils m’ont présenté du vinaigre à boire [Ps., 68, 26].
Et parlant de la croix à laquelle il devait être attaché pour sauver le monde, et le délivrer de la domination du diable, pour le ramener sous sa puissance, David a dit encore : Dieu régnera par le bois [Ps., 95, 10] ; non qu’il n’eût régné auparavant avec son père, mais parce qu’il a pris, par le bois, la souveraineté sur son peuple qu’il avait délivré de la servitude du diable.”
Le Juif répondit :
“Qui obligeait Dieu à souffrir ces choses ?”
A quoi je répliquai :
“Je t’ai déjà dit que Dieu avait créé l’homme innocent, mais que, trompé par la malice du serpent, il avait prévariqué contre ses ordres ; en sorte que, rejeté du Paradis, il avait été condamné aux travaux de ce monde, et qu’ensuite, par sa mort, le Christ, fils unique de Dieu, l’avait réconcilié avec son Père.”
“Dieu, dit le Juif, ne pouvait-il envoyer des apôtres qui ramenassent l’homme dans la voie du salut, sans se rabaisser lui-même jusqu’à être fait chair ? ”
Et je lui dis :
“Le genre humain a toujours péché dès le commencement, sans s’être jamais laissé épouvanter ni par l’inondation du déluge, ni par l’incendie de Sodome, ni par les plaies d’Égypte, ni par les miracles qui ont ouvert les eaux de la mer, et du Jourdain. Toujours il a résisté à la loi de Dieu, a refusé de croire aux prophètes ; et non seulement il n’y a pas cru, mais il les a mis à mort quand ils lui prêchaient la pénitence : ainsi donc, si Dieu lui-même n’était descendu pour les racheter, aucun autre ne pouvait accomplir la rédemption. Nous avons été régénérés par sa naissance, lavés par son baptême, guéris par ses blessures, relevés par sa résurrection, glorifiés par son ascension ; et pour nous faire entendre qu’il devait venir nous guérir de nos maladies, un de tes prophètes a dit : nous avons été guéris par ses meurtrissures[Isaïe, 53, 5].
Et ailleurs : Il a porté les péchés de plusieurs, et il a prié pour les violateurs de la loi [Ibid., 12].
Et encore : Il sera mené à la mort, comme une brebis qu’on va égorger ; il demeurera dans le silence, sans ouvrir la bouche, comme un agneau est muet devant celui qui le tond. Il est mort au milieu des douleurs, ayant été condamné par des juges. Qui racontera sa génération ? Son nom est le « Seigneur des armées [Ibid., 53, 7-8 ; 54, 5].
Jacob, de qui tu te vantes de sortir, dit en bénissant son fils Juda, comme s’il parlait au Christ, fils de Dieu : Les enfants de votre frère vous adoreront. Juda est un jeune lion. Vous vous êtes levé, mon fils, pour ravir la proie ; en vous reposant, vous vous êtes couché comme un lion et une lionne. Qui osera le réveiller ? Ses yeux sont plus beaux que le vin, et ses dents plus blanches que le lait. Qui osera le réveiller ? [Gen., 49, 8,9,12]
Et quoique lui-même ait dit : J’ai le pouvoir de quitter ma vie, et j’ai le pouvoir de la reprendre [Jean, 10, 18], Paul l’apôtre a dit : Si vous croyez de cœur que Dieu a ressuscité Jésus d’entre les morts , vous serez sauvé [Romains, 10, 9].”
Nous lui dîmes ces choses et plusieurs autres, sans que ce malheureux prît être touché de la foi.
Comme il se taisait, le roi, voyant que ces paroles ne faisaient point d’effet sur lui, se retourna vers moi, et demanda qu’avant son départ je lui donnasse la bénédiction, disant :
“Je te dirai, ô évêque, ce que dit Jacob à l’ange avec lequel il s’entretenait : Je ne vous laisserai point aller que vous ne m’ayez béni [Gen., 32, 26]. ”
En parlant ainsi, il ordonna qu’on lui apportât de l’eau, et s’étant lavé les mains, il fit sa prière et prit le pain, rendant grâces à Dieu. Nous le reçûmes, le présentâmes au roi, et, après avoir bu le vin, nous nous séparâmes en nous disant adieu. Le roi monta à cheval, et s’en alla à Paris avec sa femme, sa fille et toute sa maison.
582 :
Le roi Chilpéric fit baptiser cette année-là beaucoup de Juifs, et en tint plusieurs sur les fonts de baptême.
Cependant il y en eut beaucoup dont l’eau du baptême lava seulement le corps, et non pas le cœur, et qui, menteurs envers Dieu, retournèrent à leur infidélité première ; en sorte qu’on les voyait à la fois observer le sabbat, et honorer le jour du Seigneur.
Aucun argument ne put engager Priscus à reconnaître la vérité. Alors le roi irrité or+hgedonna qu’il fût gardé, afin que ce qu’il ne consentait pas à croire volontairement, on le lui fit au moins croire, malgré lui ; mais Priscus, au moyen de quelques présents, obtint qu’on lui donnât du temps, jusqu’à ce que son fils eût épousé une Juive de Marseille, promettant faussement d’accomplir ensuite ce que lui avait ordonné le roi.
Dans l’intervalle, il s’éleva une querelle entre lui et Phatir, Juif converti, que le roi avait tenu sur les fonts de baptême.
Le jour du sabbat, Priscus, s’étant ceint les reins, et ne tenant aucun instrument de fer à la main, s’était retiré dans un lieu secret pour y accomplir la loi de Moïse. Phatir survint tout à coup, et le tua à coups d’épée, ainsi que ceux qui étaient avec lui. Après les avoir tués, il s’enfuit dans la basilique de Saint-Julien, avec ses serviteurs qui étaient dans une rue voisine.
Pendant qu’ils y demeuraient renfermés, ils apprirent que le roi avait ordonné que, laissant la vie au maître, on tirât les serviteurs de la basilique, et qu’on les fit périr comme des malfaiteurs. Alors l’un d’eux tira son épée, et son maître ayant déjà pris la fuite, il tua ses camarades, et sortit de la basilique l’épée à la main ; mais le peuple, se jetant sur lui, le tua cruellement.
Phatir eut la permission de retourner dans le royaume de Gontran, d’où il était venu ; mais peu de jours après il fut tué par les parents de Priscus.
585 :
Lorsqu’il (Gontran) arriva à la ville d’Orléans, c’était le jour de la fête de saint Martin, c’est-à-dire le 4ème jour du 5ème mois (juillet) ; une immense foule de peuple alla à sa rencontre avec des enseignes et des drapeaux en chantant ses louanges. Elles retentissaient de diverses manières, en langue syriaque, en langue latine, et même en langue juive.
Tous disaient:
“Vive le roi ! Que durant des années innombrables sa domination s’étende sur les peuples divers ! ”
Les Juifs aussi qu’on voyait prendre part à ces acclamations générales, disaient :
“Que toutes les nations t’adorent, fléchissent le genou devant toi, et que toutes te soient soumises !”
D’où il arriva qu’après avoir entendu la messe, le roi étant à table dit :
“Malheur à cette nation juive, méchante et perfide, toujours fourbe par caractère ! Ils me faisaient entendre aujourd’hui des louanges pleines de flatterie, proclamant qu’il fallait que toutes les nations m’adorassent comme leur seigneur, et cela afin que j’ordonnasse que leurs synagogues, dernièrement renversées par les Chrétiens, fussent relevées aux frais du public ; ce que je ne ferai jamais, car le Seigneur le défend.
Ô roi en qui éclatait une admirable prudence ! Il avait si bien compris l’artifice de ces hérétiques, qu’ils ne purent rien lui arracher de ce qu’ils comptaient lui demander.”
590 :
Il y eut des doutes sur l’époque de la fête de Pâques, parce que Victorius avait écrit qu’elle se trouvait à la 15ème lune. Cependant, de peur que les Chrétiens ne célébrassent comme les Juifs la fête de Pâques sous cette lune, il ajouta :
“Pour les Latins, c’est à la 22ème lune.”
A cause de cela plusieurs dans les Gaules la célébrèrent à la 15ème lune ; nous la célébrâmes, nous, à la 22ème.
Cependant nous nous informâmes avec soin, et nous sûmes que les sources qui en Espagne se remplissent à ce jour par un ordre spécial du Seigneur, s’étaient remplies à l’époque que nous avions choisie pour la Pâques.
591 :
La même année, un Juif nommé Armentarius, avec un compagnon de sa secte et 2 Chrétiens, vint à Tours pour exiger le paiement des cautions que lui avaient données le vicaire Injuriosus et Enomius, autrefois comte (de Tours), pour l’avance qu’il avait faite des tributs publics. Les ayant interpellés, il en reçut la promesse qu’ils lui remettraient l’argent avec les intérêts, et ils lui dirent :
Si vous venez dans notre maison, nous vous donnerons ce que nous vous devons, et nous vous ferons d’autres présents, comme il est juste.
Armentaire y étant donc allé fut reçu par Injuriosus et admis à sa table ; le rehgepas terminé, à l’approche de la nuit, ils se mirent en marche pour aller dans un autre lieu.
On rapporte qu’alors les Juifs et les 2 Chrétiens furent tués par des gens d’Injuriosus, et jetés dans un puits voisin de la maison. A la nouvelle de ce qui s’était passé, leurs parents vinrent à Tours, et sur les renseignements fournis par quelques personnes, ils découvrirent le puits d’où ils firent retirer les hommes.
Injuriosus fut soupçonné coupable de ce crime. Il fut appelé en jugement ; mais comme il désavouait fortement, le fait, et que les parents n’avaient aucune preuve pour le convaincre, on arrêta qu’il se déclarerait innocent par le serment.
Les parents, peu contents de ce jugement, remirent l’affaire à la décision du roi Childebert. Mais on ne trouva ni l’argent ni les cautions du Juif mort. Beaucoup de personnes prétendaient alors que le tribun Medardus/Mennius (collecteur) avait trempé dans ce crime, parce qu’il avait aussi emprunté de l’argent du Juif.
Injuriosus vint au plaid en présence du roi Childebert, et attendit pendant 3 jours, jusqu’au coucher du soleil ses adversaires ne vinrent point, et que personne ne se porta contre lui dans cette affaire, il retourna chez lui.