Lorsque les Francs se furent emparés de Constantinople, ils tirèrent au sort afin de savoir qui en serait roi. Le sort tomba sur le comte de Flandre. On renouvela l’épreuve une seconde et une troisième fois, et le sort se déclara encore pour le comte. Mais les Francs le firent roi. « Dieu donne son royaume à qui il veut, et l’enlève à qui bon lui semble. » Quand le sort se prononça en faveur du comte, on le fit roi de Constantinople et des régions voisines. Les îles maritimes, telles que l’île de Crète, de Rhodes… devaient appartenir au duc des Vénitiens. Les pays situés à l’E du détroit, tels que Izniq, Ladhî…, devaient être la part du marquis des Francs. Mais aucun de ces chefs ne reçut rien, sauf celui-là seul qui prit Constantinople.
Quant au reste, ceux des Rûms qui s’y trouvaient ne le livrèrent pas aux vainqueurs. Pour les villes qui appartenaient au roi de Constantinople, à l’E du canal, et qui avoisinaient le pays de Rukn-ad-Dîn Sulaymân b. Qillij Arslan (et parmi elles se trouvaient Izniq et Ladhîq), un patrice puissant d’entre les patrices grecs, dont le nom était Laskarî(s) s’en empara, et elles restèrent entre ses mains jusqu’à ce qu’il mourut.