Le Territoire de Tanger est occupé par des Sanhâja. La route qui mène de Sibta à Tanger, et qui suit le rivage de la mer, traverse d’abord une plaine où l’on remarque des terres cultivées qui s’étendent jusqu’à la distance d’un mille. Elle passe ensuite sur le territoire des Bni Smghâra, habitants de la montagne de Mrsâ Mûsâ, et atteint la rivière de la cité d’Al-Yamm, et d’Al-Qçar l-Awl. Les Masmûdâ s’y partagent en 4 tribus : les Dughâgh, les Assâdâ, les B. Smghara et les Kutâma. Les tribus Snhâjâ se rattachent à 2 branches. […]
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Tanja, appelée en langue berbère Walîlî fut prise d’assaut par ‘Uqba b. Nâfi‘, qui tua toute la partie mâle de la population et emmena le reste en captivité. Une ceinture de murailles solidement construites entoure cette cité qui est située sur le bras de mer appelé Az-Zukâk. Ce lieu est fréquenté par des navires de petite dimension qui viennent y décharger leurs cargaisons ; les grands navires n’y vont pas, car la rade est très dangereuse lorsque le vent souffle de l’est. Ceci est la localité que les livres d’histoire désignent du nom de Tanjat-al-BayDâ. On y trouve bcp de monuments antiques, tel des châteaux, des voûtes, des cryptes, un bain, un aqueduc, des marbres en grande quantité et des pierres de taille. Lorsqu’on creuse dans ces ruines on trouve diverses espèces de bijoux, surtout dans les anciens tombeaux.
Tanja forme la limite extrême de l’Afrique du côté occidental. On rapporte que la juridiction de cette cité s’étendait sur un territoire dont la longueur et la largeur étaient également d’un mois de marche. On ajoute que dans les temps anciens, les Rois de l’Occident y avaient établis le siège de leur empire et qu’un de ces princes avait dans son armée 30 éléphants. De Qayrwân à Tanja, on compte 1000 m..
La cité est désormais bâtie sur une hauteur plus élevée que l’ancien emplacement de Tanja, lequel a été envahit par les sables. Elle renferme un beau Jâmi‘ et un marché très fréquenté. Dans l’océan, vis-à-vis de Tanja et de la montagne nommée Adlnt, se trouvent les îles Fortunates, c’est-à-dire heureuses. Elles sont a ainsi nommée parce que leurs forêts et bocages se composent de diverses espèces d’arbres fruitiers qui y poussèrent naturellement et produisent des fruits d’une qualité admirable, au lieu de mauvaises herbes, le sol y produit des céréales et à la places des épineux, on trouve toutes sortes d’aromates. […]