Je gagnai Dingyce vers midi. Le douty et la plupart des habitants étaient allés travailler aux champs. Un vieux Foulah, me voyant errer par la ville, m’invita à entrer dans sa hutte, où je fus bien reçu. Le douty, lorsqu’il fut de retour, m’envoya quelques aliments pour moi et du grain pour mon cheval.
Le 7 juillet au matin, lorsque j’étais prêt à partir, mon hôte, avec beaucoup d’embarras, me pria de lui donner un peu de mes cheveux. On lui avait dit, ajouta-t-il, que des cheveux d’un Blanc étaient un saphis qui donnait à celui qui le portait toute l’instruction des Blancs. Je n’avais jamais entendu parler d’un mode si simple d’éducation, mais je me prêtai sur-le-champ à ses désirs. Le pauvre homme avait une si grande envie d’apprendre que, moitié coupant, moitié arrachant, il me tondit d’assez près tout un côté de la tête ; il en aurait fait autant de l’autre si je n’eusse témoigné quelque mécontentement et si je ne lui avais pas dit que je voulais réserver pour quelque autre occasion une partie de cette précieuse matière.